Originaire du Québec, Alycia Morin appartient à cette génération de joueuses qui ont dû apprendre très tôt à tracer leur propre chemin, souvent loin des certitudes, parfois loin de la maison.Chez elle, le football n’a jamais été simplement un sport : c’était une porte, une promesse, et parfois un pari contre les statistiques. De ses premières années au Québec à son départ vers les États-Unis pour y vivre l’exigence du soccer universitaire, Alycia découvre un monde qui ne fait pas de cadeaux. Un monde où la concurrence est permanente, où la performance est attendue, et où l’identité d’une joueuse se construit autant dans les victoires que dans les solitudes silencieuses. Là-bas, elle grandit, elle se forge, elle apprend à tenir — mentalement, physiquement, émotionnellement.Et au moment où beaucoup auraient choisi la sécurité, elle choisit encore le dépassement : le Mexique, Puebla, un championnat étranger, une nouvelle culture, un nouveau défi.Mais ce qui définit Alycia dépasse largement les terrains. Il y a chez elle une détermination calme, presque introspective. Une lucidité rare sur les exigences du football féminin, sur la pression de performer, sur les sacrifices invisibles qui accompagnent chaque choix de carrière. Dans son parcours, on retrouve l’écho de toutes celles qui n’ont jamais eu la voie toute tracée : les départs, les doutes, les blessures, l’exil nécessaire pour devenir soi.Dans cet épisode de La Mentale, Alycia revient sur son histoire, ses convictions, et cette force intérieure qui l’a guidée d’un continent à l’autre. On plonge avec elle dans les réalités du haut niveau, dans la construction mentale d’une joueuse qui a appris à se réinventer et à se relever, et dans les vérités parfois dures, parfois magnifiques, du football féminin d’aujourd’hui.