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En parcourant les lieux où elle est passée, Jean-Marc Ghitti nous fait découvrir l'itinéraire intellectuel et spirituel de Simone Weil. Jeune professeur de philosophie, elle est passée chez nous, au Puy, à Roanne, à Saint-Etienne où elle s'est engagée auprès des travailleurs, en particulier en donnant des cours du soir à la bourse du travail ! Un lycée de Saint-Etienne porte d'ailleurs son nom !
Chronique de Jacques Plaine
JEAN-MARC GHITTI Passage et présence de Simone Weil Éditions Kimé Jean-Marc Ghitti, philosophe, romancier et poète français est né à Saint-Étienne. Études de lettres et de philosophie à Saint-Étienne, Paris et Nice où il soutient une thèse sur le lieu comme source d’inspiration. Président de l’association « Présence philosophique au Puy ». Le Puy-en-Velay où il a enseigné la philosophie. Comme il y a deux Corneille, il y a deux Simone Weil. L’une avec un W l’autre avec un V. l’une diplômée de Normal Sup, l’autre membre de l’Académie française. L’une prof de philo, l’autre présidente du Parlement Européen. L’une, résistante, enterrée à Londres, l’autre, déportée à Auschwitz, enterrée au Panthéon. L’héroïne de ce livre c’est la première, inhumée le 30 août 1943 au cimetière d’Ashford. Devant huit personnes dont Maurice Schumann futur ministre du Général. Elle avait trente quatre ans. Une femme étrange dont la vie fut courte mais chaotique et nourrie de souffrances. Que ce soit lors de son premier poste de professeur de philo où à la tête des chômeurs elle devient la vierge rouge du Puy-en-Velay. Que ce soit à Auxerre où si telle avait été la mode en 1932 elle aurait déboulonné la statue de Paul Bert. L’année suivante aussi où fatiguée d’enseigner elle décidera de travailler en usine. Découpeuse chez Alsthom, fraiseuse chez Renault avant de s’engager à Bourges comme fille de ferme. Mais ces brèves de comptoir ne doivent pas faire oublier l’essentiel, occulter ce qui est gravé dans le marbre et sur sa tombe : «Simone Weil, une des plus grandes philosophes modernes. » Simone Weil une philosophe dont l’œuvre n’est pas faite de livres mais de cahiers, de notes, d’articles, écrits au Puy, Saint-Étienne, Auxerre, Roanne, New York, Londres à moins que ce soit en mer au milieu de l’Atlantique. De lettres, à Georges Bataille, à Jules Romain (écrite mais jamais envoyée), à Bernanos (envoyée mais restée sans réponse), au Père Perrin. De rencontres, en Espagne - ou plutôt en Catalogne ce qui n’est pas la même chose - ou en Ardèche avec Gustave Thibon, « celui qui nous a donné Simone Weil » dira François Mauriac. Enfin – et j’aurais peut-être dû commencer par là - à la Bourse du Travail de Saint-Étienne, avec Jean Duperray l’auteur d’« Harengs frits au sang ». Mais là est une autre histoire.
Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
By Jean-Claude DUVERGER,Anne-Marie VERGNONEn parcourant les lieux où elle est passée, Jean-Marc Ghitti nous fait découvrir l'itinéraire intellectuel et spirituel de Simone Weil. Jeune professeur de philosophie, elle est passée chez nous, au Puy, à Roanne, à Saint-Etienne où elle s'est engagée auprès des travailleurs, en particulier en donnant des cours du soir à la bourse du travail ! Un lycée de Saint-Etienne porte d'ailleurs son nom !
Chronique de Jacques Plaine
JEAN-MARC GHITTI Passage et présence de Simone Weil Éditions Kimé Jean-Marc Ghitti, philosophe, romancier et poète français est né à Saint-Étienne. Études de lettres et de philosophie à Saint-Étienne, Paris et Nice où il soutient une thèse sur le lieu comme source d’inspiration. Président de l’association « Présence philosophique au Puy ». Le Puy-en-Velay où il a enseigné la philosophie. Comme il y a deux Corneille, il y a deux Simone Weil. L’une avec un W l’autre avec un V. l’une diplômée de Normal Sup, l’autre membre de l’Académie française. L’une prof de philo, l’autre présidente du Parlement Européen. L’une, résistante, enterrée à Londres, l’autre, déportée à Auschwitz, enterrée au Panthéon. L’héroïne de ce livre c’est la première, inhumée le 30 août 1943 au cimetière d’Ashford. Devant huit personnes dont Maurice Schumann futur ministre du Général. Elle avait trente quatre ans. Une femme étrange dont la vie fut courte mais chaotique et nourrie de souffrances. Que ce soit lors de son premier poste de professeur de philo où à la tête des chômeurs elle devient la vierge rouge du Puy-en-Velay. Que ce soit à Auxerre où si telle avait été la mode en 1932 elle aurait déboulonné la statue de Paul Bert. L’année suivante aussi où fatiguée d’enseigner elle décidera de travailler en usine. Découpeuse chez Alsthom, fraiseuse chez Renault avant de s’engager à Bourges comme fille de ferme. Mais ces brèves de comptoir ne doivent pas faire oublier l’essentiel, occulter ce qui est gravé dans le marbre et sur sa tombe : «Simone Weil, une des plus grandes philosophes modernes. » Simone Weil une philosophe dont l’œuvre n’est pas faite de livres mais de cahiers, de notes, d’articles, écrits au Puy, Saint-Étienne, Auxerre, Roanne, New York, Londres à moins que ce soit en mer au milieu de l’Atlantique. De lettres, à Georges Bataille, à Jules Romain (écrite mais jamais envoyée), à Bernanos (envoyée mais restée sans réponse), au Père Perrin. De rencontres, en Espagne - ou plutôt en Catalogne ce qui n’est pas la même chose - ou en Ardèche avec Gustave Thibon, « celui qui nous a donné Simone Weil » dira François Mauriac. Enfin – et j’aurais peut-être dû commencer par là - à la Bourse du Travail de Saint-Étienne, avec Jean Duperray l’auteur d’« Harengs frits au sang ». Mais là est une autre histoire.
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