Dans cet épisode spécial confinement 2 et journée contre le harcèlement scolaire, j'ai invité Timothée Nadim, créateur d'un réseau social qui pourrait sortir et qui s'appelle stopauharcèlementscolaire. 

Suite à des agressions à son collège privée, Timothé raconte pourquoi il a changé de collège où il a vécu des choses horribles qu'il évoque avec pudeur, comme à demi-mots. Il a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire son combat et continue de se demander qu'est-ce qu'aujourd'hui, lui est encore en vie contrairement à d'autres, qui ont vécu la même chose que lui. 

Souriant, il n'en veut ni à ses parents pour ne pas l'avoir écouté quand il tirait la sonnette d'alarme, ni à ses amis qui trainaient avec ses harceleurs. Aujourd'hui, il préfère s'entourer de personnes qui l'acceptent et le chérissent et construire du positif à travers toutes les actions sociales qu'il entreprend.

Aujourd'hui encore il est marqué par cette période où il évoque avec pudeur son harcèlement scolaire mais se demande toujours comment se fait-il qu'il a survécu et d'autres non.

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Myriam 

Dans cet épisode assez singulier, on parlera justement du rire singulier de Myriam qui lui a valu des moqueries et surtout une exclusion de toute sa classe lors d'un conseil de classe. Elle nous racontera aussi la rumeur dont elle a fait l'objet portant sur ses origines et sa famille, où on lui a bien fait comprendre qu'elle était "différente".

Malgré tout, elle reste imperturbable du fait de son fort caractère et explique que le harcèlement n'est pas qu'une affaire de vulnérabilité... Lorsqu'on déplait, qu'on assume ou non, le problème est le même. Pour se défendre elle a déjà répondu par la violence puis en grandissant par l'indifférence voire l'ignorance aux "blagues" des autres.

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Anthony

On l'interviewe en tant que bourreau. Avec lui, on parle d'amitié entre potes adolescents ou adultes et de performance entre hommes (4'). En fait, dans sa bande de skateurs, ils avaient l'habitude d'harceler un pote à eux. On discute des expressions de la violence chez les ados et de la manière dont on se parlait entre nous, qui reflète une sorte de violence banalisée à cette période. (9') Il parle des regrets et de de cette conversation qu'il a eu bien plus tard par rapport à ce rapport de domination qu'il a eu sur cet ami qui "prenait cher".

On évoque la non réciprocité qui pour lui, indique vraiment le déséquilibre entre deux personnes dans une relation. (18') C'est pour cela qu'il insiste sur le fait qu'il faut parler à l'autre des choses qui dérange quand on est victime. Mais surtout du côté des bourreaux, il faut savoir avouer ses torts et revenir sur ce qu'on a dit.(30')

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Marie 

Dans cette interview nous rencontrons Marie, stigmatisée comme "la nouvelle" dans tous ses établissements. (2') Elle nous parle des angoisses profondes qu'elle a dû surmonter après cette perte de confiance en elle suite au harcèlement scolaire. (8') Elle exprime le manque d'écoute des adultes vis-à-vis de la violence au quotidien des élèves et de sa phobie scolaire qui lui ont empêché de continuer ses études. (14')

Elle explique sa prise de conscience qui a commencé lors de son apprentissage où elle a subit du harcèlement au travail et que son médecin l'a is en arrêt.( 27') Elle donne enfin des outils pour trouver quelqu'un de confiance à qui en parler et se débarasser de la sensation de honte qui habite les victimes.(30') 

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Marguerite

A 23 ans Marguerite est très active sur internet malgré sa personnalité introvertie. Elle nous parlera du décalage qu'elle a vécu au collège avec les autres, du fait qu'elle semblait plus pauvre (02') que la moyenne des élèves de son établissement. Le look (12'), primordial à l'adolescence et le corps qui change et que l'on apprend à aimer au court du temps, sont des sujets que l'on aborde dans cet épisode. (20')

Nous parlerons de cyberharcèlement et slutshaming (16'). Elle se rend compte du mécanisme de relativiser face à la violence qu'elle subit pour se protéger (29'). Le temps causant aussi l'amnésie... L'écriture enfin, est un moyen d'exprimer et de réaliser ce que l'on vit au quotidien.

Note :

Slutshaming  : regroupe un ensemble d'attitudes individuelles ou collectives, agressives envers les femmes dont le comportement sexuel serait jugé « hors-norme ».

Bodypositive :consiste à accepter son corps et à affirmer qu’il n’existe pas qu’une seule beauté. 

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Arnaud

Qu'est-ce qui différencie l'humour de la moquerie ? Une discussion méta qui nous a emmené vers la redéfinition du harcèlement avec Arnaud. Ensemble, on se demandera dans cet épisode à partir de quand peut-on considérer qu'on s'est fait harcelé : est-ce une affaire de temps, de répétition ou pas seulement (3'12)? 

Il nous racontera sa mésaventure où il a évité le pire grâce à l'aide d'un de ses camarades de collège qui l'a aidé à inverser les rôles de dominant/dominé. On va discuter de la posture du spectateur passif qui peut faire changer les choses facilement (17') : en faisant renverser ce rapport de pouvoir par le simple fait de ne pas rigoler, de ne pas suivre pour répondre. 

Et petit détail croustillant il nous parle de la fois il a recroisé celui qui l'a une fois emmerdé (13') pour une histoire de montre... 

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Annie

La gentillesse n'est pas une valeur très appréciée de nos jours à la ville comme à la campagne... Annie est une personne qui reste douce malgré la cruauté de ses camarades, qui n'a jamais entâché son innocence et sa bienveillance envers autrui.(8'30)

Malgré une tentative de suicide vers douze ans (10'), de devenir ermite et de se retirer du monde, elle continue de se ressourcer dans la nature et se réfugie dans la littérature et la fiction. Elle parle de l'homophobie qu'elle a subi et de dévalorisation liées aux insultes et aux persécutions physiques qu'on lui a infligé. Elle n'a pas de rancoeur du fait des souffrances que lui ont infligé ses bourreaux, dont une professeure. (19')

En grandissant, elle arrive à trouver confiance en elle et croise sur sa route des personnes qui lui ressemblent et qui lui sont chères et lui apportent du soutien. Elle nous raconte comment elle a réussi à aller vers les autres en dépit de sa timidité et continue de lutter au quotidien contre toute forme de discrimination (34').

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Hugo

Etre considéré comme le petit nouveau est toujours difficile pour s'intégrer dans une nouvelle classe.C'est ce qui est arrivé pour Hugo qui a carrément changé de pays : être stigmatisé de "français de France" a été sa tare principale. 

On traite de racisme ordinaire (8'30), de masculinités et de films américain (20'30) ainsi que des effets de groupes qui abrutissent l'individu dans cet épisode. A force de gommer ses différences et de s'intégrer, il adopte au lycée le comportement de dominateur (10'00) avec sa bande de copains (17'00). Un processus qu'il décrit de transfert pour trouver sa place dans cette nouvelle culture. Dans la catégorie "intello", Hugo évoque aussi l'intelligence versus la force physique qu'il n'avait pas à cet époque.

Dans cette interview, il exprime le regret d'avoir été harceleur et de ne pas avoir parlé du harcèlement qu'il a subi au collège. Si peu d'hommes avouent pas qu'ils ont été dominé et qu'ils nient le harcèlement c'est à cause des critères de masculinité hégémonique selon lui. (25'00) Cela peut mener certains dont lui, à reproduire ce phénomène tout en le minimisant. 

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Chloé

En France, une personne sur quatre est hypersensible et connaît des difficultés au quotidien à exprimer ses émotions.

Chloé, cheveux auburn et tâches de rousseurs, s'est fait harceler pour son hypersensibilité à l'école. Elle raconte comment les enfants s'amusaient à la faire pleurer en primaire. Car elle était plus sensible que les autres et comment ce jeu l'a un jour mis dans un état de rage qui a renversé la vapeur (13'). Elle raconte comment les adultes ne l'ont pas écouté et ont minimisé le problème (3'30). Au collège, elle décrit ses bourreaux dont une petite fille menue aux airs de teigne sous ses gentils airs. (7') Elle nous livrera son tiraillement pour trouver l'équilibre entre le blindage et l'expression de ses émotions. (10'30). 

Au collège, c'est surtout des amitiés toxiques (21') qui l'ont parfois mené vers la solitude. Elle nous raconte comment elle a réussit à s'évader à travers la musique et la littérature pour se sortir du cadre de victime. (31')

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Matthieu

Dans cet épisode nous sommes avec Matthieu : un témoignage dur et incisif qui nous parle du dégoût de soi (19') et des autres. Malgré la persévérance que ce jeune homme a mis en place pour échapper à la cruauté de ses bourreaux, nous nous interrogeons sur la nature vile de l'être humain pour être capable d'humilier et blesser gratuitement (14'30) 

Il nous dévoile qu'il n'a jamais cédé à la culpabilité ni à la violence sous le poids de ses agresseurs, malgré les graves sévices qu'il a connu. Il parle du décalage qu'il a toujours ressenti entre lui et ses camarades (10') et de la distance qu'il a mis pour se protéger des autres. Pour cette raison, on lui a assigné le surnom de "psychopathe" .

En effet, pour se protéger des autres après la maltraitance d'une prof 8'30) qu'il a subi en primaire, il a dû se blinder pour ne pas s'effondrer suite à ce trauma. On parlera donc des étiquettes qui vous collent à la peau, des stigmas et de l'intolérance des autres qui ne respectent pas la différence.

Aujourd'hui il est en paix avec tout cela grâce à un suivi psychologique et une volonté de continuer à affirmer qui il est quoiqu'il arrive.

"Bullied", est unpodcast Dire-son soutenu par Clairefontaine et animé par Malika Ung

Illustration : Séphora Schmidt

Mastering et mixage : Denis Morin 

Bande Originale 🎵 : Spor tranquil - Tunnel aka Nicolas Murer sur le label Là-haut dans l'océan

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