Un monde de tech

Biomatériaux autoréparables


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Les végétaux doivent faire face à toute sorte d’agressions dans leur environnement. Le vent, la pluie ou encore la grêle, entraînent des coupures ou des cassures pouvant nuire à leur développement. C’est la raison pour laquelle des chercheurs européens ont décidé d’étudier les changements qui se produisent dans la tige du lin en cas de blessure. En analysant leur capacité à se régénérer, les scientifiques espèrent bientôt créer de nouveaux matériaux composites à base de fibres végétales, plus résistants et capables de s’auto-réparer.
Réparer ? Mais vous n’y songez pas ! Car quand c’est usé, c’est cassé ! Il n’y a pas d’autre alternative, il faut tout jeter et surtout remplacerous imposent les fabricants des objets manufacturés que nous utilisons quotidiennement. Et pas de jaloux ! Les industries de pointe et des hautes technologies pâtissent aussi du phénomène. Ailes et fuselages d’avions, peinture des véhicules en tous genres ou encore revêtement anticorrosion sont réalisés avec des matériaux qui sont actuellement incapables de s’auto-réparer. Du côté de l’électronique toutefois les choses semblent s’améliorer. Des chercheurs américains ont récemment mis au point un « plastique » auto-régénérant, nous promettant enfin d’en finir avec les entailles, les rayures et autres fissures disgracieuses qui défigurent les écrans de nos Smartphones.
Une innovation qui s’inspire de la faculté des animaux ou des végétaux à cicatriser lorsqu’ils sont blessés et qu’on espère bientôt voir sortir du laboratoire dans lequel elle reste confinée. Les recherches qui ont été menées dans le cadre du Projet Européen Marie Curie SHeMat partagent le même objectif : étudier le vivant pour concevoir des matières capables de se réparer toutes seules. L’université Albert-Ludwig en Allemagne a choisi de comprendre la façon dont la plante de lin s’auto-répare et résiste aux agressions du vent, de la pluie et autres aléas provocant des coupures et des cassures.
La décision d’étudier la tige de lin n’est pas dû au hasard, ces fibres naturelles sont de plus en plus employées dans la production de matériaux composites dans les domaines de l’aéronautique ou la fabrication d’équipements sportifs. Les chercheurs ont pu observer un comportement très différent de la plante selon les types de blessures. Lors des coupures longitudinales, le végétal cicatrise mais ne se régénère pas.
En revanche, en cas d’entailles transversales, il guérit presque complètement en récupérant la quasi-totalité de ses propriétés mécaniques originelles. Les scientifiques qui viennent de publier leurs résultats dans le journal PLOS ONE espèrent bientôt présenter de nouvelles stratégies industrielles pour développer des matériaux composites qui agissent de même.
Ces chercheurs bio-inspirés imaginent déjà des vélos résistants aux chocs, des voitures insensibles aux vibrations ou des ailes d’avions inusables, en intégrant dans leur structure profonde, le pouvoir de résilience qui caractérise tous les organismes vivants.
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Un monde de techBy RFI