Chronique des médias

La réforme de l’audiovisuel public français à nouveau en débat


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Retour sur la réforme de l’audiovisuel public voulue par la ministre de la Culture, Rachida Dati.

C'est une réforme qui marque le retour d'un serpent de mer : celui d'une BBC à la française. De quoi s'agit-il ? Et bien, tout simplement de réunir les forces de France Télévisions, Radio France et France Médias Monde, groupe auquel appartiennent Radio France Internationale, France 24 et Monte Carlo Doualiya, avec en plus l'intégration de l'Institut national de l'audiovisuel pour les archives.

L'idée était déjà dans les tuyaux en 2020 lorsque Franck Riester était ministre de la Culture avec l'idée de créer une gouvernance commune à ces entités avant d'être interrompue par le Covid-19. Depuis sa nomination en janvier, Rachida Dati a déclaré sa volonté politique d'arriver vite à une telle réforme pour donner plus de poids à l'audiovisuel public, dans un monde transformé par l'arrivée des plateformes numériques.

Quelle gouvernance pour quel périmètre ?

Il s'agit de créer une holding publique qui pourrait s'appeler France Médias sur le modèle esquissé par le rapport et la proposition de loi de Laurent Lafon, adoptée par le Sénat en juin 2023. Ce qui veut dire qu'un PDG serait nommé pour cinq ans par le régulateur, l'Arcom, sur proposition du conseil d'administration de la société, pour présider la société commune et veiller à des coopérations renforcées entre ses différentes filiales.

Pour Rachida Dati, ce sera l'occasion de mettre en place des services transversaux et de favoriser les synergies, voire les fusions, dans trois domaines clés : l'information, la proximité et le numérique. France Télévisions et Radio France sont au cœur de la réforme et deux nominations la semaine dernière montrent la voie. Celle de Jean-Philippe Baille, qui est en charge de France Info et qui devra réunir encore davantage les forces pour en faire un média puissant, aussi bien en télévision qu'en radio ou sur le numérique. Celle ensuite de Xavier Riboulet qui devra « approfondir les rapprochements » sous la marque « Ici » entre la chaîne France 3 et les radios locales France Bleu.

Des réticences, des syndicats jusqu'aux anciens ministres de la Culture

Le financement de l'audiovisuel public est lié à l'avancement de cette réforme. Rachida Dati a bien dit qu'elle se faisait fort d'obtenir un financement pérenne par la prolongation d'un prélèvement sur la TVA, à condition que la réforme se mette en place. Ce qui n'empêche pas les réticences des syndicats et même des anciens ministres de la Culture, qui ont fait part de leurs critiques à l'idée d'une holding commune qui pourrait engendrer des surcoûts dans un premier temps. Mais Rachida Dati semble bien décidée à aller au bout, avec un examen dès le mois de mai à l'Assemblée de la proposition de loi déjà votée au Sénat.

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Chronique des médiasBy RFI