Les supercalculateurs les plus puissants de la planète viennent de Chine. Dans le dernier classement de référence, l’Empire du Milieu domine les Etats-Unis, le Japon et tous ses autres concurrents. Ces ordinateurs hors-norme ont une importance majeure d'un point de vue stratégique.
Ce sont les énormes investissements consentis à Pékin qui permettent à deux machines chinoises de dominer toutes les autres. Et de loin : Sunway TaihuLight est capable d’effectuer 93 pétaflops (un million de milliards) d’opérations par seconde. Le champion chinois est cinq fois plus rapide que le meilleur de tous les américains, qui il y a quelques années encore survolaient le secteur.
Indépendance nationale
Les applications sont nombreuses : conception des moteurs, des avions, prévisions météorologiques, prévention des catastrophes naturelles, prévention des maladies, ou encore utilisation dans le secteur militaire…
D'où l'importance stratégique, explique Michel Daydé, chercheur au CNRS chargé du calcul haute performance. « Pour la Chine, c’est un enjeu d’indépendance nationale. Leur premier supercalculateur utilise d’ailleurs maintenant des processeurs chinois : les Sunway. » Enjeu capital : la consommation énergétique, sachant que la puissance de ces machines va encore augmenter. « Avec la technologie actuelle, il faudrait beaucoup plus d’une centrale nucléaire pour les alimenter. Ce qui n’est pas envisageable », d’après Michel Daydé.
Et les Européens ?
Dans cette compétition, les Européens, pour le moment en retard, lancent des projets, comme le supercalculateur Bull Sequana. Des machines sont vendues en France, en Grande-Bretagne. Une autre machine est installée au Japon. Le groupe informatique Atos, va construire un nouveau Data Center en région parisienne.