Devenir Archéologue

Depuis 2008, un programme sur les sanctuaires d'Alésia est en cours de réalisation. Financé par le ministère de la Culture (SRA Bourgogne), il fédère l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l'UMR ARSCAN, l'université de Bourgogne et l'UMR ARTEHIS. Deux lieux de culte ont été fouillés dans ce cadre, en particulier celui d'Apollon Moritasgus à la pointe Est du Mont Auxois, qui est d'abord un enclos à banquets à l'époque gauloise, délimité par un fossé qu'on a retrouvé rempli d'ossements animaux et d'amphores à vin, avant de devenir, à la période romaine, un sanctuaire monumental avec un temple en forme d'octogone, un portique, des thermes, des canalisations et des bassins pour recueillir l'eau des sources qui jaillissent sur le site même. Grâce au géoréférencement systématique du mobilier archéologique, on a pu cartographier précisément les espaces d'exposition différenciés des offrandes de métal et de pierre. En dix ans, les techniques d'investigation et d'enregistrement n'ont cessé d'évoluer, ce que reflète le documentaire. La formation tient aussi une place dans le projet global. La fouille du lieu de culte d'Apollon Moritasgus est également un chantier-école, sur lequel sont passés plus de 500 étudiants de tous niveaux et de toutes nationalités depuis le début du programme, encadrés par une équipe d'intervenants expérimentés, chercheurs et enseignants-chercheurs, doctorants, spécialistes de topographie, de restauration préventive et des différentes classes de mobilier.

L'archéologie environnementale regroupe un vaste éventail d'approches scientifiques permettant d'étudier les interactions entre les sociétés humaines et leurs environnements. Les méthodes de l'archéologie environnementale sont ici mises en œuvre sur et à proximité de l'exceptionnel rocher gravé à la fin du Néolithique, il y a près de 4000 ans, et situé dans le massif de Fontainebleau.

Découvert en 1971, le site d'Étiolles livre des vestiges de campements de la fin du Paléolithique parfaitement fossilisés dans les limons d'inondation de la Seine. Grâce à cette conservation exceptionnelle, les modes de vie des chasseurs-cueilleurs nomades de l'époque peuvent être restitués avec une finesse rare. Étudiée selon les préceptes d'André Leroi-Gourhan, la fouille est un lieu d'innovation méthodologique constante et c'est un chantier-école de réputation mondiale ainsi qu'un lieu de valorisation exigeante de la préhistoire.

Le boom "du tout automobile" dans les années 70, a entraîné constructions de parkings et d'autres aménagements de taille importante. Ceci, souvent, en détruisant des vestiges enfouis témoignant de l'activité des sociétés passées. Scandalisés, les archéologues se sont mobilisés pour que soient mises en œuvre des procédures permettant de sauver et documenter les vestiges avant leur destruction. Cette longue bataille a abouti à ce que l'on appelle l'archéologie préventive. Il s'agit de faire un diagnostic de terrain avant le début de grands travaux publics, et si des vestiges archéologiques sont trouvés, il y a prescription d'une fouille préventive pour la sauvegarde et la documentation du patrimoine avant les travaux d'aménagement. Ceci est réalisé avec des contraintes de temps et dans des conditions spécifiques et très encadrées. Découvrez avec Joëlle Burnouf et Isabelle Abadie un chantier de fouille préventive de l'Inrap en plein centre-ville de Paris.

En inventant l'agriculture, les humains ont transformé leur destin, rendant possible des formes d'organisation urbaines et étatiques. 30 ans de recherches sur cette protohistoire ont permis de mieux comprendre cette période de changements majeurs. Au fil des fouilles, ces découvertes ne peuvent nous laisser indifférents sur le sort de certains individus?

Au sein d'un musée, le conservateur du patrimoine est le responsable des collections dont il assure la gestion. Ainsi, au musée du quai Branly - Jacques Chirac, André Delpuech est en charge d'une collection de plus de 100 000 objets archéologiques et ethnographiques de toutes les Amériques. Il prépare et met en œuvre la muséographie des collections permanentes en participant à la programmation muséographique, à la sélection des œuvres, à l'installation, la rédaction de la signalétique, des publications et médias associés.

Depuis les années 1970, la médiation en archéologie s'est ouverte au grand public par des voies et des modes d'intervention très variés. Son large développement contribue à donner un accès à tous à la culture, à produire des richesses économiques et à accompagner les générations futures vers l'acceptation de l'autre dans toutes ses différences.

La céramique est un des vestiges archéologiques les plus abondants depuis la fin de la préhistoire. Son étude passe d'abord par une description, sa documentation par des dessins e/ou des photographies et une lecture technique. Les styles décoratifs et la typologie des formes sont des indicateurs chronologiques et culturels. C'est aussi un objet technique qui peut être analysé comme tel. Les méthodes d'étude vont de l'analyse visuelle des matériaux, à leur examen au microscope ou à l'aide de méthodes de caractérisation physico-chimiques de laboratoire. Le processus de production - ou chaîne opératoire - peut ainsi être décrit et étudié à la fois du point de vue technique, mais aussi social. Des reconstitutions expérimentales aident à mieux identifier comprendre les techniques et les choix réalisés. La céramologie est ainsi une des disciplines de base enseignée dans les formations d'archéologie.

L'art préhistorique est l'apanage de l'Homme anatomiquement moderne partout où il apparaît. Il a pu s'exprimer sur les objets ou sur les parois des grottes. Son étude révèle la façon dont les Hommes s'imaginaient le monde et sans une spiritualité que les objets du quotidien ne montrent pas.

Annelise Binois nous explique comment l'étude de squelettes animaux mis au jour au cours de fouilles archéologiques peut nous renseigner sur les maladies animales du passé et ce que celle-ci peut apporter à la compréhension des épidémies animales actuelles.