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Dialogue dément avec toutes les facettes de l’écrivain américain Luke Rhinekart, alias George Powers Cockcroft, auteur d’un roman légendaire toujours aussi subversif. Une archive de 2018 !
« Seule la réussite déplaît aux adultes. L’argent, la gloire, gagner une partie de base-ball, avoir l’air jolie, être bien habillé, avoir une voiture, une maison, autant de types de succès qui consistent essentiellement à satisfaire le monde adulte. Il n’y a rien d’intrinsèque à l’âme humaine dans la crainte de l’échec.
Il était difficile de devenir homme-dé parce que cela impliquait un risque continuel d’échec aux yeux du monde adulte. En tant qu’homme-dé, j’échouais sans cesse. J’étais rejeté par ma femme, par les enfants, par mes chers collègues, par les étrangers (…) Je souffrais continuellement, mais (…) chaque fois que je suivais les ordres du Dé, je bâtissais une maison avec succès, ou bien je l’abattais exprès. J’étais toujours en train de trouver le bon parcours de mes labyrinthes. J’ouvrais continuellement mon moi à de nouveaux problèmes et j’avais plaisir à les résoudre. (…) Echouez ! Perdez ! Soyez mauvais ! Jouez, risquez, osez ! »
En 1971, Luke Rhinehart, jeune et séduisant psychiatre new-yorkais un tantinet désabusé, publie un roman semi-autobiographique intitulé L’Homme-Dé. Dans lequel il explique avoir décidé de jouer toutes les décisions de son existence, de la plus banale à la plus risquée, au dé. En listant six options possibles face à chaque situation, en acceptant de se soumettre quoi qu’il arrive à la décision du Dieu-Dé. S’en suivra une série d’événements catastrophiques au regard des conventions sociales, à l’impeccable éthique philosophique : pour assumer nos contradictions, n’essayons pas d’être cohérent, vivons-les à fond !
Disposition qui explique le succès international de ce roman culte, diablement cool et furieusement transgressif, adulé par des caractères aussi divers qu’Emmanuel Carrère, Jack Nicholson, le post-punk britannique Mark E. Smith du groupe The Fall ou son compatriote businessman Richard Branson. Mais qui est véritablement « l’Homme-Dé » ? Vit-il à Majorque ? Est-il en prison, à l’asile, au cimetière ? Non !
De son vrai nom George Powers Cockcroft, ce professeur d’anglais retiré dans l’État de New York, âgé aujourd’hui de 85 ans, auteur d’une douzaine de livres extrêmement variés (S.-F. post-apocalyptique, porno décomplexé, épopée de samouraïs, critique ironique des expériences hippies…) est cette semaine pour la première fois de passage en France pour évoquer son œuvre, à l’occasion de la traduction le 31 août aux éditions Aux Forges de Vulcain d’un roman follement marrant, Invasion, publié aux Etats-Unis en 2016. Une sorte de remake littéraire, anticapitaliste et poilu d’E.T., dans lequel de petites boules de poils dotées d’une intelligence infiniment supérieure à la nôtre débarquent sur Terre avec un seul objectif : s’amuser, au sens le plus pur et le plus noble, celui de l’enfance, c’est-à-dire pour faire des blagues, sauter partout, se déguiser ou jouer dans l’eau… lumineux chaos, évidemment qualifié de terrorisme par les autorités.
Sous une apparence faussement idiote, Luke Rhinehart élabore une satire féroce de l’Amérique contemporaine, un réquisitoire remarquable contre l’esprit de sérieux, dans la tradition de ses maîtres en termes d’absurde à forte résonance politique : Mark Twain, Jonathan Swift, et même Molière ou Camus ; confie-t-il au cours de cette interview dé/mente, de son regard bleu de loup, coiffé d’un stetson noir corbeau.
Une émission conçue et animée par Richard Gaitet, réalisée par Emmanuel Baux. Traduction des propos de Luke Rhinehart : David Meulemans. Programmation musicale : Michael Liot.
Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dialogue dément avec toutes les facettes de l’écrivain américain Luke Rhinekart, alias George Powers Cockcroft, auteur d’un roman légendaire toujours aussi subversif. Une archive de 2018 !
« Seule la réussite déplaît aux adultes. L’argent, la gloire, gagner une partie de base-ball, avoir l’air jolie, être bien habillé, avoir une voiture, une maison, autant de types de succès qui consistent essentiellement à satisfaire le monde adulte. Il n’y a rien d’intrinsèque à l’âme humaine dans la crainte de l’échec.
Il était difficile de devenir homme-dé parce que cela impliquait un risque continuel d’échec aux yeux du monde adulte. En tant qu’homme-dé, j’échouais sans cesse. J’étais rejeté par ma femme, par les enfants, par mes chers collègues, par les étrangers (…) Je souffrais continuellement, mais (…) chaque fois que je suivais les ordres du Dé, je bâtissais une maison avec succès, ou bien je l’abattais exprès. J’étais toujours en train de trouver le bon parcours de mes labyrinthes. J’ouvrais continuellement mon moi à de nouveaux problèmes et j’avais plaisir à les résoudre. (…) Echouez ! Perdez ! Soyez mauvais ! Jouez, risquez, osez ! »
En 1971, Luke Rhinehart, jeune et séduisant psychiatre new-yorkais un tantinet désabusé, publie un roman semi-autobiographique intitulé L’Homme-Dé. Dans lequel il explique avoir décidé de jouer toutes les décisions de son existence, de la plus banale à la plus risquée, au dé. En listant six options possibles face à chaque situation, en acceptant de se soumettre quoi qu’il arrive à la décision du Dieu-Dé. S’en suivra une série d’événements catastrophiques au regard des conventions sociales, à l’impeccable éthique philosophique : pour assumer nos contradictions, n’essayons pas d’être cohérent, vivons-les à fond !
Disposition qui explique le succès international de ce roman culte, diablement cool et furieusement transgressif, adulé par des caractères aussi divers qu’Emmanuel Carrère, Jack Nicholson, le post-punk britannique Mark E. Smith du groupe The Fall ou son compatriote businessman Richard Branson. Mais qui est véritablement « l’Homme-Dé » ? Vit-il à Majorque ? Est-il en prison, à l’asile, au cimetière ? Non !
De son vrai nom George Powers Cockcroft, ce professeur d’anglais retiré dans l’État de New York, âgé aujourd’hui de 85 ans, auteur d’une douzaine de livres extrêmement variés (S.-F. post-apocalyptique, porno décomplexé, épopée de samouraïs, critique ironique des expériences hippies…) est cette semaine pour la première fois de passage en France pour évoquer son œuvre, à l’occasion de la traduction le 31 août aux éditions Aux Forges de Vulcain d’un roman follement marrant, Invasion, publié aux Etats-Unis en 2016. Une sorte de remake littéraire, anticapitaliste et poilu d’E.T., dans lequel de petites boules de poils dotées d’une intelligence infiniment supérieure à la nôtre débarquent sur Terre avec un seul objectif : s’amuser, au sens le plus pur et le plus noble, celui de l’enfance, c’est-à-dire pour faire des blagues, sauter partout, se déguiser ou jouer dans l’eau… lumineux chaos, évidemment qualifié de terrorisme par les autorités.
Sous une apparence faussement idiote, Luke Rhinehart élabore une satire féroce de l’Amérique contemporaine, un réquisitoire remarquable contre l’esprit de sérieux, dans la tradition de ses maîtres en termes d’absurde à forte résonance politique : Mark Twain, Jonathan Swift, et même Molière ou Camus ; confie-t-il au cours de cette interview dé/mente, de son regard bleu de loup, coiffé d’un stetson noir corbeau.
Une émission conçue et animée par Richard Gaitet, réalisée par Emmanuel Baux. Traduction des propos de Luke Rhinehart : David Meulemans. Programmation musicale : Michael Liot.
Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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