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Agathe Fallet
« J'écoute Brassens. Quand c'est lui qui chante. Personne ne devrait s'autoriser à le chanter. Sa voix ne s'est pas encore effacée, que je sache. Et si cela arrive, on le lira et on le lira encore. On aime réellement Brassens. Mais Georges est oublié. Il était en chair et en os. Il était tellement beau, incroyablement beau. Reste sa voix, il ne faut pas la couvrir. Je repense avec émotion à ces moments où, entre les deux copains, j'avais une place unique et privilégiée. Il était si rassurant, Georges, que je me sentais là à l'abri des difficultés. Auprès de cet homme pour moi énigmatique, la vie devenait simple. »
Les chroniques de Jacques Plaine
AGATHE FALLET Brassens, des souvenirs trop beaux pour moi Équateurs Épouse de René Fallet - ami à la vie à la mort de Georges Brassens et tous deux « braconniers de Dieu » et du reste – Agathe eut « une place unique et privilégiée » entre ces deux artistes. « René Fallet, Georges Brassens. Leur a manqué de partager la vache enragée qu’ils mangèrent chacun de son côté… ils vécurent très malheureux, n’eurent pas d’enfants, et rirent beaucoup. Ils n’aimaient pas l’idée de devoir mourir. Ils moururent jeunes… je suis venue près d’eux à l’âge de seize ans… » Agathe raconte et revisite à travers quelques photos – dont celles de Doisneau – l’histoire qu’elle a vécue à l’ombre de ces deux êtres d’exception. René, qui avec « Banlieue sudest » - et à tout juste vingt ans - créa l’événement de la rentrée littéraire 1947 (le premier roman « pour grandes personnes » que mon père m’ait donné à lire, précisant perfidement qu’il était écrit par un gamin de mon âge) et Georges, l’homme à la « Mauvaise réputation » et aux « Copains d’abord. » L’anar idéal pour mettre en musique « Le drapeau noir flotte sur la marmite ». À travers les lettres de René – les lettres d’avant leur mariage en juillet 56 – elle nous fait découvrir Jeanne, celle de « la cane », Marcel, le Marcel de Jeanne « Ben bon je m’arrête, Marcel fait les pieds au mur » mais aussi Püpchen. La Püpchen aux talons aiguilles « je suppose qu’elle les quittait pour dormir ». La Püpchen de Tallinn qui dix-huit ans plus tard rejoindra Georges sous la terre du cimetière de Sète. Ce livre est un voyage « au centre d’un passé heureux » : un repas de communion solenelle « à laquelle il manque un n », la découverte d’un petit chat Siamois, une tournée des brocanteries autour de Jaligny pour meubler Crespières, une partie de 421 ou une autre « à faire le quatrième » à la belote, une leçon de conduite dans la vieille DS de Georges. « Je voudrais bien pouvoir revivre des moments comme ceux-là ». Un bijou fait de petits riens mais tellement plus fort que les biographies de professionnels de la nécro qui de mémoire d’Agathe « n’ont jamais versé la moindre larme ».
Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Agathe Fallet
« J'écoute Brassens. Quand c'est lui qui chante. Personne ne devrait s'autoriser à le chanter. Sa voix ne s'est pas encore effacée, que je sache. Et si cela arrive, on le lira et on le lira encore. On aime réellement Brassens. Mais Georges est oublié. Il était en chair et en os. Il était tellement beau, incroyablement beau. Reste sa voix, il ne faut pas la couvrir. Je repense avec émotion à ces moments où, entre les deux copains, j'avais une place unique et privilégiée. Il était si rassurant, Georges, que je me sentais là à l'abri des difficultés. Auprès de cet homme pour moi énigmatique, la vie devenait simple. »
Les chroniques de Jacques Plaine
AGATHE FALLET Brassens, des souvenirs trop beaux pour moi Équateurs Épouse de René Fallet - ami à la vie à la mort de Georges Brassens et tous deux « braconniers de Dieu » et du reste – Agathe eut « une place unique et privilégiée » entre ces deux artistes. « René Fallet, Georges Brassens. Leur a manqué de partager la vache enragée qu’ils mangèrent chacun de son côté… ils vécurent très malheureux, n’eurent pas d’enfants, et rirent beaucoup. Ils n’aimaient pas l’idée de devoir mourir. Ils moururent jeunes… je suis venue près d’eux à l’âge de seize ans… » Agathe raconte et revisite à travers quelques photos – dont celles de Doisneau – l’histoire qu’elle a vécue à l’ombre de ces deux êtres d’exception. René, qui avec « Banlieue sudest » - et à tout juste vingt ans - créa l’événement de la rentrée littéraire 1947 (le premier roman « pour grandes personnes » que mon père m’ait donné à lire, précisant perfidement qu’il était écrit par un gamin de mon âge) et Georges, l’homme à la « Mauvaise réputation » et aux « Copains d’abord. » L’anar idéal pour mettre en musique « Le drapeau noir flotte sur la marmite ». À travers les lettres de René – les lettres d’avant leur mariage en juillet 56 – elle nous fait découvrir Jeanne, celle de « la cane », Marcel, le Marcel de Jeanne « Ben bon je m’arrête, Marcel fait les pieds au mur » mais aussi Püpchen. La Püpchen aux talons aiguilles « je suppose qu’elle les quittait pour dormir ». La Püpchen de Tallinn qui dix-huit ans plus tard rejoindra Georges sous la terre du cimetière de Sète. Ce livre est un voyage « au centre d’un passé heureux » : un repas de communion solenelle « à laquelle il manque un n », la découverte d’un petit chat Siamois, une tournée des brocanteries autour de Jaligny pour meubler Crespières, une partie de 421 ou une autre « à faire le quatrième » à la belote, une leçon de conduite dans la vieille DS de Georges. « Je voudrais bien pouvoir revivre des moments comme ceux-là ». Un bijou fait de petits riens mais tellement plus fort que les biographies de professionnels de la nécro qui de mémoire d’Agathe « n’ont jamais versé la moindre larme ».
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