By Antoine Boj
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C'est le tout dernier Réservoir. Alors pour boucler la boucle, Antoine est allé voir Sébastien Escande, plus connu sous son pseudonyme Barbapop (et à la tête, désormais, de sa nouvelle asso Pour la suite du monde). Organisateur de nombre de concerts underground dans les années 2010, il est aussi l'initiateur du formidable A l'arrache, livre participatif qui retrace 40 ans de musiques souterraines à Lyon. Ensemble ils discutent des forces, des faiblesses, des risques et des espoirs qui animent les scènes alternatives et underground, pour une ultime semaine en forme de conclusion ouverte.
TRACKLIST :
Début 2022, un parfait inconnu publie son premier (et, il faut le dire, excellent) EP OK sur toutes les plate-formes de streaming, sans aucune promo, sans aucun effort pour se faire connaître. Son nom : Okis. Par une réunion de circonstances comme il n'en existe que dans le rap game, l'EP atteint nettement plus d’audience que prévu, en un temps record : au bout de trois jours seulement, son idôle Mani Deïz, beatmaker haut-de-gamme du rap indé français, le félicite et lui propose de travailler ensemble. Depuis, tout s'enchaîne à un rythme soutenu : un second EP, des clips, des feat. et, dernièrement, le premier fruit de sa collaboration avec Mani Deïz, le single « Textile ».
Depuis le jardin Croix-Paquet, en plein cœur de son quartier, Okis discute de ce début fracassant, de ses paroles virtuoses entre foot, quotidien et mélancolie et de ses ambitions, fondées sur une haute idée du hip-hop.
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Même si sur scène, Mireille s'appelle Submarine FM et qu'iel a emmené Antoine au bord du Rhône pour cet interview, il n'y a pas chez iel d'attachement intime à l'eau. Ce sont plutôt les images et les ambiances qu'iel crée au moyen de ses synthétiseurs qui plongent sous le niveau de la mer, sans jamais néanmoins s'éloigner définitivement de la terre ferme, du sol sur lequel on danse. Sous-marins plutôt qu'explicites sont également les liens qu'iel tisse entre sa musique et sa transidentité, quand bien même le respect et la représentativité des personnes queer est un combat pour lequel iel milite clairement. Bref, iel fait des vagues, à sa manière et à son humble niveau : dans sa musique, dans le ventre de celleux qui l'écoutent et dans la société.
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Avec eux, on est plus très loin de l'acid-communism que le critique et théoricien britannique Mark Fischer appelait de ses voeux avant sa mort en 2017 : un mélange de la conscience de classe et de ce qu'il appelait la "conscience psychédélique", basée sur l'expérimentation et l'exploration (par la drogue, notamment) d'autres modes de pensées. Car Guillaume et Fanny, les deux cerveaux du groupe Odessey & Oracle (dont le nom est un hommage direct à l'album des Zombies) poursuivent cette ambition depuis longtemps désormais : faire de la musique audacieuse, si ce n'est bizarre, mais néanmoins accessible, appuyée par des paroles aussi poétiques que chargées d'une vraie lucidité politique. Au micro d'Antoine et depuis l'appartement-studio qu'ils partagent, ils discutent de leurs influences pop avant-gardistes pour l'essentiel puisées dans le formidable terreau des années 60 et 70 ; de leur inexpugnable amour des arrangements musicaux chatoyants ; et de l'extravagance de ce mélange, donc, entre anti-capitalisme et clavecin.
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Depuis 2000, si vous poussez la porte du 7 rue d'Algérie, vous entrez dans un magasin de diamants. Ils ne sont pas sertis sur des boucles ou des anneaux d'argent et ils ne sont pas là pour faire joli (quoique), car nous parlons ici de joyaux pour les tympans. Pressés en vinyle. Ce magasin, c'est Sofa (mais n’espérez pas y trouver un quelconque canapé), et l'Ali Baba qui tient la caverne s'appelle Pierro. Au micro d'Antoine, il détaille ce que les différentes rééditions du label Sofa (car oui, c'est aussi un label) disent de l'amour que lui, ainsi que ses deux acolytes Jean-Philippe et Simon, entretiennent avec les disques issus des marges. Des disques très bien représentées dans les bacs de la boutique, qui tissent une histoire de la musique plus insolente, plus touchante et, bien souvent, plus vraie que l'histoire officielle.
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En 2005, l'association Lerocképamort s'implantait au 20 de la Montée Saint-Sébastien, sur les cendres du haut-lieu underground Kafé Myzik, pour ouvrir son successeur : le Kraspek Myzik. Près de vingt ans plus tard, ce café culturel progressivement devenu salle de concert à part entière est encore debout, notamment grâce à l'enthousiasme de celui et celle qu'Antoine a rencontrés : Franck Guscioni, directeur/programmateur et Inès Bourgeois, chargée de communication. Avec eux, on se rend vite compte que la taille modeste (80 places maximum) de ce lieu dédié aux projets musicaux émergents n'est certainement pas une entrave à sa vitalité. Entre mise en avant de la scène locale, volonté de mélanger les publics, culture à l'ancienne de l'affichage sauvage et héritage de l'esprit bordélique des pentes, le Kraspek s'assume clairement comme un indispensable de l'écosystème musical de la ville. Tiny but mighty !
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Bigoût Records, contre toute attente, ne promeut pas de la bubblegum pop. Bien au contraire. Paul Martin et Damien Debard, les deux cerveaux à l’œuvre derrière cette association tout à la fois label, disquaire et organisatrice de concert, sont depuis 20 ans deux défenseurs tranquilles de musiques intranquilles, allant du noise au black metal, en passant par la noise et le punk. Au micro d'Antoine pour Le Réservoir, ils reviennent notamment sur la désunion des scènes punk et noise lyonnaises des années 2000, quand eux jouaient encore dans leur groupe Kiruna, sur la vivacité de la musique live à Lyon ou encore sur l'importance de maintenir le disque vinyle en dehors des logiques du luxe. Le tout sans oublier de défendre leur manière d'avancer depuis toujours : sans préméditation et sans ambition, pour que toujours la spontanéité prime.
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En 10 ans, le label Macadam Mambo a mué, comme son propriétaire. De digger insatiable de vieilleries méconnues, en compétition perpétuelle pour trouver « la meilleure plaque », celle qu'aucun de ses amis DJs n'aura trouvé avant lui, Sacha Mambo est progressivement devenu celui qu'Antoine a rencontré, c'est-à-dire un homme posé à l'ombre de son label, soucieux de mettre en avant ses artistes, hors des cadres trop marketing du monde musical actuel. Installé au Voxx, ce café de la rue d'Algérie qu'il affectionne depuis longtemps, Sacha retrace pour Nova cet itinéraire de maturité.
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Cette semaine dans Le Réservoir, Elisa du groupe Eat-Girls et l'ingénieur son Maël s'installent sur le pont de la flamboyante péniche du Sonic, au carrefour de la Saône, des rails et de l'autoroute, pour faire le tour des différents moteurs émotionnels qui font avancer L'Enfant Pneu, le jeune label et collectif DIY dont ils font partie.
TRACKLIST :
1. Coaltar – Dirty Boy
2. The Cure – Forest
3. Angelo Badalamenti – Twin Peaks Theme
4. Suicide – Dream Baby Dream
5. Coaltar – Criteria
6. Cleseph – The Way You Danced On The 31st
7. Sheido – My Message To You
8. Eat-Girls – Messmerize
9. Brian Jonestown Massacre – It Girl
10. Eat-Girls – Eggs
11. The Cleaners From Venus – Incident In A Greatcoat
12. Young Marble Giants – N.I.T.A.
13. Cleseph – Always Be My Baby
14. Donny Vegas – Baumeister
15. Antenn.e – Incendie
Super Parquet, c'est un groupe composé de deux équipes : une section électronique, composée de Julien et de Simon, tous deux aux machines. Face à eux, une section traditionnelle, avec Antoine au banjo et Louis à la cornemuse. Tous ensemble, ils fabriquent une musique qui défie les catégories, entre trad française, techno, et musique expérimentale. Au micro d'Antoine (pas le banjoïste, le journaliste cette fois), Julien décrit les liens qu'ils ont discerné et creusé entre les bourrées auvergnates et la musique psychédélique, se demande pourquoi on est plus frileux en France qu'ailleurs quand il s'agit de manier la matière musicale traditionnelle et avoue que Super Parquet est un groupe qui se prend un peu la tête, parce que c'est pas si facile de faire ce qu'ils font.
TRACKLIST :
1. Super Parquet – Mars
2. Super Parquet – Sumatra
3. Super Parquet – JMD 134
4. Antonio Vivaldi – Il Giustino, "Vedrò con mio diletto"
5. Fleetwood Mac – Dreams
6. Mélusine – Bourrées
7. Terry Riley – In C
8. FRANCE – Do Den Haag Church
9. Super Parquet – Vendredi Morue
10. De Grandi – La Festnoz
11. Rosalia – Delirio De Grandeza
12. Manau – La Tribu de Dana
13. Arlt – Je Voudrais Etre Mariée
14. Super Parquet – Privas
15. Super Parquet – Haute Forme A
16. Super Parquet – Haute Forme B
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