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Or
Un écho médiatique a été donné après le meurtre de deux membres de l’ambassade d’Israël aux États-Unis, le 21 mai 2025, lors d’une fusillade devant le musée juif. Washington a depuis renforcé sa sécurité, notamment dans les lieux de culte.
De Sarah Milgrim et Yaron Lischinsky, ces deux employés de l'ambassade israélienne assassinés à Washington par un Américain se réclamant de la Palestine libre, on sait déjà beaucoup de choses. Par exemple, que lui était né allemand d'un père juif et d'une mère catholique, qu'il se disait chrétien évangélique, qu'une bague avait été achetée et qu'il avait prévu de demander la main de sa petite amie dans les prochains jours, à Jérusalem.
Après l'incarnation, la récupération politique a suivi : le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fait de Yaron un « combattant sur le front diplomatique » tombé sur le « champ de bataille » et a accusé les pays européens et les leaders du monde « d'inciter à la haine antisémite ». Une accusation destinée à répliquer à la volonté de la France, du Royaume-Uni et du Canada de reconnaître l'État palestinien et, peut-être pour l'UE, de réviser l'accord de coopération avec Israël.
Les victimes de Gaza n'ont pas de nomEt cela contraste avec les morts palestiniens anonymes victimes des bombardements à Gaza. Parmi les 53 000 personnes tuées à Gaza par l'armée israélienne, dont une majorité de femmes et d'enfants, parmi les affamés, les déplacés, les 2,1 millions de personnes « en danger de mort imminente » selon l'OMS, quelles histoires personnelles sont arrivées jusqu'à nous ? Peut-être quelques-unes parmi les 200 journalistes morts, dont 43 dans l'exercice de leur métier, ceux qui étaient en lien avec des médias occidentaux.
Peut-être l'histoire de cette photographe, Fatima Hassouna, au sourire rayonnant et à laquelle la réalisatrice iranienneSepideh Farsi a consacré un documentaire présenté à Cannes. Mais dans l'ensemble, ces morts n'ont pas de nom, pas de visage. Ils sont invisibles. Tout simplement parce que l'armée israélienne continue son blocus de l'information, empêchant les journalistes étrangers de témoigner à Gaza.
À lire aussiBande de Gaza: l’enfer de 1,1 million d'enfants pris au piège entre guerre et malnutrition
Propos génocidaires de la droite israélienneUn silence qui contraste aussi avec la propagande des médias israéliens, mais pas tous :le journal Haaretz ou le média public Kan sont dans le viseur de Netanyahu. Mais Le Monde consacrait jeudi un article à la « banalisation des discours aux accents génocidaires » au sein du gouvernement et de la droite israélienne sur les réseaux sociaux et sur les plateaux de télévision, en particulier sur la chaîne 14. Haaretz a résumé les choses ainsi : « A la télévision israélienne, affamer les bébés de Gaza n'est pas un problème. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de photo d'eux ». L'invisibilisation est aussi une arme de guerre.
Un écho médiatique a été donné après le meurtre de deux membres de l’ambassade d’Israël aux États-Unis, le 21 mai 2025, lors d’une fusillade devant le musée juif. Washington a depuis renforcé sa sécurité, notamment dans les lieux de culte.
De Sarah Milgrim et Yaron Lischinsky, ces deux employés de l'ambassade israélienne assassinés à Washington par un Américain se réclamant de la Palestine libre, on sait déjà beaucoup de choses. Par exemple, que lui était né allemand d'un père juif et d'une mère catholique, qu'il se disait chrétien évangélique, qu'une bague avait été achetée et qu'il avait prévu de demander la main de sa petite amie dans les prochains jours, à Jérusalem.
Après l'incarnation, la récupération politique a suivi : le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fait de Yaron un « combattant sur le front diplomatique » tombé sur le « champ de bataille » et a accusé les pays européens et les leaders du monde « d'inciter à la haine antisémite ». Une accusation destinée à répliquer à la volonté de la France, du Royaume-Uni et du Canada de reconnaître l'État palestinien et, peut-être pour l'UE, de réviser l'accord de coopération avec Israël.
Les victimes de Gaza n'ont pas de nomEt cela contraste avec les morts palestiniens anonymes victimes des bombardements à Gaza. Parmi les 53 000 personnes tuées à Gaza par l'armée israélienne, dont une majorité de femmes et d'enfants, parmi les affamés, les déplacés, les 2,1 millions de personnes « en danger de mort imminente » selon l'OMS, quelles histoires personnelles sont arrivées jusqu'à nous ? Peut-être quelques-unes parmi les 200 journalistes morts, dont 43 dans l'exercice de leur métier, ceux qui étaient en lien avec des médias occidentaux.
Peut-être l'histoire de cette photographe, Fatima Hassouna, au sourire rayonnant et à laquelle la réalisatrice iranienneSepideh Farsi a consacré un documentaire présenté à Cannes. Mais dans l'ensemble, ces morts n'ont pas de nom, pas de visage. Ils sont invisibles. Tout simplement parce que l'armée israélienne continue son blocus de l'information, empêchant les journalistes étrangers de témoigner à Gaza.
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