Après un oiseau, une libellule, des papillons, des fourmis, un kangourou ou encore une pieuvre aux bras multitâches, l’entreprise allemande Festo, spécialisée dans la robotique industrielle de précision, dévoile sa dernière créature bio-inspiré. Une chauve-souris électromécanique qui est pilotée par une intelligence artificielle pour reproduire à la perfection le vol particulier des chiroptères et autres roussettes.

La robotique est de plus en plus bio-inspirée par les formes ou les caractéristiques propres au règne animal. Aujourd’hui, une multitude de ces « cyber bestioles » sortent des labos pour conquérir le monde industriel dans lequel elles exerceront avec brio des travaux multitâches divers et variés. C’est la raison pour laquelle, l’entreprise allemande Festo, spécialisée dans l’automatisation des usines, expérimente depuis des années, dans un laboratoire entièrement dédié, toute sorte d’animaux robotisés.

Ces orfèvres du bio-mimétisme sont devenus des maîtres dans leur domaine, en concevant des papillons, des kangourous, mais aussi des libellules, des méduses, ou encore une mouette bionique, dont le comportement aérien est confondant de réalisme. Leur dernière création se nomme le « BionicFlyingFox ». La machine s’inspire cette fois des chauves-souris, plus précisément, dans la famille des chiroptères, de l’imposante roussette qui, avec ses allures de renard volant, vit dans les forêts tropicales de l’Asie, l’Afrique et de l’Océanie.

Un robot aux caractéristiques identiques au mammifère

Avec une envergure de 2,28 m et une longueur de corps de 87 cm, leur roussette artificielle pèse seulement 580 grammes. Comme son modèle biologique, l’engin reprend toutes les caractéristiques physiques du mammifère volant pour effectuer ses ballets aériens. Ses ailes sont recouvertes d’une membrane élastique constituée de deux films étanches à l’air et d’un tricot en élasthanne qui a été soudé à l’ensemble. Une voilure infroissable même lorsque les ailes du cyber animal se rétractent pour s’accrocher au plafond. La mécanique qui gouverne ses os artificiels lui permet de réaliser des virages fluides dans un espace aérien délimité.

Son pilotage reste pour l’instant semi-automatique, deux caméras infrarouges suivent ses déplacements, un ordinateur planifie en temps réel les trajectoires. Les mouvements des ailes sont calculés par processeur embarqué dans le cyber-animal. Ce système d’intelligence artificielle contrôlé à distance permet à notre Roussette synthétique d’apprendre de ses erreurs au fur et à mesure de ses vols, indique Festo. Un dispositif décentralisé qui pourrait être facilement implanté dans les chaînes de production automatisées, prévoient les ingénieurs. Ils imaginant déjà des usines robotisées au comportement un peu étrange, dans lesquelles toutes les pièces à fabriquer seraient équipées d’un embryon d’intelligence et comprendraient toutes seules, en quel produit elles devraient se transformer.

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