À l’heure où les municipales 2026 ravivent le débat sur la démocratie locale, un constat s’impose : malgré la multiplication des dispositifs participatifs, les citoyens peinent encore à peser sur les décisions. La promesse d’un pouvoir partagé résiste-t-elle à l’épreuve du terrain ?

Depuis plusieurs décennies, la participation citoyenne tente de combler les limites démocratiques du système républicain. Budgets participatifs, réunions publiques, conseils de quartier ou conventions citoyennes : autant d’outils censés redonner du pouvoir aux habitants. Pourtant, loin d’atténuer la toute-puissance des élus locaux, ces dispositifs semblent parfois servir à légitimer un pouvoir centralisé plutôt qu’à l’ouvrir réellement.

Derrière cette apparente vitalité de la vie politique locale se pose une question essentielle : pourquoi la participation citoyenne ne parvient-elle pas à transformer en profondeur la gouvernance locale ? Comment expliquer cet écart entre l’idéal d’une démocratie directe et la réalité souvent décevante des dispositifs mis en place ? Faut-il en conclure qu’impliquer directement les citoyens dans la prise de décision serait une illusion ?

À l’heure où les communes se préparent aux municipales 2026, la question de la vie démocratique et de la citoyenneté active revient au cœur du débat politique. Partout, des listes citoyennes émergent, prônant une démocratie participative plus exigeante et un mot d’ordre partagé : prenons le pouvoir pour le partager. Mais cette promesse peut-elle réellement se concrétiser à l’échelle locale ?

Pour en débattre, Lisa Daoud, membre de la liste citoyenne et participative de Buis-les-Baronnies, Lisa Daoud est spécialisée en suivi, évaluation et participation citoyenne, notamment dans l’accompagnement des communes et des projets de démocratie locale et directe. Elle a également exercé comme chargée de recherche, formation et évaluation dans le domaine du développement international. Elle est accompagnatrice dans la coopérative Fréquence Commune.

Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques, spécialiste de la démocratie participative et de la participation citoyenne. Professeur au département de science politique de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis 2008, il a également enseigné à Lille et réalisé des recherches internationales. Ses travaux portent sur les sondages d’opinion, l’histoire des sciences sociales et les innovations démocratiques.

Manon Loisel est consultante en politiques publiques territoriales et cofondatrice de l’agence Partie Prenante. Elle accompagne de nombreux territoires dans l’élaboration de leurs stratégies, enseigne à Sciences Po et coanime le cycle Territoires et Mobilités à l’IHEDATE. Elle a coécrit « Pour en finir avec la démocratie participative » et chronique régulièrement pour Alternatives Économiques.

Et Fabien Gracia, maire de la commune de La Montagne depuis 2020. Membre du bureau métropolitain de Nantes Métropole, il s’investit dans les projets territoriaux de sa commune et de l’agglomération.

Ensemble ils partagent leur vision de la concertation publique et esquissent les contours d’un nouveau rapport entre élus locaux et citoyens. Ensemble, ils interrogent la manière dont la gouvernance locale et la campagne municipale peuvent redevenir des espaces vivants de participation et d’espoir démocratique.

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Ce podcast a été produit par la coopérative ⁠Fréquence Commune ⁠

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