Celui qui ouvre un livre « avec figures » est prévenu. Ce lecteur est aussi spectateur. Il l'est parfois avant tout et s'attardera sur un frontispice, au seuil d'un volume. Il l'est peut-être surtout et cherchera des images dispersées. Qui sait même s'il lira le livre, fût-ce un roman ? Et qui dit que ces images seront contemplées durablement ? On voudrait rendre compte ici de cette précarité et de cette intimité : le plaisir du lecteur-spectateur des romans illustrés du XVIIIe siècle n'est pas un simple « plaisir du texte » : c'est un plaisir du livre, comme dispositif qui fait travailler l'imaginaire.