La crise contemporaine est aussi celle du paradigme économique dominant des deux dernières décennies. Sa perte de crédibilité est certes beaucoup moins dramatique que les conséquences économiques et sociales de la récession de 2008-2009 mais l’absence d’une construction alternative risque d’hypothéquer les chances d’une sortie de crise. En effet, si persiste la configuration antérieure au sein du champ des théories économiques standards, s’accroît la probabilité que les stratégies, qu’elles suggèrent, conduisent en fait à la répétition d’une crise de même type, plus grave encore puisque s’accumuleraient de nouveaux déséquilibres associés à une relance par le crédit, non plus privé mais essentiellement public.