Un monde de tech

Robot Veneziano


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Il s’en passe des choses sous les gondoles à Venise, une équipe de roboticiens européens vient de lâcher dans les canaux de la cité lacustre du nord-est de l’Italie une flotte de drones aquatiques. L’objectif des chercheurs est de relever en temps réel de nombreux paramètres environnementaux et de tester de nouveaux programmes d’intelligence artificielle qui permettront aux robots lors de leur déplacement d’adopter le comportement instinctif et grégaire des bancs de poissons.
Avant toute chose, il convient de rendre à César ce qui appartient à Jules ! La célébrissime chanson O Sole Mio (ou Mon Soleil en français) qu’interprètent à tue-tête les gondoliers à Venise est originaire du sud de l’Italie, précisément de la région de Naples, n’en déplaise aux cohortes de visiteurs qui envahissent en toute saison la Sérénissime. En revanche, cette foule de touristes pétris d’un romantisme exacerbé sont aujourd’hui en surnombre et perturberaient la faune et la flore de la ville des amoureux, estiment les chercheurs européens du projet Cocoro dont le nom est la contraction de Cognition collective des robots.
Ce consortium d'universités italiennes, autrichiennes, belges, croates, allemandes et françaises, ont décidé de déployer « le plus grand système de drones sous-marins au monde » pour étudier l’impact du tourisme de masse dans la cité lacustre. Ces machines subaquatiques sont dotées d’un programme informatique spécifique qui s’inspire de la formation des essaims chez les abeilles.
Prendre l'apparence des bancs de poissons
Certains de ces engins surnommés « aFish », sont capables de se rassembler spontanément en prenant l’apparence des bancs de poissons, lors de leurs déplacements. Chaque appareil autonome bardé de capteurs, échange des informations avec son voisin et profite en retour de l’expérience de l’ensemble de la communauté pour mener sa mission d’exploration. Les poissons-robots sont épaulés par des nénuphars artificiels nommés « aPad », qui barbotent en surface.
Leur tâche principale est d’alerter l'essaim des robots plongeurs des perturbations occasionnées par le déplacement des bateaux. Ils servent également d’antennes relais pour transmettre des données et de bornes de recharge pour les drones qui naviguent en immersion. La grande famille des Cocoro comprend aussi des pseudos moules, les « aMussel » qui restent immobiles au fond des canaux. Ces mollusques électroniques analysent les taux de pollution, la composition chimique de l'eau ou des sédiments.
L’objectif des scientifiques du projet Cocoro est double : surveiller et prévenir les détériorations des milieux marins et tester différents programmes reproduisant le comportement instinctif et grégaire des poissons. Un embryon d’intelligence artificielle collective qui permettrait à de nombreux robots autonomes de pouvoir s’adapter à leur environnement, sans aucune intervention humaine.
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Un monde de techBy RFI