Et ce soir, avec Antoine, de nombreux sujets sont sur la table.
L’invité : Antoine
Et ce soir nous sommes dans les rues de France où les tensions montent d’un cran. La réforme des retraites fait débat et on a l’impression que le dialogue social aurait bien besoin d’un petit remontant.
Le « dialogue social », voilà deux mots qui sont utilisés très fréquemment, en particulier ces temps-ci. Mais au fond, qu’est-ce que le dialogue social ? Qui discute avec qui ? Qui bloque ? Qui avance ? Ou veut faire avancer les choses ? D’où vient-il ? Et quels acteurs ?
L’invité de Distances Inconnues est Remi Bourguignon, professeur à l’université Paris Est Créteil, son jardin c’est justement : le dialogue social
Géopolitique : Vadim
Les contestations en Iran. C’est une révolte qui a été étouffée dans le sang et en silence. Comme au Chili quelques jours plus tôt, c’est l’annonce d’une importante hausse du prix de l’essence qui jette des milliers d’Iraniens dans les rues. Décrétée le 15 novembre, la décision a directement allumé une quarantaine de foyers de contestation à travers le pays. Il n’en fallait pas plus à un peuple déjà asphyxié par une crise économique d’ampleur, pour s’embraser. Le PIB local devrait reculer de 9,5% en 2019, 20% de la population est au chômage ; tandis que l’inflation atteint 40 à 45%. Les sanctions économiques américaines — rétablies fin 2018 après le départ des États-Unis de l’accord de Vienne — aggravent la situation et touchent durablement tous les pans de l’économie. Et en particulier la rente pétrolière, qui représente 40 à 50% des revenus du régime : les exportations de pétrole sont ainsi passées de 2,2 millions de barils par jour en 2018 à 600 000 fin 2019.
Rappelez-vous la semaine dernière, nous parlions de la colère des Irakiens face à l’ingérence iranienne dans leur vie politique. Les Iraniens se sentent eux délaissés par leur propre gouvernement, qui investit énormément pour asseoir son influence régionale — en Irak donc, mais également en Syrie et au Liban.
Si la révolte s’est rapidement répandue, elle a été matée par le régime à l’abri des regards…
Selon les médias iraniens, le mouvement s’est très vite durci, entraînant des incendies et attaques de centres commerciaux, commissariats et mosquées.
Dès les premiers mouvements de foule, le régime a imposé un black out total sur le réseau Internet. Une manière pour le pouvoir de rendre plus difficile la formation de nouveaux rassemblements, organisés via les réseaux sociaux… mais aussi, et surtout, pour imposer une opacité totale sur la situation au monde entier. De fait, les correspondants étrangers sur place ne pouvaient rapporter les événements en cours. Et les rédactions occidentales n’ont pas pu envoyer personne sur place, le pays fermant ses frontières à tout journaliste étranger en période de crise. Mais l’ampleur de la répression commence peu à peu à être connue.
Et la brutalité du régime est pour ainsi dire sans merci : en 3 semaines, au moins 208 personnes auraient été tuées par les forces de sécurité, selon Amnesty International. Le bilan réel est vraisemblablement bien supérieur aux dires de l’ONG. Téhéran, qui qualifie de « mensonges absolus » ces chiffres n’a à ce jour confirmé que 5 décès, dont 4 membres des forces de l’ordre. L’ONU estime de son côté qu’au moins 7 000 personnes auraient été arrêtées lors des manifestations. Beaucoup continuent à être détenues arbitrairement, dans des conditions qui suscitent l’inquiétude de la communauté internationale.
Le régime se sentirait en fait de plus en plus menacé,