Malgré de nombreuses initiatives de part et d'autre du Rhin pour œuvrer à une meilleure connaissance réciproque, la littérature allemande pour la jeunesse reste un domaine relativement étranger en France. Si Wolf Erlbruch a su se faire un nom grâce à sa petite taupe, Janosch est loin d'être un classique pour le public français. Max et Moritz n'ont jamais acquis en France le statut d'icône qu'ils gardent encore aujourd'hui en Allemagne, tandis qu'on a oublié les romans d'aventures de Karl May ou qu'une petite abeille nommée Maïa avait un créateur allemand. Il ne semble donc pas inutile de présenter ce patrimoine littéraire pour la jeunesse, qui a longtemps été perçu comme un modèle en France, notamment au XIXe siècle, afin de tenter de dissiper la paradoxale étrangeté d'une littérature si proche et si lointaine à la fois.