Pour bien voir ce qui se passe sur Terre, mieux vaut encore prendre de l'altitude. La technologie spatiale va nous aider à lutter contre le réchauffement climatique. C'est un des thèmes de la COP 22, à Marrakech. Plusieurs projets de satellites sont menés pour débusquer les pollueurs.

Il y a un peu plus de deux ans, sur une base aérienne de Californie , la NASA lance OCO2 : le premier satellite destiné à mesurer les niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, le principal gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement. Le programme continue. Les Japonais s'y mettent, les Chinois aussi. Et la France, qui lors de la COP 21 l'an dernier à Paris, présentait le programme Micro Carb. Le but : savoir d'où viennent précisément les gaz polluants. Une sorte de police du climat.

Puzzle climatique

Microcarb, dont le lancement est prévu en 2020, ressemble à un petit cube de 60 centimètres de côté qui va être arrimé à une plate-forme de la taille d'une machine à laver. Tout cela va grimper à 600 kilomètres d'altitude et tourner autour de notre Terre à 25 000 kilomètres/heure. Le satellite en fera le tour en deux heures, et va balayer toute sa surface. On construit un puzzle avec des pavés de 20 km². Cette carte sera transmise ensuite aux scientifiques.

D’un point de vue technique, on va analyser la lumière renvoyée, réfléchie par la Terre, et qui traverse ensuite l'atmosphère. En fonction de ce qui reste, on peut déterminer la concentration en CO2 sur des zones choisies, avec des instruments optiques très sophistiqués, en cours de conception. Ça fonctionne sur la terre ferme, sur les océans, mais seulement le jour.

L’aventure commence

L’autre problème, c’est qu’il va falloir harmoniser les méthodes de mesure. Si les Américains, les Chinois, ou les Français ne sont pas d'accord sur l'analyse, sur la cartographie de ces émissions de CO2, ça ne servira pas à grand-chose. On en est donc qu'au début de cette aventure cruciale pour notre avenir à tous...