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Chronologie de la Chanson #9 : 1955. Nous allons explorer la mémoire de la Chanson parue en 1955. Boris Vian interprète ses chansons dans deux 45 tours qui ne trouveront le succès public qu’après sa mort. Rares sont les interprètes qui osent les chanter. Les chansons de Léo Ferré commencent à se diffuser à l’étranger via Geneviève et Eartha Kitt qui propose une l’adaptation décoiffante de « L’homme ».
Ginette Auger alias Geneviève est une comédienne et chanteuse française née à Paris en 1920. Elle décède en 2004 à Los Angeles.D’abord en 1949 elle ouvre une boîte de nuit « Chez Geneviève » à Montmartre. Ainsi, lors d’une audition, Geneviève fait la connaissance de Luc Poret. Séduite, Luc devient son compositeur – accompagnateur.C’est alors qu’en 1954, ils sont repérés par un recruteur de talent étasunien. Embauchés pour chanter dans un club, ils partent à New-YorkDe fait, sa dégaine débraillée (raggedy) de Parisienne et son accent « so frenchy » plaisent au public. Ainsi, Geneviève enregistre un 30cm chez Columbia en 1955 dans lequel elle interprète deux chansons de Léo Ferré (Paris-canaille et Amour, amour) en sus des chansons de son compagnon Luc Poret.
Chansons de la 1ère partie :02:03 Les Garçons de la Rue : Le piano du pauvre : Léo Ferré : 195504:43 Geneviève (Ginette Auger) : Amour, amour : Léo Ferré : 195507:23 Florence Véran : On m’a volé tout ça : Luc Poret – Florence Véran10:15 Charles Trénet : L’âne et le gendarme : Charles Trénet : 195513:00 Jacques Estérel : Trois vieux canons : Jacques Estérel : 1955
Boris Vian, un multi-artiste inclassable , naît à Ville d’Avray (région parisienne) en 1920 dans une famille très aisée. Parents héritiers qui n’avaient pas à se préoccuper du quotidien… du moins jusqu’à la débâcle capitaliste de 1929.Malheureusement en 1932, Boris ressent les signes graves d’un début de rhumatisme cardiaque.Malgré cela, en 1935 Boris se met à la trompette. Il fonde alors un orchestre de jazz au lycée avec ses deux frères et quelques amis.
– 1936-1939 Adhésion au Hot-Club de France, études en « Mathématiques Spéciales » au lycée Condorcet puis École Centrale des arts et manufactures. Dans sa famille et avec ses voisins, en plus des surprises-parties, le jeune Boris s’adonne aux jeux de langage (bouts-rimés, cadavre exquis) dans une salle des fêtes, construite par son père Paul.
Boris Vian pendant le guerreAinsi, en 1939, Boris échappe à la mobilisation puis au STO en raison des ses troubles cardiaques.Pendant la période de guerre (1940-1945), la famille Vian s’installe à Capbreton (Landes). Boris Vian se marie avec Michelle en 1941. Cette dernière l’incite à écrire. Le couple a le goût du swing et des surprises-parties à Ville d’Avray en compagnie de Zazous (zinnoffensifs). La milice ne patrouille pas dans la « périphérie chic« . D’ailleurs, les Vian vivent en vase clos, loin de la dure réalité de l’occupation nazie.En outre, Boris Vian est passionné de jazz, acheteur de Jazz Hot depuis le numéro 1. Il est membre du Hot Club où il vient écouter les disques étasuniens introuvables dans le commerce. De fait Vian est un excellent trompettiste. À partir de 1942, il joue dans l’orchestre Abadie qu’il quitte en 1947 pour ménager son souffle.
Boris Vian dans les années d’après-guerre : l’écrivainDébut 1946 Vian commence à fréquenter Le groupe des « Temps modernes » où il écrit quelques « Chroniques du menteur ». En plus, Boris joue dans l’orchestre de Claude Luter au « Caveau des Lorientais » puis au « Tabou« . Vian écrit « Vercoquin et le Plancton » puis « L’Écume des jours » qui tardent à être publiés par Gallimard. Les livres suivants seront systématiquement refusés. Cependant ses traductions sont éditées.Suite à un pari avec l’éditeur Jean d’Halluin d’écrire un best-seller à l’américaine, Boris écrit en quinze jours durant les vacances de l’été 46 « J’irai cracher sur vos tombes » prétendue traduction d’un livre de Vernon Sullivan. Sa femme Michelle, angliciste chevronnée, l’a aidé par ses conseils. Le livre rencontre un succès de scandale, les droits d’auteur lui offrent la possibilité de quitter son emploi d’ingénieur.
Boris Vian auteur de chansonsDès 1950 Boris Vian qui s’était amusé à écrire des chansons à l’époque de Saint-Germain-des-Prés s’y remet de façon professionnelle. Il passe l’examen d’auteur-compositeur de la SACEM en 1951.Mais en 1954, après l’échec de son roman « L’Arrache-cœur » Vian renonce à sa carrière littéraire et se concentre sur la chanson. Boris Vian entreprend alors une collaboration féconde avec Jimmy Walter puis Alain Goraguer. De leur travail va naître des chansons qui passeront à la postérité : On n’est pas là pour se faire engueuler, la java des bombes atomiques, La Complainte du progrès, etc…
Boris Vian interprète de ses chansonsEn fin de compte en 1955, devant le faible succès de ses textes avec les interprètes, Boris Vian se voit proposer par Jacques Canetti de défendre lui-même ses chansons.Relevant le défi, il passe au « Trois Baudets« . La scène est pour lui une épreuve. Il éprouve un trac immense, n’est pas à l’aise avec le public et, en outre, transmet sa gêne aux spectateurs.
Chansons de la 2ème partie :18:10 Boris Vian : La java des bombes atomiques : Boris Vian – Alain Goraguer : 195520:39 Suzy Delair : Relax : Boris Vian – Jimmy Walter : 195523:44 Marcel Mouloudji : La valse jaune : Boris Vian – Marguerite Monnot : 195527:21 Philippe Clay : On n’est pas là pour se faire engueuler : Boris Vian – Jimmy Walter : 1955
Eartha Kitt, une chanteuse, danseuse et actrice étasunienne, naît en Caroline du Nord (EUA) en 1927. Sa mère, Annie Mae Keithn, cherokee d’ascendance africaine a été violée par un homme blanc non identifié. Alors, sa mère va vivre avec un homme noir qui rejette Eartha à cause de son teint trop pâle. Hébergée chez une tante, elle y est maltraitée. Après la mort de sa mère, elle est accueillie à Harlem par une autre proche parente nommée Mamie Kitt. À New-York, elle fréquente le Metropolitan Vocational High School.
Carrière musicale d’Eartha KittEnsuite durant la période 1943-1948, Eartha Kitt est engagée dans la troupe Katherine Dunham Company. Elle apprend le français lors des tournées en Europe et reste à Paris lorsque la troupe retourne aux E.U.A. Eartha Kitt acquiert une grande popularité comme chanteuse dans une boite de nuit.Finalement au début des années 1950’s Orson Welles dit d’elle qu’elle est la femme la plus excitante du monde. Eartha Kitt collectionne les succès dans la chanson et le cinéma. Elle reprend des adaptations de standard de la chanson française : C’est si bon, Sous les ponts de Paris….À noter qu’en 1955, Eartha Kitt chante « The Heel » une adaptation de « L’homme » de Léo Ferré
Chansons de la 3ème partie :33:00 Eartha Kitt : The Heel [L’homme] : Léo Ferré, adapt. Albert Beach, Willard Robinson35:42 Clifton Chenier : Eh petite fille : Clifton Chenier : 195538:18 Les Cinq Pères : Monsieur Crocodile : Jack Lawrence, Ted Sears, adapt. Louis Sauvat – Frank Churchill : 195540:39 Lucette Raillat : La môme aux boutons : Pierre Louki – Jacques Lacôme : 1955
Raymond Lévesque, chantauteur, poète et romancier québécois naît à Montréal (Québec) en 1928. Fils d’éditeur, il grandit dans le parc La Fontaine. Adolescent, admirateur de Charles Trénet, Raymond Lévesque abandonne les études, se consacre au piano et à la composition. Raymond travaille dans les cabarets, il y rencontre ainsi Fernand Robidoux. Ce dernier lui met le pied à l’étrier en le passant dans son émission « La boîte à chansons » sur CKAC où Robidioux présente des compositions d’auteurs québécois.Raymond fait son apprentissage quelques années à chanter, jouer au théâtre, animer des émissions à la radio et à la télévision. Puis Raymond, suivant les traces de Félix Leclerc, part en 1954 pour Paris. Il chante entre autres au cabaret Au Port du Salut, sur la Rive gauche. Raymond mène une vie de bohème et fréquente d’autres expatriés québécois.
À suivre…
Chansons de la 4ème partie :45:41 Lyne et Jean : Mon grands-père était cannibale : Lyne & Jean Vincent – Jean-Raymond Baltel : 195547:52 Francis Blanche : La fille du gangster : Francis Blanche – Henri Leca : 195550:57 Raymond Lévesque : La famille : Raymond Lévesque : 195553:19 Nicole Vervil : Notre amour : Léo Ferré : 195555:57 Léo Marjane : Monsieur mon passé : Léo Ferré : 195558:39 Denise Benoit : La belle jambe : Louis Aragon – Joseph Kosma : 1955
By Le Chant de L'Histoire, chanson actuelle, chanson rétro, chanson poétique, chanson socialeChronologie de la Chanson #9 : 1955. Nous allons explorer la mémoire de la Chanson parue en 1955. Boris Vian interprète ses chansons dans deux 45 tours qui ne trouveront le succès public qu’après sa mort. Rares sont les interprètes qui osent les chanter. Les chansons de Léo Ferré commencent à se diffuser à l’étranger via Geneviève et Eartha Kitt qui propose une l’adaptation décoiffante de « L’homme ».
Ginette Auger alias Geneviève est une comédienne et chanteuse française née à Paris en 1920. Elle décède en 2004 à Los Angeles.D’abord en 1949 elle ouvre une boîte de nuit « Chez Geneviève » à Montmartre. Ainsi, lors d’une audition, Geneviève fait la connaissance de Luc Poret. Séduite, Luc devient son compositeur – accompagnateur.C’est alors qu’en 1954, ils sont repérés par un recruteur de talent étasunien. Embauchés pour chanter dans un club, ils partent à New-YorkDe fait, sa dégaine débraillée (raggedy) de Parisienne et son accent « so frenchy » plaisent au public. Ainsi, Geneviève enregistre un 30cm chez Columbia en 1955 dans lequel elle interprète deux chansons de Léo Ferré (Paris-canaille et Amour, amour) en sus des chansons de son compagnon Luc Poret.
Chansons de la 1ère partie :02:03 Les Garçons de la Rue : Le piano du pauvre : Léo Ferré : 195504:43 Geneviève (Ginette Auger) : Amour, amour : Léo Ferré : 195507:23 Florence Véran : On m’a volé tout ça : Luc Poret – Florence Véran10:15 Charles Trénet : L’âne et le gendarme : Charles Trénet : 195513:00 Jacques Estérel : Trois vieux canons : Jacques Estérel : 1955
Boris Vian, un multi-artiste inclassable , naît à Ville d’Avray (région parisienne) en 1920 dans une famille très aisée. Parents héritiers qui n’avaient pas à se préoccuper du quotidien… du moins jusqu’à la débâcle capitaliste de 1929.Malheureusement en 1932, Boris ressent les signes graves d’un début de rhumatisme cardiaque.Malgré cela, en 1935 Boris se met à la trompette. Il fonde alors un orchestre de jazz au lycée avec ses deux frères et quelques amis.
– 1936-1939 Adhésion au Hot-Club de France, études en « Mathématiques Spéciales » au lycée Condorcet puis École Centrale des arts et manufactures. Dans sa famille et avec ses voisins, en plus des surprises-parties, le jeune Boris s’adonne aux jeux de langage (bouts-rimés, cadavre exquis) dans une salle des fêtes, construite par son père Paul.
Boris Vian pendant le guerreAinsi, en 1939, Boris échappe à la mobilisation puis au STO en raison des ses troubles cardiaques.Pendant la période de guerre (1940-1945), la famille Vian s’installe à Capbreton (Landes). Boris Vian se marie avec Michelle en 1941. Cette dernière l’incite à écrire. Le couple a le goût du swing et des surprises-parties à Ville d’Avray en compagnie de Zazous (zinnoffensifs). La milice ne patrouille pas dans la « périphérie chic« . D’ailleurs, les Vian vivent en vase clos, loin de la dure réalité de l’occupation nazie.En outre, Boris Vian est passionné de jazz, acheteur de Jazz Hot depuis le numéro 1. Il est membre du Hot Club où il vient écouter les disques étasuniens introuvables dans le commerce. De fait Vian est un excellent trompettiste. À partir de 1942, il joue dans l’orchestre Abadie qu’il quitte en 1947 pour ménager son souffle.
Boris Vian dans les années d’après-guerre : l’écrivainDébut 1946 Vian commence à fréquenter Le groupe des « Temps modernes » où il écrit quelques « Chroniques du menteur ». En plus, Boris joue dans l’orchestre de Claude Luter au « Caveau des Lorientais » puis au « Tabou« . Vian écrit « Vercoquin et le Plancton » puis « L’Écume des jours » qui tardent à être publiés par Gallimard. Les livres suivants seront systématiquement refusés. Cependant ses traductions sont éditées.Suite à un pari avec l’éditeur Jean d’Halluin d’écrire un best-seller à l’américaine, Boris écrit en quinze jours durant les vacances de l’été 46 « J’irai cracher sur vos tombes » prétendue traduction d’un livre de Vernon Sullivan. Sa femme Michelle, angliciste chevronnée, l’a aidé par ses conseils. Le livre rencontre un succès de scandale, les droits d’auteur lui offrent la possibilité de quitter son emploi d’ingénieur.
Boris Vian auteur de chansonsDès 1950 Boris Vian qui s’était amusé à écrire des chansons à l’époque de Saint-Germain-des-Prés s’y remet de façon professionnelle. Il passe l’examen d’auteur-compositeur de la SACEM en 1951.Mais en 1954, après l’échec de son roman « L’Arrache-cœur » Vian renonce à sa carrière littéraire et se concentre sur la chanson. Boris Vian entreprend alors une collaboration féconde avec Jimmy Walter puis Alain Goraguer. De leur travail va naître des chansons qui passeront à la postérité : On n’est pas là pour se faire engueuler, la java des bombes atomiques, La Complainte du progrès, etc…
Boris Vian interprète de ses chansonsEn fin de compte en 1955, devant le faible succès de ses textes avec les interprètes, Boris Vian se voit proposer par Jacques Canetti de défendre lui-même ses chansons.Relevant le défi, il passe au « Trois Baudets« . La scène est pour lui une épreuve. Il éprouve un trac immense, n’est pas à l’aise avec le public et, en outre, transmet sa gêne aux spectateurs.
Chansons de la 2ème partie :18:10 Boris Vian : La java des bombes atomiques : Boris Vian – Alain Goraguer : 195520:39 Suzy Delair : Relax : Boris Vian – Jimmy Walter : 195523:44 Marcel Mouloudji : La valse jaune : Boris Vian – Marguerite Monnot : 195527:21 Philippe Clay : On n’est pas là pour se faire engueuler : Boris Vian – Jimmy Walter : 1955
Eartha Kitt, une chanteuse, danseuse et actrice étasunienne, naît en Caroline du Nord (EUA) en 1927. Sa mère, Annie Mae Keithn, cherokee d’ascendance africaine a été violée par un homme blanc non identifié. Alors, sa mère va vivre avec un homme noir qui rejette Eartha à cause de son teint trop pâle. Hébergée chez une tante, elle y est maltraitée. Après la mort de sa mère, elle est accueillie à Harlem par une autre proche parente nommée Mamie Kitt. À New-York, elle fréquente le Metropolitan Vocational High School.
Carrière musicale d’Eartha KittEnsuite durant la période 1943-1948, Eartha Kitt est engagée dans la troupe Katherine Dunham Company. Elle apprend le français lors des tournées en Europe et reste à Paris lorsque la troupe retourne aux E.U.A. Eartha Kitt acquiert une grande popularité comme chanteuse dans une boite de nuit.Finalement au début des années 1950’s Orson Welles dit d’elle qu’elle est la femme la plus excitante du monde. Eartha Kitt collectionne les succès dans la chanson et le cinéma. Elle reprend des adaptations de standard de la chanson française : C’est si bon, Sous les ponts de Paris….À noter qu’en 1955, Eartha Kitt chante « The Heel » une adaptation de « L’homme » de Léo Ferré
Chansons de la 3ème partie :33:00 Eartha Kitt : The Heel [L’homme] : Léo Ferré, adapt. Albert Beach, Willard Robinson35:42 Clifton Chenier : Eh petite fille : Clifton Chenier : 195538:18 Les Cinq Pères : Monsieur Crocodile : Jack Lawrence, Ted Sears, adapt. Louis Sauvat – Frank Churchill : 195540:39 Lucette Raillat : La môme aux boutons : Pierre Louki – Jacques Lacôme : 1955
Raymond Lévesque, chantauteur, poète et romancier québécois naît à Montréal (Québec) en 1928. Fils d’éditeur, il grandit dans le parc La Fontaine. Adolescent, admirateur de Charles Trénet, Raymond Lévesque abandonne les études, se consacre au piano et à la composition. Raymond travaille dans les cabarets, il y rencontre ainsi Fernand Robidoux. Ce dernier lui met le pied à l’étrier en le passant dans son émission « La boîte à chansons » sur CKAC où Robidioux présente des compositions d’auteurs québécois.Raymond fait son apprentissage quelques années à chanter, jouer au théâtre, animer des émissions à la radio et à la télévision. Puis Raymond, suivant les traces de Félix Leclerc, part en 1954 pour Paris. Il chante entre autres au cabaret Au Port du Salut, sur la Rive gauche. Raymond mène une vie de bohème et fréquente d’autres expatriés québécois.
À suivre…
Chansons de la 4ème partie :45:41 Lyne et Jean : Mon grands-père était cannibale : Lyne & Jean Vincent – Jean-Raymond Baltel : 195547:52 Francis Blanche : La fille du gangster : Francis Blanche – Henri Leca : 195550:57 Raymond Lévesque : La famille : Raymond Lévesque : 195553:19 Nicole Vervil : Notre amour : Léo Ferré : 195555:57 Léo Marjane : Monsieur mon passé : Léo Ferré : 195558:39 Denise Benoit : La belle jambe : Louis Aragon – Joseph Kosma : 1955