Un monde de tech

Nanocars Race, des bolides dans l’infiniment petit


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Les nanotechnologies regroupent l'ensemble des théories, mécanismes ou réalisations visant à produire et à manipuler des « objets » de taille comparable à celles des molécules ou à un grumeau de plusieurs atomes afin de créer des nano-robots. Des machines infiniment petites mais sophistiquées, comme le démontre le Centre National de Recherche Scientifique qui a donné hier le top départ pour 36 heures, de la première course internationale de « nanocars » ou de molécules-voitures à Toulouse.
Mais que recouvre ce préfixe «nano» qui fait référence au milliardième de mètre ? Et qui est approximativement égal à pas grand-chose de vraiment très petit. A titre de comparaison, un objet qui ne dépasserait pas un nanomètre serait 500 000 fois plus mince que l'épaisseur d’un trait de stylo à bille, 30 000 fois plus fin que l’épaisseur d’un cheveu, 100 fois plus petit que la molécule d’ADN, soit 4 atomes de silicium posés sur une table et bien serrés en rang d’oignon. Autant dire que fabriquer des
nano-machines avec des particules microscopiques puis de les manipuler à l’aide de ses gros doigts boudinés ne serait vraiment pas de la tarte. Une cuisine de l’infiniment petit qui a demandé aux chercheurs depuis les années 90, la mise au point d'une ingénierie d’une incroyable complexité. Après un travail acharné à s’user les yeux sur des objets qui ne se voient même pas au microscope optique, les chercheurs méritaient bien un peu de récréation.
 Et pourquoi pas une course internationale de bolides moléculaires, proposait en 2013, le Centre national de recherche scientifique.  C’est ainsi que la Nanocars Race est née, après 4 ans de mise au point des véhicules, neuf équipes de recherche ont postulé fin mai 2016, six ont été sélectionnées et quatre ont été déclarées aptes à concourir. 
Le Top départ de la 1ère course internationale de voitures-molécules a été donné hier dans les labos du Centre d'élaboration de matériaux et d'études structurales de Toulouse qui héberge l’un des plus puissants microscopes à effet tunnel du monde. Durant 36 h, ces véhicules de quelques centaines d'atomes propulsés à l’aide d’impulsions électriques, vont parcourir une piste composée d’atomes d'or d’une longueur de 100 nanomètres.  
 
Les règles de la compétition sont simples, les véhicules moléculaires devront effectuer 20 nm puis prendre un virage à 45° parcourir 30 nm avec en bout de piste un virage à 45°, avant de franchir 20 nm plus loin la ligne d’arrivée. Les compétiteurs ont droit de changer de « Nanocar » en cas d'accident mais ont interdiction de pousser leur véhicule en cas de panne. Au-delà de la compétition, l'enjeu est de faire progresser la recherche dans l'observation et le contrôle des des molécules-machines qui permettront un jour prochain de construire atome par atome des circuits électroniques, de désassembler les molécules des déchets industriels, de capter de l’énergie, de modifier ou réparer les gènes du corps humain. 
 
Irrémédiablement, la révolution des nanos s’installe au cœur de nos civilisations macroscopiques... pour le meilleur ou pour le pire ! Tout dépendra de la manière dont vous aurez assemblé les atomes. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à [email protected]
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Un monde de techBy RFI