Un quotidien plus facile pour les personnes handicapées? A l'occasion de la journée internationale qui leur est consacrée chaque 3 décembre, RFI se penche sur les innovations dans ce domaine. Un des grands espoirs, c'est l'exosquelette.

 

Si vous avez regardé la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, vous avez peut-être aperçu le coup d’envoi fictif donné par un paraplégique. Équipé d’un squelette mécanique de plusieurs dizaines de kilos, fixé aux jambes et au bassin. Dans son dos, un petit ordinateur qui envoie des informations via le cerveau grâce à un casque d’électrodes. Il se déplace debout, sans fauteuil roulant. L’armée ou encore le secteur du bâtiment s’intéressent à l’exosquelette, qui permet de porter des charges plus importantes, de décupler ses forces, mais forcément ce sont les handicapés qui pourraient le plus en bénéficier.

Les prototypes se multiplient, plus légers, plus pratiques, mais « imparfaits », selon Claude Dumas, directeur du CEREMH (Centre de ressources et d’innovation mobilité handicap). « On est encore obligés d’utiliser des cannes, les systèmes ne sont pas équilibrés. Ça fait l’objet de travaux actuellement pour trouver les meilleures interfaces possible ». Claude Dumas estime que les travaux les plus avancés actuellement concernent les prothèses, avec des mains articulées qui permettent de prendre des petits objets. « On a des évolutions sur des commandes cérébrales. Ce sont des voies de recherche très poussées dans les laboratoires ».

 

Aide électronique

 

Parmi ces laboratoires, celui de Proteor, société créée il y a plus de 100 ans, à l’époque de la Première Guerre mondiale. Ce conflit destructeur pour les hommes avait fait naître ces besoins de soutien technologique aux personnes privées de la marche. Proctéor travaille sur l’orthopédie, la fabrication de prothèses, mais aussi depuis quelques décennies, sur l’aide électronique pour favoriser l’autonomie.

Raphaël Terrier, ingénieur chez Protéor, évoque des solutions de contrôle d’environnement : l’adaptation de « commandes universelles, avec des écrans tactiles, ou simplement un bouton poussoir, lorsqu’il ne reste qu’un mouvement de tête ». Autre axe d’innovation : la commande oculaire (le pilotage par le regard). « Il existe à l’état de laboratoire avancé des solutions pour piloter des outils par la pensée ». Tout est imaginable. Récemment on a vu un fauteuil roulant capable de monter ou de descendre des escaliers, et même un nez virtuel électronique pour ceux qui ont perdu l’odorat...