Michel Rageon écrit en 1977 dans un de ses livres : “C’était en effet, jusqu’à hier, une chose convenu que “les gens” ne savaient pas habiter l’architecture moderne. Perce maintenant une nouvelle idée : que les architectes ne savent pas concevoir une architecture pour “les gens”. Les architectes, l’administration, nous mêmes, pensions hier que les gens devaient apprendre à habiter. Nous sommes quelques-uns aujourd’hui à penser que ce ne sont pas les gens qui doivent apprendre à habiter, mais les architectes qui doivent apprendre à construire pour les gens. Dans ce dialogue de sourds entre l'architecte qui propose un habitat idéal et les gens qui le trouvent affreux, incommode et absurde, il doit bien y avoir quelqu’un qui se trompe. Jusqu’à présent on a dit : la masse se trompe, l’architecte sait. Et si c’était le contraire ?”
Aujourd’hui, 40 ans après, ces questionnements sont toujours au cœur des réflexions de la profession et de nombreuses idées autour du rôle de l'architecte restent encore à construire et déconstruire.
L’Hôtel Pasteur, ancienne faculté dentaire, a été un laboratoire d’expérimentation politique, architecturale et sociétale qui met à l’épreuve le bâtiment par l’Usage. Cet usage a permis de définir la commande de réhabilitation du bâtiment. La programmation doit pouvoir continuer à « faire école » lors du chantier de réhabilitation par la place laissée à l’expérimentation. La décision de la Ville de Rennes d’implanter une école maternelle au RDC va alors seller dans l’histoire du lieu les dimensions de l’éducation et de l’enseignement, comme étant ses racines. Dans les étages se développe une autre forme d’école hors les murs, ouverte à la population toute entière. Guillaume Jouin Trémeur, à ce moment architecte dans l’agence Encore Heureux rejoint ce bureau afin d’y tenir une permanence de chantier, il nous raconte à travers son expérience sa vision du métier d’architecte au sens large et plus précisément à travers son vécu au sein de la permanence pasteur.