« J’ai travaillé péniblement, des jours et des jours, à la fabrication d’un piège ; quand il a fonctionné, j’ai pu manger des oiseaux sanglants et douçâtres. J’ai suivi la tradition des solitaires : j’ai mangé aussi des racines. La douleur, une lividité humide et terrifiante, des états cataleptiques qui ne m’ont laissé aucun souvenir, d’innombrables cauchemars d’épouvante m’ont permis de reconnaitre les plantes les plus vénéneuses. »
Adolfo Bioy Casares, "L’invention de Morel" (1940)
3 juin 2024.