Golden Years

Golden Years /// Hommage à Jean-Louis Murat


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GOLDEN YEARS HOMMAGE A JEAN LOUIS MURAT 1952-2023
Né à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le 28 janvier 1952, Jean-Louis Bergheaud débute sa carrière de musicien puis chanteur dans Clara, un groupe d’obédience rock à la Dogs formé en 1977 avec trois musiciens locaux recrutés sur petite annonce, dont le guitariste Alain Bonnefont. Après quelques concerts remarqués, Clara joue à Paris dans un studio de RTL et tape dans l’oreille de William Sheller – une petite consécration, mais l’expérience tourne court. En 1980, Jean-Louis signe chez Pathé Marconi/EMI et devient Murat, un pseudonyme choisi d’après le nom du village grand-parental (Murat-le-Quaire) et du roi de Naples au XIXe siècle (Joachim Murat, évoqué dans Je me souviens). En 1981, paraît le premier 45 tours de Jean-Louis Murat, Suicidez-vous le peuple est mort. Sous couvert d’une pochette en noir et blanc signée Jean-Baptiste Mondino, ce titre minimal et synthétique révèle déjà la langue bien pendue de son auteur, inspiré par l’arrivée prochaine de Mitterrand au pouvoir. Hors format (six minutes) et mal compris (interdit d’antenne sur Europe 1), le single fait flop, mais deviendra culte. L’année suivante, il publie un mini-album éponyme, Murat (1982). Dans la chanson qui porte son pseudo, l’Auvergnat esquisse un autoportrait en creux : “Murat/C’est l’âme d’un cinéma/Où la caissière se bat/Personne n’entrera”. 1984 sonne l’heure du premier album, Passions privées, mixé par Dominique Blanc-Francard et illustré par une photo de Bettina Rheims. En dix plages, le style Murat se fait jour : voix caressante, écriture soignée, mélodies entêtantes, arrangements sophistiqués (on l’entend, comme chez Clara, jouer du saxophone). Certains morceaux (Petite beauté, Pourquoi n’as-tu pas dit je t’aime, L’Étrangère, La Louve) portent en germe le futur Cheyenne Autumn. Sans oublier le tubesque Johnny Frenchman, qui sera souvent interprété en concert. Le disque, seulement écoulé à un millier d’exemplaires, lui vaut une rupture de contrat chez EMI, mais une chronique dans Télérama témoigne d’un certain intérêt critique. Murat part en tournée estivale avec Charlélie Couture. Avant un silence discographique imposé de trois ans.
En 1987, Jean-Louis Murat signe chez Virgin, le label français le plus en vogue de l’époque, et sort le 45 tours Si je devais manquer de toi, imparable ritournelle électronique au parfum de saudade. Pour la première fois, le succès est au rendez-vous : 60 000 singles vendus. Et l’accueil médiatique au diapason. C’est Libération qui, sous la plume de Bayon, lui tresse les plus beaux lauriers sur une double page parue en février 1988 : “Profil rock de Bashung reprenant Chasseur d’ivoire (avec un soupçon d’accent Cabrel) ou de Manset chantant Bijou bijou”. Jean-Louis enchaîne avec un autre simple, Le Garçon qui maudit les filles, à la mélodie et au refrain instantanés. Annoncé par un troisième extrait, L’Ange déchu, Cheyenne Autumn paraît au printemps 1989. Posant devant l’objectif de Jeanloup-Sieff, Murat se joue de l’analogie avec l’anniversaire de 1789 (Déjà deux siècles… 89…) et cite John Ford et Andreï Tarkovski (dont on entend la voix dans le titre Cheyenne Autumn) parmi ses cinéastes majeurs. Pour ce...
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Golden YearsBy Raje