L’invitée, l’invité : Corine Maitte, professeure d’histoire moderne à l’université Gustave-Eiffel ; Didier Terrier, professeur émérite d’histoire à l’université polytechnique des Hauts-de-France
Le livre : Les rythmes du labeur. Enquête sur le temps de travail en Europe occidentale XIVe-XIXe siècle, Paris, La dispute, 2020.
Une enquête au long cours, inspirée par la sociologie (1’30)Les chantiers précédents : notamment sur les verriers italiens à l’époque moderne (5’)Un travail à la fois empirique et historiographique, dans la longue durée, avec la difficulté de jongler entre historiographies (7’15)Un travail portant sur les travailleurs manuels vivant le travail dans le cadre de rapports de domination (9’50)Décoder les sources de périodes différentes (11’30)Parmi les lieux communs historiographiques à nuancer : le « temps du marchand » remplaçant le « temps de l’Église » à la fin du Moyen âge (12’30)Une référence clef à discuter, l’article d’E. P. Thompson en 1967(13’45)La ponctualité n’est pas née avec Calvin au XVIe siècle (16’30)La contrainte horaire n’est pas qu’un instrument de domination (18’)Le cliché d’une Europe catholique moins travailleuse que le monde protestant, avec la question plus complexe qu’il n’y paraît des jours fériés / chômés (18’30)La critique radicale des moyennes et calculs horaires de l’économétrie (23’50)Penser par cas, pour approcher le temps de travail (27’)Une source extraordinaire : une enquête sur les gestes d’un ouvrier en 1848 (29’)Une source extraordinaire (2) : la comptabilité médicéenne (32’20)Le lien entre intensité du travail et formes de rémunération (34’35)L’idée de la « révolution industrieuse » émise par Jan de Vries, méritant également d’être nuancée (36’40)Quels savoirs positifs, une fois les lieux communs déconstruits ? Que change le machinisme ? (40’11)Le travail des femmes, constamment sous-estimé (46’11)Pourquoi s’arrêter aux années 1890 ? (48’)Faire attention à l’âge des travailleurs (51’)Les références citées dans le podcast (par ordre chronologique)
Edward P. Thompson, « Time, Work-Discipline, and Industrial Capitalism », Past & Present, no. 38, 1967, pp. 56–97.Jacques Le Goff, Pour un autre Moyen âge. Temps, travail et culture en Occident, Paris, Gallimard, 1977.Jan De Vries, « The industrial revolution and the industrious revolution », Journal of Economic History, 54-2, 1994, p. 249-270. 1994 ; id., The industrious revolution : Consumer behavior and the household economy, 1650 to the present, Cambridge, Cambridge University Press, 2008 (lire le compte-rendu par Jean-Yves Grenier)Jens Thoemmes, Vers la fin du temps de travail?. Paris, Presses Universitaires de France, 2000.Hans-Joachim Voth, Time and work in England, 1750-1830, Oxford, Charandon Press, 2000.Max Engamarre, L’ordre du temps. L’invention de la ponctualité à Genève au XVIe siècle, Genève, Droz, 2004.Leonard N. Rosenband, La fabrication du papier dans la France des Lumières. Les Montgolfier et leurs ouvriers, 1761-1805, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005Desfontaines, Hélène. « Apprentissage des normes temporelles du travail salarié, un nouveau défi pour les chauffeurs routiers », Daniele Linhart éd., Le travail nous est compté, La Découverte, 2005, pp. 190-214.Jean Claude Passeron & Jacques Revel, Penser par cas, Paris, éditions de l’EHESS, 2005.« Temps de travail », dossier dirigé par C. Maitte et D. Terrier, Genèses, 85, déc. 2011. Mathieu Arnoux, Le temps des laboureurs. Travail, ordre social et croissance en Europe XIe-XIVe siècles, Paris, Albin Michel, 2012.C. Maitte et D. Terrier, Les temps du travail. Normes, pratiques, évolutions, XIVe-XIXe siècles, Rennes, PUR, 2014.Le conseil de lecture : Enzo Traverso, Passé singulier. Le « je » dans l’écriture de l’histoire, Lux, 2020.