L'exploration pétrolière a encore de beaux jours devant elle en Inde. Les autorités multiplient les appels aux majors pétrolières à venir explorer le sous-sol et les eaux indiennes, pour profiter de la manne pétrolière avant que la pression liée à la transition énergétique ne soit trop forte.

Le ministre indien du Pétrole et du Gaz n'a pas repris mot pour mot le fameux slogan des républicains « Drill baby Drill » qui incitait à forer le sous-sol américain en 2008 avant d'être repris par Donald Trump, mais le message passé lors du sommet sur la transition énergétique organisé par le Financial Times à New Delhi ces derniers jours, est le même : celui d'un plaidoyer en faveur de nouvelles campagnes d'exploration.

Le géant asiatique est le pays qui alimentera le plus la demande mondiale d'ici 2030, selon l'Agence internationale de l'Énergie – avec une consommation estimée à 6,6 millions de barils de pétrole par jour (mb/j) d’ici 2030. Or à ce jour, l'Inde dépend à 90% de ses importations et ne produit « que » 700 000 b/j, volume qui est appelé à baisser, en raison de la pénurie de découvertes pétrolières ces dernières années, selon l'AIE qui anticipe une production de 540 000 b/j en 2030.

90% des bassins pétroliers potentiels inexplorés

L'Inde a construit ces dernières années de nombreuses raffineries capables de traiter le brut dont elle a besoin. Ce qui l'autorise aujourd'hui à lancer de nouvelles recherches pétrolières en amont, pour accroître sa sécurité énergétique, explique Charles Thiémélé, directeur Afrique de la société de Trading BGN.

Pour accélérer l'exploration de son sous-sol, tant que c'est encore politiquement correct, le ministre du Pétrole et du Gaz a pris son bâton de pèlerin pour démarcher Exxon, BP, Chevron, sans oublier d'aller au Brésil pour discuter avec Petrobras.

Onshore et offshore, l'Inde assure avoir des réserves colossales. « Parce qu'il y a eu de la négligence », dit Hardeep Singh Puri, seuls 10% des bassins pétroliers potentiellement producteurs du pays sont explorés. Reste à prospecter sur les 90% restant.  

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Refonte de la règlementation

Pour gagner sa campagne de séduction, l'Inde promet une réforme juridique radicale pour limiter les freins bureaucratiques et règlementaires qui ont pu décourager certains investisseurs par le passé. 

Aux compagnies internationales de franchir le pas maintenant et de parier sur le pétrole indien, car si l'exploration demande quelques millions de dollars d'investissements, la phase de production, elle, se chiffre en centaines de millions, voire en milliards de dollars pour sortir un premier baril, sans garantie sur l'avenir. 

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