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Or
Arnaud
Blandine bonjour.
Blandine
Bonjour.
Arnaud
Merci, merci de participer à cette rubrique. Tu es de quelle région?
Blandine
Moi, je suis d'origine... En France, je suis plutôt du sud-ouest, mais là, j'habite au Québec en ce moment.
Arnaud
Donc là, on se parle, et tu es au Québec.
Blandine
Oui, absolument.
Arnaud
J'adore ça. Donc, il est quelle heure chez toi?
Blandine
Il est 9 heures du matin.
Arnaud
Bon, là, on est hors sujet, mais ça m'intéresse. Qu'est-ce que tu fais là-bas au Québec?
Blandine
Oh, je suis arrivée au Québec parce que j'avais décidé de changer de vie, avec une maîtrise en océanographie alors qu'avant j'étais professeur de SVT en France, et finalement, je me suis retrouvée dans le domaine de la psycho-sociologie, ce qui n'a rien à voir, mais voilà, j'ai un parcours un peu atypique, mais maintenant, je suis à mon compte et je développe toute une approche autour de la peur qui est vraiment différente de tout ce que j'entends. Et c'est ça que je trouve top et c'est ça qui me fait me lever le matin parce que je n'ai plus envie de me battre. C'est ça que je promeus, c'est de ne plus se battre contre la peur, mais l'accueillir avec amour et voir en quoi elle me parle de moi et en quoi elle peut m'aider à m'aimer davantage, à me connaître davantage, à m'émerveiller de qui je suis. Voilà, c'est ça que je fais.
Arnaud
Aujourd'hui qu'est-ce que tu as envie de partager à la communauté en relation avec ce que tu as pu lire ou entendre ou apprendre de Franck?
Blandine
En fait, Franck, je n'ai jamais assisté à aucun de ses stages, à aucune de ses conférences. Je n'ai pas eu cette chance-là. J'ai failli, mais finalement, je n'ai pas pu assister à une conférence qu'il faisait à un moment donné à Montréal. Mais en fait, Franck, je l'utilise un petit peu comme un - comment je dirais ça? - un peu comme un coup de pied aux fesses de temps en temps, quelque chose pour me ramener sur ma voie, et pas celle où je suis en train de m'éparpiller de temps en temps, quand je laisse un petit peu trop mon mental me dire ce que je devrais faire. Une phrase qui m'a marquée dans les différentes causeries de Franck, c'est ''soit je suis une bonne personne, soit je suis moi''. Et ce jour-là, je me suis pris une claque fantastique parce que dans mon langage à moi, justement, par rapport à la peur, etc, je traduis ça par ''soit je suis une guerrière, soit je suis moi''. Parce que pendant longtemps ce qui m'a animée, c'est que je voulais vaincre toutes mes peurs, parce que je me disais qu'un jour, quand j'aurai réussi à les vaincre toutes, je serai tranquille. Je serai tranquille, j'aurai la voie libre et royale pour vivre une vie sereine en étant qui je voulais être, etc. Sauf que ce n'est jamais arrivé et j'ai développé une posture de guerrière où j'essayais de me battre contre toutes mes peurs. Et donc, finalement, je me suis retrouvée à me battre contre moi-même et contre tous les gens autour de moi. Et donc, à un moment donné, j'ai fini épuisée. Quand Franck dit ''soit je suis une bonne personne, soit je suis moi'', la bonne personne pour moi, c'était être une guerrière, c'était être une femme forte. Ne pas montrer de faiblesse, être tout le temps à entreprendre des choses, faire des aventures, me faire des défis - parce que j'ai fait des défis, je veux dire, j'ai fait une traversée de l'océan Indien en voilier, j'ai fait de l'auto-stop longues distances, j'ai même fait de l'auto-stop sans bagages et sans argent. Je me suis lancée plein de défis mais finalement, tous ces défis là, je me suis épuisée. Je me suis épuisée parce que j'étais sans arrêt en train de me battre contre moi-même, contre toutes ces parts de moi que je n'aimais pas, que je trouvais faibles, tous ces doutes que je voyais, et puis je voulais montrer une femme qui n'avait pas de doutes, bref, c'était intenable. Et finalement, quand j'entends Franck qui dit ''soit je suis une bonne personne, soit je suis moi'', pour moi, c'est soit je me bats contre qui je suis pour essayer de donner une bonne image, l'image que j'ai cru qu'il fallait que je donne, soit j'aime ce que je suis déjà. Et dans ce cas-là, je peux m'épanouir, je peux me détendre et je peux juste vivre ma vie. Et moi, c'est ça que j'expérimente aujourd'hui, c'est ça que j'aime proposer aussi parce que voilà, je ne peux plus me battre et puis mon corps ne veut plus. Mon corps ne veut plus, je n'y arrive plus. Quand je suis en mode combat, mon corps me fait très vite comprendre que ''non, arrête, on a été là, ça ne marche pas''.
Arnaud
Et donc, du coup, il s'est passé quoi après? Quand tu as entendu ça?
Blandine
J'étais déjà sur ce chemin de ne plus être la guerrière, mais finalement d'être une guerrière pacifiée, pas une guerrière pacifique, ce n'est pas la même chose pour moi. Pacifiée, c'est : je sais me battre, mais j'ai trouvé que me battre était moins efficace que de ne pas me battre et d'accueillir les choses avec amour. Et donc, qu'est ce qu'il s'est passé? À chaque fois, c'est quelque chose qui me ramène à moi, c'est-à-dire qu'à chaque fois que je veux me battre, à chaque fois que je veux essayer de prouver quelque chose, je me dis : non, tu n'as pas besoin, tu n'as pas besoin, qu'est-ce que tu essaies de faire avec cette guerrière que tu essaies de mettre en avant, ou cette bonne personne ou cette professionnelle que tu veux être et paraître, etc? Non, tout va bien, respire et tu peux juste être toi. Et surtout, j'allais dire, ça m'a appris à me dire que toutes les parts de moi étaient acceptables, même celles que je ne trouve pas acceptables. Ce que j'aime bien aussi là-dedans, c'est la part de responsabilité que ça amène, c'est-à-dire qu'au lieu d'essayer de camoufler ça sous le tapis en disant : voilà, je veux être une bonne personne, donc ça, ça ne me plait pas, il faut que je l'écarte, c'est dire plutôt : j'ai envie d'être une personne aimante - ce qui est autre chose qu'une bonne personne pour moi -. Et donc, j'ai ce côté-là : qu'est-ce que j'en fais? Est-ce que je choisis de le manifester maintenant, ''parce que...''? J'ai des raisons qui me regardent, mais dans ce cas-là, que je les assume. Ou est-ce que je choisis simplement de le reconnaître et de le transformer en autre chose? Donc, pour moi, c'est un appel à la responsabilité au lieu d'essayer de me cacher derrière tout un tas de trucs qui font que je me considère être la bonne personne qui est uniquement celle qui est fiable, etc, celle, finalement, qu'on pourrait épingler au tableau d'honneur, comme étant : moi, je suis une bonne personne et regardez toutes ces mauvaises personnes à côté.
Arnaud
Oui, c'est l'inconvénient de cette posture, c'est que du coup, elle pointe d'autres personnes, mais à l'opposé du tableau. Dis-moi, est-ce que ton environnement a changé quand tu as pris conscience ou quand tu as changé d'état d'esprit? Tes relations, les situations auxquelles tu as été confrontée? Qu'est-ce qui a changé?
Blandine
Ce dont je m'aperçois, c'est que comme j'ai cette attitude-là envers moi, déjà je suis beaucoup plus tolérante envers les autres. Parce que comme je vois ce jeu que joue avec moi-même, quand je vois les autres qui sont dedans, j'ai une partie de moi que j'appelle le lutin espiègle, et je regarde ça et je fais comme ''ok, ça va, il est là-dedans et c'est pas grave''. Bon, des fois, ça peut m'énerver, ça peut me faire réagir, ça arrive aussi il ne faut pas rêver, mais c'est juste une petite partie qui sourit, puis qui fait : ''ok, il est là-dedans, tout va bien'', je le vois et puis si je peux semer une petite graine pour, peut-être qu'à un moment donné, il y ait une prise de conscience qui se fasse, tant mieux, mais je ne suis personne pour lui dire ''tu devrais agir comme ci ou comme ça'' parce que sinon, ça serait encore jouer à la bonne personne. Mais oui, beaucoup plus de tolérance et ...
Arnaud
Blandine bonjour.
Blandine
Bonjour.
Arnaud
Merci, merci de participer à cette rubrique. Tu es de quelle région?
Blandine
Moi, je suis d'origine... En France, je suis plutôt du sud-ouest, mais là, j'habite au Québec en ce moment.
Arnaud
Donc là, on se parle, et tu es au Québec.
Blandine
Oui, absolument.
Arnaud
J'adore ça. Donc, il est quelle heure chez toi?
Blandine
Il est 9 heures du matin.
Arnaud
Bon, là, on est hors sujet, mais ça m'intéresse. Qu'est-ce que tu fais là-bas au Québec?
Blandine
Oh, je suis arrivée au Québec parce que j'avais décidé de changer de vie, avec une maîtrise en océanographie alors qu'avant j'étais professeur de SVT en France, et finalement, je me suis retrouvée dans le domaine de la psycho-sociologie, ce qui n'a rien à voir, mais voilà, j'ai un parcours un peu atypique, mais maintenant, je suis à mon compte et je développe toute une approche autour de la peur qui est vraiment différente de tout ce que j'entends. Et c'est ça que je trouve top et c'est ça qui me fait me lever le matin parce que je n'ai plus envie de me battre. C'est ça que je promeus, c'est de ne plus se battre contre la peur, mais l'accueillir avec amour et voir en quoi elle me parle de moi et en quoi elle peut m'aider à m'aimer davantage, à me connaître davantage, à m'émerveiller de qui je suis. Voilà, c'est ça que je fais.
Arnaud
Aujourd'hui qu'est-ce que tu as envie de partager à la communauté en relation avec ce que tu as pu lire ou entendre ou apprendre de Franck?
Blandine
En fait, Franck, je n'ai jamais assisté à aucun de ses stages, à aucune de ses conférences. Je n'ai pas eu cette chance-là. J'ai failli, mais finalement, je n'ai pas pu assister à une conférence qu'il faisait à un moment donné à Montréal. Mais en fait, Franck, je l'utilise un petit peu comme un - comment je dirais ça? - un peu comme un coup de pied aux fesses de temps en temps, quelque chose pour me ramener sur ma voie, et pas celle où je suis en train de m'éparpiller de temps en temps, quand je laisse un petit peu trop mon mental me dire ce que je devrais faire. Une phrase qui m'a marquée dans les différentes causeries de Franck, c'est ''soit je suis une bonne personne, soit je suis moi''. Et ce jour-là, je me suis pris une claque fantastique parce que dans mon langage à moi, justement, par rapport à la peur, etc, je traduis ça par ''soit je suis une guerrière, soit je suis moi''. Parce que pendant longtemps ce qui m'a animée, c'est que je voulais vaincre toutes mes peurs, parce que je me disais qu'un jour, quand j'aurai réussi à les vaincre toutes, je serai tranquille. Je serai tranquille, j'aurai la voie libre et royale pour vivre une vie sereine en étant qui je voulais être, etc. Sauf que ce n'est jamais arrivé et j'ai développé une posture de guerrière où j'essayais de me battre contre toutes mes peurs. Et donc, finalement, je me suis retrouvée à me battre contre moi-même et contre tous les gens autour de moi. Et donc, à un moment donné, j'ai fini épuisée. Quand Franck dit ''soit je suis une bonne personne, soit je suis moi'', la bonne personne pour moi, c'était être une guerrière, c'était être une femme forte. Ne pas montrer de faiblesse, être tout le temps à entreprendre des choses, faire des aventures, me faire des défis - parce que j'ai fait des défis, je veux dire, j'ai fait une traversée de l'océan Indien en voilier, j'ai fait de l'auto-stop longues distances, j'ai même fait de l'auto-stop sans bagages et sans argent. Je me suis lancée plein de défis mais finalement, tous ces défis là, je me suis épuisée. Je me suis épuisée parce que j'étais sans arrêt en train de me battre contre moi-même, contre toutes ces parts de moi que je n'aimais pas, que je trouvais faibles, tous ces doutes que je voyais, et puis je voulais montrer une femme qui n'avait pas de doutes, bref, c'était intenable. Et finalement, quand j'entends Franck qui dit ''soit je suis une bonne personne, soit je suis moi'', pour moi, c'est soit je me bats contre qui je suis pour essayer de donner une bonne image, l'image que j'ai cru qu'il fallait que je donne, soit j'aime ce que je suis déjà. Et dans ce cas-là, je peux m'épanouir, je peux me détendre et je peux juste vivre ma vie. Et moi, c'est ça que j'expérimente aujourd'hui, c'est ça que j'aime proposer aussi parce que voilà, je ne peux plus me battre et puis mon corps ne veut plus. Mon corps ne veut plus, je n'y arrive plus. Quand je suis en mode combat, mon corps me fait très vite comprendre que ''non, arrête, on a été là, ça ne marche pas''.
Arnaud
Et donc, du coup, il s'est passé quoi après? Quand tu as entendu ça?
Blandine
J'étais déjà sur ce chemin de ne plus être la guerrière, mais finalement d'être une guerrière pacifiée, pas une guerrière pacifique, ce n'est pas la même chose pour moi. Pacifiée, c'est : je sais me battre, mais j'ai trouvé que me battre était moins efficace que de ne pas me battre et d'accueillir les choses avec amour. Et donc, qu'est ce qu'il s'est passé? À chaque fois, c'est quelque chose qui me ramène à moi, c'est-à-dire qu'à chaque fois que je veux me battre, à chaque fois que je veux essayer de prouver quelque chose, je me dis : non, tu n'as pas besoin, tu n'as pas besoin, qu'est-ce que tu essaies de faire avec cette guerrière que tu essaies de mettre en avant, ou cette bonne personne ou cette professionnelle que tu veux être et paraître, etc? Non, tout va bien, respire et tu peux juste être toi. Et surtout, j'allais dire, ça m'a appris à me dire que toutes les parts de moi étaient acceptables, même celles que je ne trouve pas acceptables. Ce que j'aime bien aussi là-dedans, c'est la part de responsabilité que ça amène, c'est-à-dire qu'au lieu d'essayer de camoufler ça sous le tapis en disant : voilà, je veux être une bonne personne, donc ça, ça ne me plait pas, il faut que je l'écarte, c'est dire plutôt : j'ai envie d'être une personne aimante - ce qui est autre chose qu'une bonne personne pour moi -. Et donc, j'ai ce côté-là : qu'est-ce que j'en fais? Est-ce que je choisis de le manifester maintenant, ''parce que...''? J'ai des raisons qui me regardent, mais dans ce cas-là, que je les assume. Ou est-ce que je choisis simplement de le reconnaître et de le transformer en autre chose? Donc, pour moi, c'est un appel à la responsabilité au lieu d'essayer de me cacher derrière tout un tas de trucs qui font que je me considère être la bonne personne qui est uniquement celle qui est fiable, etc, celle, finalement, qu'on pourrait épingler au tableau d'honneur, comme étant : moi, je suis une bonne personne et regardez toutes ces mauvaises personnes à côté.
Arnaud
Oui, c'est l'inconvénient de cette posture, c'est que du coup, elle pointe d'autres personnes, mais à l'opposé du tableau. Dis-moi, est-ce que ton environnement a changé quand tu as pris conscience ou quand tu as changé d'état d'esprit? Tes relations, les situations auxquelles tu as été confrontée? Qu'est-ce qui a changé?
Blandine
Ce dont je m'aperçois, c'est que comme j'ai cette attitude-là envers moi, déjà je suis beaucoup plus tolérante envers les autres. Parce que comme je vois ce jeu que joue avec moi-même, quand je vois les autres qui sont dedans, j'ai une partie de moi que j'appelle le lutin espiègle, et je regarde ça et je fais comme ''ok, ça va, il est là-dedans et c'est pas grave''. Bon, des fois, ça peut m'énerver, ça peut me faire réagir, ça arrive aussi il ne faut pas rêver, mais c'est juste une petite partie qui sourit, puis qui fait : ''ok, il est là-dedans, tout va bien'', je le vois et puis si je peux semer une petite graine pour, peut-être qu'à un moment donné, il y ait une prise de conscience qui se fasse, tant mieux, mais je ne suis personne pour lui dire ''tu devrais agir comme ci ou comme ça'' parce que sinon, ça serait encore jouer à la bonne personne. Mais oui, beaucoup plus de tolérance et ...