Faire preuve de "modération" par temps d'injustice radicale voir de danger vital, ne rendra service à personne. Reprenons les travaux d’Erica Chenoweth, professeur à l’Université de Denver. Entre 1900 et 2006, 60 % des mouvements de désobéissance civiles non violents ont abouti. Entre 1940 et 2006, 70 % des luttes populaires étaient non violentes. Par ailleurs, il suffit que 3,5 % de la population se mobilise pour faire tomber un régime selon les mêmes travaux. Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes et ne peuvent servir de vérité absolue, mais de l'autre côté, le message envoyé par les révoltes tunisiennes, c'est que n'importe quel régime ne se maintient au pouvoir qu'avec la volonté de la majorité.