Rien n’est normal en 2020. Cette année, le temps des Fêtes sera vécu de façon différente. Nous avons donc rencontré Hubert Cormier, jeune nutritionniste passionné de réseaux sociaux, de nourriture et de photographie afin qu’il nous parle des trois sujets suivant :
Structure de l’entrevue
0 à 21 minutes : science de la nutrition et génétique;21 à 34 minutes : comment gérer le temps des fêtes 2021 en terme de nutrition?;34 minutes à la fin : nutrition et entrepreneuriat.
Notes de l’entrevue
Invité : Hubert Cormier NutritionnisteRéseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram
Résumé
Daniel : Tu es docteur en nutrition, quel était ton sujet de recherche?
Hubert Cormier : Quand j’étais à l’université, j’ai remarqué que je préférais le côté communication de la nutrition. Pendant mes stages, j’étais avec Isabelle Huot, une communicatrice en nutrition. C’est là que j’ai remarqué qu’il y a une place à prendre du côté numérique en nutrition.
J’ai ensuite fait un passage accéléré au doctorat suite à mon projet de maîtrise. J’ai donc fait de la recherche pendant 7-8 ans. Ce fût une superbe expérience de parcourir le monde pour présenter mes résultats de recherche.
Le sujet de l’heure à l’époque était la génétique. Le sujet de ma recherche était une étude clinique sur les Omega-3. On administrait de fortes doses d’Omega-3 pendant 6 semaines.
On essayait ensuite de voir des liens de cause à effet entre la génétique des gens et leur réponse à la prise d’Omega-3. C’est là que la notion de génétique est importante. Pour la plupart des traitements, il y a des répondeurs et des non-répondeurs.
Par exemple, dans notre échantillon, 70 % des gens répondaient bien à la supplémentation en Omega-3. Ce qui nous a surpris, c’est que 30 % des gens étaient des non-répondeurs. C’est donc dire que pour ces gens, la prise d’Omega-3 nuit à la santé.
Ça a été un excellent milieu pour apprendre l’importance de la rigueur.
Daniel : Comment faire pour savoir si les recommandations nutritionnelles sont bonnes pour nous?
Hubert Cormier : La solution s’en vient, mais on n’est pas rendu là encore. C’est pour ça que les gens ont de la difficulté à faire la différence entre ce qui est bon pour eux d’un point de vue nutritionnel vs la population.
Par exemple, certaines personnes métabolisent l’alcool, la caféine ou autre de façon rapide alors que c’est plus lent pour d’autres.
C’est pour ça que, depuis quelques années, certaines entreprises lancent des tests de nutrigénétique afin de pouvoir mieux personnaliser l’alimentation.
Si on prend le sujet de l’obésité, oui, il y a des gênes qui augmentent le risque de prendre du poids, sauf que la génétique explique une moins grande variance que les habitudes de vie.
C’est pour ça qu’une relation avec un(e) professionnel(le) est importante.
Daniel : On se dirige vers le temps des fêtes; observes-tu une hause des troubles alimentaires depuis le début de la pandémie?
Hubert Cormier : Je ne pourrais pas faire un lien direct avec les troubles alimentaires. Il y a de la prise de poids par contre. Ce n’est pas seulement à cause de l’alimentation; on bouge aussi moins.
Si on est dans une humeur plus dépressive, ça peut aussi affecter notre alimentation en favorisant la prise d’aliments sucrés ou salés.
Ce qui m’inquiète plus, c’est l’insécurité alimentaire. Une personne sur 7, en ce moment, serait dans une situation d’insécurité alimentaire.
Daniel : Noël s’en vient, comment célébrer de façon raisonnable cette année?
Hubert Cormier : Ce serait intéressant de commencer le ”Zoom de Noël” pendant qu’on cuisine plutôt que seulement pour le souper.
C’est aussi une belle occasion d’