Lorsque nous écrivons, nous cherchons à offrir une expérience réjouissante à notre lecteur. Nous voulons qu'il trouve dans nos histoires les motifs familiers qui l'amènent à la fiction — en particulier au genre que nous lui proposons. 

Nous voulons aussi garder notre singularité. Un travail d'équilibriste délicat nous permet de trouver ce point de rencontre entre les attentes du lecteur (que nous identifions en étudiant les genres et en relevant les points communs entre les histoires qui fonctionnent dans ces genres) et ce que notre univers porte d'unique et de personnel (que nous identifions en explorant en conscience les personnages, les décors, les structures d'histoires, les archétypes de relations... qui nous remplissent de joie lorsque nous lisons et écrivons).

La romancière et psychologue américaine Jennifer Lynn Barnes parle de constituer une "liste du ça", qui contient les plaisirs coupables de notre fiction, ces motifs que l'on censure de crainte d'être perçu comme trop inconséquent par nos lecteurs. Des choses aussi simples que de mettre en scène des personnages mangeant une glace sur le toit d'un immeuble, par exemple, ou des archétypes de personnages comme les enfants précoces ou les vrais jumeaux, ont cette place dans cette liste qui devient un outil où puiser pour construire nos histoires et relancer notre intérêt pour nos intrigues.