Hélas, trois fois hélas, il faut parler de Tariq Ramadan reçu le vendredi 6 septembre par Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFM TV. Ou plutôt, il faut parler de la faute de Bourdin.
Rappelons d’abord brièvement qui est son invité. Le Frère Musulman Ramadan, petit-fils en exercice de Hassan El Bana fondateur de la confrérie qui veut conquérir l’Europe et en particulier la France, frère d’un supporter de la lapidation pour les femmes, est un intellectuel islamiste à double nationalité suisse et égyptienne financé par le Qatar, un prédicateur fondamentaliste subtil adepte de l’entrisme, un complice tacite du terrorisme, un antisémite viscéral et habile, un rapace sexuel, un pratiquant des violences faites aux femmes, et à ce titre sous le coup en France et en Suisse de mises en examen pour viol et viol sur personne vulnérable. Dans la foulée du mouvement Balance ton porc, de façon peu hallal en effet, il est tombé de son piédestal musulman doucereusement radical en raison d’une testostérone affolée par trop de charia. Après neuf mois de prison, Ramadan a bénéficié d’une mise en liberté sous conditions et, se posant comme toujours en victime, « je ne vais rien lâcher » menace-t-il, sort un livre le 11 septembre, il aime bien cette date, pour démontrer son innocence, c'est-à-dire mentir. Ajoutons qu’il ne peut s’expliquer sans un incontestable charisme, la séduction rageuse dont il use, l’emprise exceptionnelle sur les êtres qui est la sienne. Bref, Tariq Ramadan est un mâle dominant.
Et face à lui, dans cet entretien, Bourdin apparaît crûment pour ce qu’il est : un mâle dominé. Un chien de garde qui aboie, sans jamais mordre. Pourquoi a-t-il accepté une nouvelle fois de recevoir Ramadan, à sa demande souligne-t-il ? Explications alambiquées pour une attitude immorale. Bourdin a lu le livre de Ramadan et sait ce qu’il va dire, des femmes menteuses, toutes des salopes n’est-ce pas, à la comparaison vicelarde avec un innocent total, Alfred Dreyfus, victime d’un complot qui ne s’était rendu coupable de rien, était dénoncé et dégradé juste parce que juif. Très vite, on comprend de plus que le journaliste, par arrogance, par bêtise, n’a pas travaillé son dossier. Il reste sans réplique à chacune des assertions ou chacun des mensonges de Ramadan. Quand ce dernier, hargneux et méprisant sous sa courtoisie, sentant la faiblesse de son vis-à-vis voûté tandis qu’il se tient droit, même la gestuelle est idoine, s’enhardit à proférer une menace claire : « Si vous continuez en France à vouloir des musulmans beni oui oui, qui disent oui à tout, qui disent oui à ceux qui sont prêts à les dévoyer de tous leurs principes … », Bourdin le coupe, empêchant ainsi la déclaration de guerre que l’islamiste allait annoncer aux auditeurs et téléspectateurs. D’étonnement en étonnement, on voit ensuite Bourdin, pourtant épris d’audimat et de scoop, laisser tranquillement l’étranger Ramadan affirmer que tous les présidents français ont menti sur leur vie privée « jusqu’au président actuel ». Pas le réflexe de relever ce malsain sous-entendu, Bourdin ? Pas intéressé ? Pourquoi se tait-il, tout au long de cette tribune offerte à Ramadan dont il prétend obtenir l’aveu de ses turpitudes et, tenez-vous bien, le pardon à ses accusatrices, comme si c’étaient elles qui avaient menti sur ces pratiques et ses violences ? L’entretien procure comme un gros malaise. Et décidément, cette rentrée télévisuelle nous apporte chaque semaine son lot de crade, révélateur d’un état des lieux français. Ces animateurs et journalistes qui en sont les complices se dévoilent ainsi les meilleurs alliés des plus mauvais gilets jaunes. Pas loin d’en être eux-mêmes.