Des scientifiques en Belgique annoncent qu’ils ont peut-être trouvé un début de solution à la pollution atmosphérique qui nous intoxique et dérègle le climat. Le prototype de catalyseur qu’ils ont mis au point permet de transformer l’air pollué en énergie. De quoi envisager un avenir plus respirable sur notre planète quand les voitures utiliseront comme seul et unique carburant des gaz à effet de serre.
Il faut que l’on respire ! Mais c’est demain que tout s’empire ! Les vapeurs toxiques que rejettent les industries et les véhicules roulant aux énergies fossiles risquent non seulement de nous asphyxier, mais de nous tuer littéralement à petit feu, alertent les scientifiques de l’Université d’Hawaii, à Manoa, dans une étude portant sur les dérèglements du climat. « Si les émissions de carbone continuent d’augmenter au rythme actuel, 74 % de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur potentiellement mortelles d’ici à 2100 ! », conclut leur rapport.
Hélas, les technologies pérennes qui nous permettraient de nous engager vers une transition énergique radicale et rapide, traînent toujours de la patte. « Et si les gaz à effets de serre étaient en fait les carburants de demain ! », ont imaginé les chercheurs des universités belges de Louvain et d’Anvers pour résoudre le problème « énergie et pollution » en une seule fois. Ils viennent de mettre au point un appareil qui produit du dihydrogène, c’est-à-dire la forme moléculaire à l’état gazeux de l’hydrogène, à partir des polluants organiques volatiles contenus dans l’air.
Membrane filtrante
Leur dispositif est composé de deux chambres séparées par une membrane. Dans la première, une anode recouverte de dioxyde de titane fonctionnant sur le même mode que les cellules photovoltaïques, décompose les vapeurs toxiques. Les atomes d’hydrogène constituant les molécules polluantes, privées de leurs électrons traversent la membrane filtrante en rejoignant l’autre chambre. Ce gaz pourra alors être stocké ou directement utilisé comme combustible dans un moteur ou un générateur d’électricité. Le prototype des chercheurs qui est pour l’instant d’un faible rendement présente l’avantage indéniable de n’utiliser aucune autre source externe d’énergie que la lumière pour fonctionner.
Cette première expérience portait sur quelques types de polluants seulement. « Nous nous sommes concentrés sur les vapeurs de méthanol. Nous avons également démontré le concept avec de l’éthanol et de l’acide acétique », expliquent les chercheurs qui espèrent bientôt améliorer leur procédé avant de l’industrialiser, « nous le testerons prochainement dans les cheminées des usines, dans les fabriques de peintures, là où les vapeurs sont fortement chargées en solvants organiques ». Mais ces scientifiques rêvent déjà à de futures applications, comme des voitures qui dépollueront l’atmosphère de la planète, tout en roulant exclusivement aux gaz à effet de serre.
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