Comment fonctionne le réseau internet ? Les ordinateurs et les smartphones échangent en permanence des données sur la Toile. Elles sont hébergées dans des machines dénommées « serveurs ». Mais nos centres de données en consommant beaucoup d’énergie sont aujourd’hui en surchauffe. Microsoft préconise d’immerger ces installations informatiques au fond des mers. Le Web se prépare donc à plonger en eau profonde !
Saperlipopette ! Installer aux fonds des océans les ordinateurs du réseau internet ! Même le grand Jules Verne dans son roman 20 000 lieues, sous les mers ne l’avait pas imaginé ! Par ailleurs, selon un principe d’Archimède peu connu du grand public, tout appareil électronique fonctionnant à l’électricité qui tombe dans l’eau, peut être considéré comme perdu ! Le court-circuit est assuré ! Voire l’électrocution de son porteur, quand la machine est reliée au secteur.
C’est la raison pour laquelle, près de 3 800 centres de données, hébergeant les informations transitant par le Web, ont élu domicile sur la terre ferme. Ces machines appelées « serveurs » consomment autant d’énergie pour fonctionner que pour se refroidir. Leur nombre va se multiplier avec la déferlante de milliards « d’objets internet » sur le réseau d’ici à 2020, prévoient les hébergeurs. Mais Sean James, un spécialiste des centres de données chez Microsoft a eu une idée surprenante : plonger dans la froideur des océans ces installations surchauffées.
Le projet qui se nomme Natick, tire son nom d’une ville côtière du Massachusetts aux États-Unis. En 2015, une équipe de cinq chercheurs a expérimenté un prototype immergé à dix mètres de profondeur dans l’océan Pacifique au large de la Californie. Le dispositif a parfaitement fonctionné durant 105 jours, il se présentait sous la forme d’un container de 17 tonnes et d'environ trois mètres sur deux. L’électronique embarquée dans cette capsule étanche remplie d’azote n’avait aucun contact avec l’eau et délivrait une puissance informatique équivalente à environ 300 ordinateurs de bureau.
L’installation plongée dans l’eau froide n’avait pas besoin d’être climatisée. Et fort de ce succès, Microsoft compte équiper son prochain prototype de centre de données submersible, d’un système utilisant une énergie marémotrice afin de pouvoir l'alimenter en électricité. Il sera trois fois plus grand, restera environ un an sous l’eau et libérera 20 fois plus de puissance numérique. « 50% de la population mondiale vit près des côtes. Pourquoi pas nos données ? » Explique la firme américaine sur le site du projet.
Mais rendre nos surfs plus rapides n’est peut-être pas le seul objectif poursuivi par Microsoft. Des centres de données sous-marins dans des eaux internationales permettraient aux requins du Net et de la finance d’échapper aux réglementations territoriales concernant la protection de nos données privées. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à
[email protected]