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Or


L’émission aura été essentiellement consacrée à la situation coloniale de la Nouvelle-Calédonie qualifiée de Kanaky par son peuple premier.
Les complexités de la situation coloniale auront été examinées avec entre autres les notions de la langue vecteur principal de la culture d’un peuple, du génocide culturel avec l’exemple de l’imposition de la langue anglaise aux Indiens du Canada et de l’établissement de réserves avec vol des terres.
La prise de possession par la France (1853-1854)
Enquête sur Ouvéa : rapport et témoignages sur les évènements d’avril-mai 1988 Atelier – 1989
La complicité de l’Université a été dénoncée à travers l’exemple de ce qui suit :
Les études postcoloniales se sont imposées comme un courant important des études culturelles et de la recherche en sciences sociales de langue anglaise. Il est de plus en plus reproché à l’Université française de les ignorer, alors que des militants et des historiens engagés interprètent la crise des banlieues dans les termes d’une ” fracture coloniale ” plutôt que sociale.
Ce mauvais procès n’est pas fondé. Il occulte toute une tradition d’écrits et de travaux qui ont perpétué en France une pensée critique sur la colonisation. Il tient pour acquise la contribution scientifique des études postcoloniales, qui certes ont pu être utiles, dans leur diversité, mais qui sont largement superflues au regard des apports d’autres approches. Surtout, les études postcoloniales restent prisonnières du culturalisme et du récit national dont elles prétendaient émanciper les sciences sociales. Et elles s’interdisent de comprendre l’historicité des sociétés, celle du moment colonial, celle enfin de l’éventuelle transmission d’un legs colonial dans les métropoles ou dans les pays anciennement colonisés. Leur reconsidération fournit l’opportunité, d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour l’analyse de l’État, au croisement de la science politique, de l’histoire, de l’anthropologie et de l’économie politique.
Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences Po-CERI), président du Fonds d’analyse des sociétés politiques, est notamment l’auteur de l’État au Cameroun (1979), L’État en Afrique. La politique du ventre (1989, 2006 pour une nouvelle édition augmentée), L’Illusion identitaire (1996), Le Gouvernement du monde et Une critique politique de la globalisation (2004). Il est également le co-auteur ou le directeur de plusieurs ouvrages, notamment Le Politique par le bas en Afrique noire (1992, nouvelle édition augmentée en 2008). Dans cet essai érudit et incisif, il poursuit sa réflexion personnelle sur l’historicité de l’État, selon les termes de la sociologie historique comparée du politique dont il est une figure internationalement reconnue.
Cet ouvrage porte essentiellement sur une ‘middle-class aristocracy’ que l’on appelle à la Martinique les “Métropolitains”, des “Blancs” migrant au pays de la négritude. Il ne cherche pas à montrer comment ce groupe participe à la monopolisation d’une économie politique de la dépendance coloniale à la France. Il tente de saisir comment un des groupes porteurs de cette « situation coloniale », selon la fameuse expression de G. Balandier, pense son expérience locale à la Martinique, fabrique ses styles de vie, compose avec la présence de 95 % de Noirs antillais. Plus précisément, il cherche à comprendre de quelles façons ces multiples agents transplantés provisoirement ou durablement dans cette île caribéenne se définissent eux-mêmes et se posent dans l’espace insulaire, à la fois hors des structures locales et structuralement liés à ce régime économico-politique impérialiste.
L’exemple de Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS, interrogée sur BFMTV sans pouvoir dérouler ses arguments a été cité.
Heureusement, d’autres ont pu s’exprimer, comme Benoît Trépied ou Alain Bauer (surprenant pour ce dernier !) :
Les perversités de Michel Rocard (décaler dans le temps le problème) et d’Emmanuel Macron (conserver à tout prix la colonie) ainsi que la déstructuration de la société par le colonialisme (diviser pour régner) avec les métissages, les mûlatres et les fractures introduites par l’État colonial en privilégiant certains autochtones au détriment de leurs contemporains ont été analysées.
Un débat s’est ensuite engagé sur l’éventuelle solution à apporter à la situation en Nouvelle-Calédonie au cours duquel Frantz Fanon et Aimé Césaire ont été évoqués ainsi que les évènements qui suivent :
« La décolonisation sans l’indépendance ? – Sortir du colonial en Nouvelle-Calédonie (1946-1975) » de Benoît Trépied – Revue Genèses 2013/2
Le rôle néfaste de l’éditorialiste Gilles Bornstein de Franceinfo minimisant un sondage montrant l’avis majoritaire des Français·e·s favorables à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie a été dénoncé en rapport avec l’avis de l’auteur de ce qui suit :
Le problème néo-calédonien va enfin se résoudre. Les habitants de ce territoire colonisé il y a 165 ans vont donc se prononcer en novembre 2018 pour ou contre son indépendance. Ce livre analyse les politiques menées depuis une quarantaine d’années, derrière les querelles politiques de façade, et les mesures concrètes puissamment aidées par les finances de l’Etat.
Jean-Luc Mathieu, conseiller-maître honoraire de la Cour des comptes, a exercé diverses fonctions dans l’appareil d’État qui ont fait de lui un observateur attentif de nombreuses politiques publiques. C’est ce qui l’a conduit à présenter, en 2017, une pénétrante analyse des « voies et impasses de l’aménagement des territoires » qui conserve toute son actualité aujourd’hui, au moment où va être débattu le projet de loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN). Il a été aussi élu local et conserve des activités dans diverses associations.
Il a été insisté sur le fait que ses colonies résiduelles font de la France la deuxième puissance maritime mondiale au profit de l’intérêt des grands corps de l’État mais pas de sa population.
La stratégie de surpolitisation affirmant le caractère terroriste du mouvement de révolte avec l’exemple de la période 1984-1988 et les tortures, lynchages et la terreur contre les indépendantistes perpétrés par l’armée française a été ensuite examinée
C’est enfin le sujet – pouvant paraître de prime abord surprenant – du cannibalisme culturel du colon par la créolisation et le remplacement de la population première qui a été évoqué.
By Radio Cause CommuneL’émission aura été essentiellement consacrée à la situation coloniale de la Nouvelle-Calédonie qualifiée de Kanaky par son peuple premier.
Les complexités de la situation coloniale auront été examinées avec entre autres les notions de la langue vecteur principal de la culture d’un peuple, du génocide culturel avec l’exemple de l’imposition de la langue anglaise aux Indiens du Canada et de l’établissement de réserves avec vol des terres.
La prise de possession par la France (1853-1854)
Enquête sur Ouvéa : rapport et témoignages sur les évènements d’avril-mai 1988 Atelier – 1989
La complicité de l’Université a été dénoncée à travers l’exemple de ce qui suit :
Les études postcoloniales se sont imposées comme un courant important des études culturelles et de la recherche en sciences sociales de langue anglaise. Il est de plus en plus reproché à l’Université française de les ignorer, alors que des militants et des historiens engagés interprètent la crise des banlieues dans les termes d’une ” fracture coloniale ” plutôt que sociale.
Ce mauvais procès n’est pas fondé. Il occulte toute une tradition d’écrits et de travaux qui ont perpétué en France une pensée critique sur la colonisation. Il tient pour acquise la contribution scientifique des études postcoloniales, qui certes ont pu être utiles, dans leur diversité, mais qui sont largement superflues au regard des apports d’autres approches. Surtout, les études postcoloniales restent prisonnières du culturalisme et du récit national dont elles prétendaient émanciper les sciences sociales. Et elles s’interdisent de comprendre l’historicité des sociétés, celle du moment colonial, celle enfin de l’éventuelle transmission d’un legs colonial dans les métropoles ou dans les pays anciennement colonisés. Leur reconsidération fournit l’opportunité, d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour l’analyse de l’État, au croisement de la science politique, de l’histoire, de l’anthropologie et de l’économie politique.
Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences Po-CERI), président du Fonds d’analyse des sociétés politiques, est notamment l’auteur de l’État au Cameroun (1979), L’État en Afrique. La politique du ventre (1989, 2006 pour une nouvelle édition augmentée), L’Illusion identitaire (1996), Le Gouvernement du monde et Une critique politique de la globalisation (2004). Il est également le co-auteur ou le directeur de plusieurs ouvrages, notamment Le Politique par le bas en Afrique noire (1992, nouvelle édition augmentée en 2008). Dans cet essai érudit et incisif, il poursuit sa réflexion personnelle sur l’historicité de l’État, selon les termes de la sociologie historique comparée du politique dont il est une figure internationalement reconnue.
Cet ouvrage porte essentiellement sur une ‘middle-class aristocracy’ que l’on appelle à la Martinique les “Métropolitains”, des “Blancs” migrant au pays de la négritude. Il ne cherche pas à montrer comment ce groupe participe à la monopolisation d’une économie politique de la dépendance coloniale à la France. Il tente de saisir comment un des groupes porteurs de cette « situation coloniale », selon la fameuse expression de G. Balandier, pense son expérience locale à la Martinique, fabrique ses styles de vie, compose avec la présence de 95 % de Noirs antillais. Plus précisément, il cherche à comprendre de quelles façons ces multiples agents transplantés provisoirement ou durablement dans cette île caribéenne se définissent eux-mêmes et se posent dans l’espace insulaire, à la fois hors des structures locales et structuralement liés à ce régime économico-politique impérialiste.
L’exemple de Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS, interrogée sur BFMTV sans pouvoir dérouler ses arguments a été cité.
Heureusement, d’autres ont pu s’exprimer, comme Benoît Trépied ou Alain Bauer (surprenant pour ce dernier !) :
Les perversités de Michel Rocard (décaler dans le temps le problème) et d’Emmanuel Macron (conserver à tout prix la colonie) ainsi que la déstructuration de la société par le colonialisme (diviser pour régner) avec les métissages, les mûlatres et les fractures introduites par l’État colonial en privilégiant certains autochtones au détriment de leurs contemporains ont été analysées.
Un débat s’est ensuite engagé sur l’éventuelle solution à apporter à la situation en Nouvelle-Calédonie au cours duquel Frantz Fanon et Aimé Césaire ont été évoqués ainsi que les évènements qui suivent :
« La décolonisation sans l’indépendance ? – Sortir du colonial en Nouvelle-Calédonie (1946-1975) » de Benoît Trépied – Revue Genèses 2013/2
Le rôle néfaste de l’éditorialiste Gilles Bornstein de Franceinfo minimisant un sondage montrant l’avis majoritaire des Français·e·s favorables à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie a été dénoncé en rapport avec l’avis de l’auteur de ce qui suit :
Le problème néo-calédonien va enfin se résoudre. Les habitants de ce territoire colonisé il y a 165 ans vont donc se prononcer en novembre 2018 pour ou contre son indépendance. Ce livre analyse les politiques menées depuis une quarantaine d’années, derrière les querelles politiques de façade, et les mesures concrètes puissamment aidées par les finances de l’Etat.
Jean-Luc Mathieu, conseiller-maître honoraire de la Cour des comptes, a exercé diverses fonctions dans l’appareil d’État qui ont fait de lui un observateur attentif de nombreuses politiques publiques. C’est ce qui l’a conduit à présenter, en 2017, une pénétrante analyse des « voies et impasses de l’aménagement des territoires » qui conserve toute son actualité aujourd’hui, au moment où va être débattu le projet de loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN). Il a été aussi élu local et conserve des activités dans diverses associations.
Il a été insisté sur le fait que ses colonies résiduelles font de la France la deuxième puissance maritime mondiale au profit de l’intérêt des grands corps de l’État mais pas de sa population.
La stratégie de surpolitisation affirmant le caractère terroriste du mouvement de révolte avec l’exemple de la période 1984-1988 et les tortures, lynchages et la terreur contre les indépendantistes perpétrés par l’armée française a été ensuite examinée
C’est enfin le sujet – pouvant paraître de prime abord surprenant – du cannibalisme culturel du colon par la créolisation et le remplacement de la population première qui a été évoqué.