Depuis plusieurs années déjà, on collabore avec Natacha Gagné dans différents projets. Un des créneaux dans lequel elle se spécialise est la course pour les enfants. Avec sa formation de kinésiologue et de professeure d'éducation physique, elle est super bien placée pour parler de course et d'activité physique pour les enfants.
Daniel : Est-ce que c'est bon de faire faire de la course aux enfants?
Natacha : C'est sûre que c'est bon! En fait, c'est bon pour les enfants de faire de l'activité physique et ils devraient en faire au moins 60 minutes d'intensité modérée à élevée par jour. Pour y arriver, le mot à retenir pour les enfants c'est ''plaisir''.
Si un enfant a du plaisir à courir ou à jouer au soccer et qu'il n'a pas de douleurs, il n'y a pas de contre indication, la course est bonne pour lui.
En plus, contrairement à ce qu'on a pu penser, la course n'use pas les articulations, ça leur permet de devenir plus fortes! D'ailleurs, ça permet aussi d'augmenter la densité osseuse chez les enfants.
Daniel : Augmenter la densité osseuse, c'est bon parce que ça permet de faire une ''réserve'' d'os, c'est vrai?
Natacha : Exactement. Ça peut aider à prévenir l'ostéoporose à l'âge adulte. Un os à l'intérieur, ça ressemble à une éponge et faire de l'activité physique, ça permet d'augmenter la densité de l'éponge. Donc plus la réserve de l'enfant est grande, moins il a de chance de souffrir d'ostéoporose plus tard car, il a une plus grande réserve.
Daniel : Est-ce que c'est préférable de proposer d'autres sports que la course aux enfants pour qu'ils développent d'autres habiletés motrices?
Natacha : Je suis convaincue que c'est préférable de favoriser la diversité sportive. La course, c'est une habileté motrice, mais il y en a plein d'autres comme lancer, frapper avec un bâton, nager, sauter, etc.
On veut que les enfants fassent plusieurs sports. D'ailleurs au Grand Club de course des enfants, on fait seulement 2 sessions de 8 semaines par an, justement pour éviter que les enfants fassent le même sport toute l'année.
Daniel : Si mon enfant démontre un intérêt pour la course, est-ce que je dois lui acheter de l'équipement?
Natacha : Moi, comme parent, j'achèterais pas tout de suite de l'équipement. Pour les enfants, on veut choisir que des chaussures les plus minimalistes possible, c'est sûre. Par contre, les enfants courent chaque jour et il n'ont pas toujours des espadrilles de course pour faire ça.
Avant d'investir dans des chaussures, il faut explorer l'activité avec du matériel que l'enfant a déjà. Dans nos cours, on a parfois des enfants qui arrivent en bottes de pluie et ils n'ont pas de problème.
Daniel : Comment on fait pour motiver notre enfant à courir?
Natacha : Courir, pour la plupart des enfants, c'est plate. Il y a des enfants qui sont très intellectuels et qui savent que c'est bon pour leur santé, et juste ça va les motiver. On peut aussi l'amener à courir par le jeu, en faisant des intervalles ou en insérant un objet comme un ballon ou un bâton de hockey.
C'est aussi un outil pour travailler la persévérance. On apprend ainsi à l'enfant à progresser dans son entraînement. Souvent, dans les cours, je dis aux enfants que quand ils commencent à être essoufflés, c'est le temps d'enclancher leur persévérance et de continuer pendant 30 ou 60 secondes.
En même temps, développer cette persévérance, c'est aussi bénéfique pour la vie de tous les jours et on essaie de faire des parallèles justement.
Daniel : Comment on entraîne un enfant à courir?
Natacha : Il n'y a pas de limites établies par la science, il faut plutôt être à l'écoute. Ce que je recommande souvent, c'est de commencer par des séances d'intervalles, dans lesquelles on amène les enfants à développer leur perception de l'effort. On va évidemment augmenter progressivement la quantité d'entraînement à la course pour éviter les blessures.
En plus, on va généralement mettre l'accent sur le développemen