Des chercheurs allemands ont mis au point un nouveau dispositif d’électrostimulation des muscles permettant aux utilisateurs de casques immersifs de toucher, manipuler ou encore de soupeser des objets virtuels dans les environnements de réalité augmentée.
Comment toucher des objets virtuels qui sont par définition impalpables ? Comment les manipuler quand ils apparaissent sur les écrans de nos ordinateurs, tablettes, smartphones, casques immersifs ou lunettes connectées ?
La réponse est simple: en passant par des interfaces nommées « haptiques ». Le terme désigne la famille des périphériques informatiques qui simulent les sensations du touché. Certains de ces dispositifs ont fait le bonheur des utilisateurs de jeu vidéo, comme le volant d’une voiture virtuelle qui transmet l’état de la route fictive et les vibrations du véhicule imaginaire à son utilisateur. Bien d’autres systèmes basés sur le même principe vous permettent de ressentir des sensations de poids, de pression ou de mouvement provenant d’un environnement de réalité virtuelle et augmentée. En revanche, impossible, sans voir ses mains, d’utiliser une manette à retour de force pour ressentir physiquement des objets sans consistance, sur l’écran d’un casque immersif.
Des impulsions électriques légères dans les muscles
C'est la raison pour laquelle les chercheurs du laboratoire d'interaction Humain-machine de l'institut Hasso Plattner en Allemagne ont développé un système d’électrostimulation délivrant des impulsions électriques légères aux muscles des utilisateurs de casques d’immersion. Ces décharges sont synchronisées avec les images qui défilent à l’écran. La première expérience consistait à manipuler un cube virtuel, un faible courant envoyé au niveau des triceps permettait de ressentir son poids et sur les muscles des épaules, il recréait l’impression de dureté de l'objet. En faisant varier l'intensité et la durée de l'impulsion électrique, les chercheurs ont réussi à stimuler quatre groupes musculaires différents.
Un dispositif encore compliqué à mettre en place
Leur dispositif a permis de reproduire un contact avec un mur ou une sensation de pression quand on appuie sur un bouton. « Un nouveau type d’interface Humain-machine, qui nous permettra peut-être un jour de serrer la main d’un visiteur virtuel », espèrent les scientifiques. On n’en est pas là ! L’appareillage reste pour l’instant compliqué à mettre en place, pour ne pas dire un peu lourdingue, avec une ribambelle de patchs qu’il faut se coller sur le corps et une multitude de capteurs de mouvements scotchés sur les mains. « Aucun cobaye humain n’a été électrocuté ! » certifient les expérimentateurs. Le dispositif serait sans danger sauf en cas de court-circuit ou si vous avez les pieds dans l’eau.
Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à
[email protected]