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Les transports publics cibles des cyber criminels. C’est un aspect souvent peu évoqué du risque cyber. De plus en plus de technologies informatiques sont intégrées dans les solutions de mobilité.
L’agence nationale de la Sécurité des Systèmes d’information (ANSSI) alerte sur plusieurs types de menaces informatiques qui pèsent sur les transports urbains français et mondiaux. Le secteur est considéré comme sensible en raison de sa criticité, transportant des millions d’usagers par jour.
La complexité de ses vastes réseaux interconnectés avec de nombreuses entités externes augmente la surface d’attaque.
L’ANSSI a traité 123 événements de sécurité d’origine cyber dans le secteur des transports urbains (ferroviaire, routier, guidé, fluvial) entre janvier 2020 et décembre 2024, dont 32 incidents confirmés. Les trois principales manifestations de ces attaques sont les attaques par déni de service distribué (DDoS), les fuites de données et les usurpations d’identité, représentant plus de la moitié des signalements et incidents rapportés à l’ANSSI. Cependant, l’ANSSI n’a pas identifié de conséquences significatives sur le fonctionnement des entités françaises concernées suite à ces activités, les attaques DDoS ayant notamment été contenues.
Les motivations des attaquants sont principalement de trois ordres : la finalité lucrative, la finalité de déstabilisation et la finalité d’espionnage.
Menace à finalité lucrative :
En plus de ces motivations spécifiques, la convergence croissante des systèmes de technologies de l’information (IT) et des technologies opérationnelles (OT) dans les transports urbains interconnecte des réseaux autrefois isolés, augmentant la surface d’attaque pour les acteurs disposant d’importantes ressources.
Les réseaux IT regroupent les ressources de communication (ordinateurs, téléphones, systèmes d’information aux voyageurs), tandis que les réseaux OT pilotent et contrôlent les installations physiques (gestion de circulation des rames, signalisation, alimentation électrique, etc.).
Bien que l’ANSSI n’ait pas connaissance d’incidents ayant affecté directement les environnements industriels OT en France, ces réseaux, caractérisés par leur longue durée de vie, leur obsolescence de sécurisation et leur besoin de continuité, restent des cibles critiques potentielles pour le sabotage. D’autres vulnérabilités spécifiques au secteur incluent la complexité des réseaux billettiques et la gestion des abonnements, la dépendance aux systèmes de géolocalisation par satellite (GNSS), le recours croissant aux prestataires externes, et l’intégration des transports urbains dans le concept des “territoires intelligents” ou “smart cities”, où différentes infrastructures sont centralisées et connectées. Les accès physiques à certains équipements informatiques (coffrets en rue, systèmes embarqués) peuvent également servir de points d’entrée pour les attaquants.
L’automatisation des transports urbains, notamment guidés et routiers, est une tendance croissante. Cette évolution s’inscrit dans une numérisation plus large des services et un recours accru aux technologies informatiques dans un souci d’efficacité et d’amélioration de l’expérience client. Elle contribue également à la vision des “territoires intelligents” ou “smart cities”, où la gestion d’une variété d’infrastructures urbaines est centralisée.
Concernant les chiffres spécifiques sur l’automatisation, les sources mentionnent l’exemple de la RATP :
L’automatisation est présentée comme ayant des avantages pour les exploitants et les usagers, notamment l’amélioration de la régularité et de la fiabilité du trafic, l’augmentation de la fréquence des rames, la réduction des intervalles entre les rames et la réalisation d’économies d’énergie.
Bien que les sources soulignent cette automatisation croissante et les problématiques de sécurité informatique spécifiques qu’elle engendre (notamment la convergence des systèmes IT et OT), le chiffre des 450 km de la RATP est le principal indicateur quantitatif direct de l’étendue de l’automatisation fourni dans les extraits.
Le recours généralisé aux systèmes de navigation par satellite (GNSS), tels que GALILEO ou GPS, constitue une problématique spécifique en matière de sécurité informatique pour le secteur des transports urbains.
Voici les risques associés au GNSS selon ces sources :
Ces risques mettent en évidence la dépendance des systèmes de transport à une technologie vulnérable, dont la compromission (par brouillage, leurrage ou altération des données PNT) pourrait potentiellement perturber gravement les services qui en dépendent pour fonctionner correctement.
Face à ces risques, l’une des recommandations de l’ANSSI est de limiter l’utilisation des technologies GNSS à des services non critiques. Si leur utilisation est indispensable pour des services critiques, il est recommandé d’utiliser des capteurs supplémentaires.
Le pire scénario en matière de menaces informatiques ciblant les transports urbains impliquerait des attaques allant au-delà des systèmes informatiques de bureau (IT) pour viser les systèmes de technologie opérationnelle (OT), c’est-à-dire les systèmes qui pilotent et contrôlent les installations physiques comme la gestion de la circulation des rames, la signalisation, l’alimentation électrique, etc..
En résumé, le pire scénario dépeint par les sources est celui où des attaquants, potentiellement soutenus par des États, parviendraient à saboter ou à prendre le contrôle des systèmes opérationnels qui gèrent le mouvement physique des véhicules ou la signalisation, entraînant une paralysie généralisée du réseau, voire des accidents aux conséquences humaines potentiellement graves. Bien que les incidents observés en France par l’ANSSI entre 2020 et 2024 n’aient pas eu de conséquences significatives sur le fonctionnement, l’ANSSI alerte sur la vulnérabilité du secteur et le risque que font peser notamment les attaques visant la déstabilisation et l’espionnage (qui peut servir à préparer de futurs sabotages).
Sources
Agence européenne de cyber sécurité ENISA
ANSSI état de la menace sur les transports urbains
La cybercriminalité toujours plus forte
By XY Magazine le podcast techno de la génération X et YLes transports publics cibles des cyber criminels. C’est un aspect souvent peu évoqué du risque cyber. De plus en plus de technologies informatiques sont intégrées dans les solutions de mobilité.
L’agence nationale de la Sécurité des Systèmes d’information (ANSSI) alerte sur plusieurs types de menaces informatiques qui pèsent sur les transports urbains français et mondiaux. Le secteur est considéré comme sensible en raison de sa criticité, transportant des millions d’usagers par jour.
La complexité de ses vastes réseaux interconnectés avec de nombreuses entités externes augmente la surface d’attaque.
L’ANSSI a traité 123 événements de sécurité d’origine cyber dans le secteur des transports urbains (ferroviaire, routier, guidé, fluvial) entre janvier 2020 et décembre 2024, dont 32 incidents confirmés. Les trois principales manifestations de ces attaques sont les attaques par déni de service distribué (DDoS), les fuites de données et les usurpations d’identité, représentant plus de la moitié des signalements et incidents rapportés à l’ANSSI. Cependant, l’ANSSI n’a pas identifié de conséquences significatives sur le fonctionnement des entités françaises concernées suite à ces activités, les attaques DDoS ayant notamment été contenues.
Les motivations des attaquants sont principalement de trois ordres : la finalité lucrative, la finalité de déstabilisation et la finalité d’espionnage.
Menace à finalité lucrative :
En plus de ces motivations spécifiques, la convergence croissante des systèmes de technologies de l’information (IT) et des technologies opérationnelles (OT) dans les transports urbains interconnecte des réseaux autrefois isolés, augmentant la surface d’attaque pour les acteurs disposant d’importantes ressources.
Les réseaux IT regroupent les ressources de communication (ordinateurs, téléphones, systèmes d’information aux voyageurs), tandis que les réseaux OT pilotent et contrôlent les installations physiques (gestion de circulation des rames, signalisation, alimentation électrique, etc.).
Bien que l’ANSSI n’ait pas connaissance d’incidents ayant affecté directement les environnements industriels OT en France, ces réseaux, caractérisés par leur longue durée de vie, leur obsolescence de sécurisation et leur besoin de continuité, restent des cibles critiques potentielles pour le sabotage. D’autres vulnérabilités spécifiques au secteur incluent la complexité des réseaux billettiques et la gestion des abonnements, la dépendance aux systèmes de géolocalisation par satellite (GNSS), le recours croissant aux prestataires externes, et l’intégration des transports urbains dans le concept des “territoires intelligents” ou “smart cities”, où différentes infrastructures sont centralisées et connectées. Les accès physiques à certains équipements informatiques (coffrets en rue, systèmes embarqués) peuvent également servir de points d’entrée pour les attaquants.
L’automatisation des transports urbains, notamment guidés et routiers, est une tendance croissante. Cette évolution s’inscrit dans une numérisation plus large des services et un recours accru aux technologies informatiques dans un souci d’efficacité et d’amélioration de l’expérience client. Elle contribue également à la vision des “territoires intelligents” ou “smart cities”, où la gestion d’une variété d’infrastructures urbaines est centralisée.
Concernant les chiffres spécifiques sur l’automatisation, les sources mentionnent l’exemple de la RATP :
L’automatisation est présentée comme ayant des avantages pour les exploitants et les usagers, notamment l’amélioration de la régularité et de la fiabilité du trafic, l’augmentation de la fréquence des rames, la réduction des intervalles entre les rames et la réalisation d’économies d’énergie.
Bien que les sources soulignent cette automatisation croissante et les problématiques de sécurité informatique spécifiques qu’elle engendre (notamment la convergence des systèmes IT et OT), le chiffre des 450 km de la RATP est le principal indicateur quantitatif direct de l’étendue de l’automatisation fourni dans les extraits.
Le recours généralisé aux systèmes de navigation par satellite (GNSS), tels que GALILEO ou GPS, constitue une problématique spécifique en matière de sécurité informatique pour le secteur des transports urbains.
Voici les risques associés au GNSS selon ces sources :
Ces risques mettent en évidence la dépendance des systèmes de transport à une technologie vulnérable, dont la compromission (par brouillage, leurrage ou altération des données PNT) pourrait potentiellement perturber gravement les services qui en dépendent pour fonctionner correctement.
Face à ces risques, l’une des recommandations de l’ANSSI est de limiter l’utilisation des technologies GNSS à des services non critiques. Si leur utilisation est indispensable pour des services critiques, il est recommandé d’utiliser des capteurs supplémentaires.
Le pire scénario en matière de menaces informatiques ciblant les transports urbains impliquerait des attaques allant au-delà des systèmes informatiques de bureau (IT) pour viser les systèmes de technologie opérationnelle (OT), c’est-à-dire les systèmes qui pilotent et contrôlent les installations physiques comme la gestion de la circulation des rames, la signalisation, l’alimentation électrique, etc..
En résumé, le pire scénario dépeint par les sources est celui où des attaquants, potentiellement soutenus par des États, parviendraient à saboter ou à prendre le contrôle des systèmes opérationnels qui gèrent le mouvement physique des véhicules ou la signalisation, entraînant une paralysie généralisée du réseau, voire des accidents aux conséquences humaines potentiellement graves. Bien que les incidents observés en France par l’ANSSI entre 2020 et 2024 n’aient pas eu de conséquences significatives sur le fonctionnement, l’ANSSI alerte sur la vulnérabilité du secteur et le risque que font peser notamment les attaques visant la déstabilisation et l’espionnage (qui peut servir à préparer de futurs sabotages).
Sources
Agence européenne de cyber sécurité ENISA
ANSSI état de la menace sur les transports urbains
La cybercriminalité toujours plus forte