Michèle Fitoussi est journaliste et romancière. Depuis le 7 octobre, elle se rend tous les vendredis ou presque place du Trocadéro pour appeler à la libération des otages du Hamas. Elle peine à comprendre la réaction de certains collectifs féministes, leur absence d’empathie, leur indifférence manifeste. Comment analyser le décalage entre les différentes générations de féministes ?  

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Rosa Bursztein est humoriste, comédienne et podcasteuse. Elle s’exprime bien, avec des mots choisis, des mots précis et précieux. Dans son premier spectacle que j’ai vu, elle nous parle de câlins manqués, de paradoxes, de ses parents nudistes, ashkénazes en guerre contre la guerre, de névroses pas cools et de la gauche tarama, groupe auquel elle pense appartenir.

Depuis le 7 octobre 2023, Rosa s’identifie au mouvement des Guerrières de la Paix, un mouvement qui propose un dialogue entre femmes de différentes communautés, qui se mobilise pour la paix au Proche-Orient. Depuis quelques mois, l’humoriste est victime d’antisémitisme sur ses réseaux sociaux, et dans l'espace public, certaines de ses affiches sont taguées. Comment faire face à un tel acharnement ? Sur qui peut-elle compter ? Comment en est-on arrivées là ? 

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Delphine Horvilleur est rabbin depuis 2008, directrice de la rédaction de Tenoua et autrice de plusieurs livres dont “En tenue d’Eve”, un essai sur l’obsession du corps des femmes dans les discours religieux. Son féminisme s’inscrit dans les pas de  Simone Veil, Elisabeth Badinter, des femmes ayant engagé des actions pour faire avancer les droits des femmes en France. 

Depuis le 7 octobre, elle dénonce le silence assourdissant et les justifications de certaines féministes. Comment peut-on être aussi insensible à la souffrance de la société israélienne, des femmes israéliennes ? D’où vient cette empathie sélective ? Comment peut-on malmener l’histoire et les mots de la sorte ?

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Eva Vocz, est actrice et réalisatrice X. Pendant plusieurs années, elle a occupé la fonction de chargée de plaidoyer “travail du sexe” au sein de l’association de lutte contre le sida Act-Up. Régulièrement, elle prenait la parole pour défendre les droits des travailleuses et travailleurs du sexe. 

Depuis le 7 octobre et la réponse israélienne à ces massacres, elle fait entendre sa voix sur un tout autre sujet : les propos antisémites de plusieurs membres d’Act-Up. Comment peut-on désigner le Hamas comme un mouvement de libération ? Comment peut-on relativiser les violences antisémites, voire les nier ? sont des questions qu’elle pose dans les colonnes de certains médias comme sur les réseaux sociaux. 

Parce qu’elle dénonce ces agissements, elle a été la cible d’une véritable campagne de harcèlement au sein d’Act-Up et sur les réseaux. Un procès à caractère antisémite. Comment continuer à travailler dans ces conditions ? Avec quels alliés ?

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Karen Noblinski, c’est une avocate engagée notamment contre les violences sexuelles et le cyberharcèlement. Elle a milité pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution française. Pour que les femmes puissent disposer librement de leur corps, pour que ce droit ne soit plus remis en cause. Bref, ces dernières années, elle a initié et signé de nombreuses tribunes. Pour que l’on vive mieux. Plus en sécurité. Plus protégé par le droit. Par nos lois. 

Depuis le 7 octobre, Karen Noblinski s’indigne de l'indifférence de certains. Pourquoi les viols des Israéliennes ne sont-ils pas dénoncés par toutes les féministes ? Pourquoi ne parle-t-on pas du viol comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité ? Et l’antisémitisme, pourquoi déferle-t-il sans complexe das ces espaces que l’on appelait “safe place” ? Comment en est-on arrivé-là ?

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Myriam Levain fait partie de mes premières références féministes. En 2013, elle co-fonde Cheek Magazine, un média féministe en ligne et 100% gratuit. Une bible avant la révolution #metoo. Myriam Levain est journaliste. Mais, elle est aussi autrice de plusieurs livres dont “Et toi, tu t’y mets quand ?”, un récit autobiographique sur son parcours de PMA publié en 2017. Quatre ans plus tard, la France légalisait la PMA à toutes les femmes. Après presque 10 ans chez Cheek Magazine, Myriam se réoriente vers l’écriture de biographies familiales. Sans pour autant mettre de côté ses engagements féministes. 

Depuis le 7 octobre, Myriam n’en revient pas. Comment son réseau féministe peut-il être aussi silencieux sur les violences sexuelles subies par les femmes israéliennes ? À l'approche de la mobilisation 25 novembre 2023, elle appelle son réseau à se saisir de ce sujet, à dénoncer ces actes aux côtés des femmes juives. Régulièrement, elle s’exprime sur ses réseaux pour dénoncer sa solitude, la solitude des femmes juives. Comment en est-on arrivé-là ?

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