Le Premier ministre indien est attendu au sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur en Malaisie, les 26 et 27 octobre. Il doit toutefois également s'attaquer au front diplomatique, après les propos de Donald Trump, qui a affirmé à trois reprises que l’Inde s’est engagé à ne plus acheter de pétrole russe. New Delhi ne l’a pas confirmé pour l’instant. Mais, c’est sur le front intérieur que Narendra Modi est attendu : il entre en campagne électorale dans l’État du Bihar, au nord-est du pays.
De notre correspondant à New Delhi,
Le scrutin du Bihar est-il un test politique important pour Narendra Modi, car, selon certains observateurs, ces élections ont valeur de référendum pour son gouvernement. Elles se tiendront les 6 et 11 du mois prochain. Le Bihar compte 130 millions d’habitants et pèse lourd : c’est un État pivot, avec 40 sièges en jeu. Le Bihar est parmi les États indiens les plus représentés au Parlement.
Pour ces élections, figure d'un côté le camp du pouvoir, mené par le Premier ministre Narendra Modi et son parti le BJP. De l'autre, l’opposition principale qui regroupe de nombreux partis dont celui du Congrès, formation historique dont Rahul Gandhi est une des figures de proue.
L’opposition espère transformer la pauvreté persistante à Bihar en vote-sanction, tandis que le BJP mise sur son bilan et sur une mobilisation accrue de sa base électorale. Une victoire ici est cruciale pour la dynamique du parti de Narendra Modi.
Une présence importante au sommet de l'Asean
Et sur le front diplomatique, la présence de Narendra Modi aux sommets de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) et de l’Asie de l’Est à Kuala Lumpur est importante. Il est annoncé à Kuala Lumpur pour ce double sommet, même si ses services n’ont pas encore confirmé sa présence. C'est possible qu’il n’y soit pas présent.
Le sommet de l’Asean, c’est la grande rencontre annuelle des dix pays d’Asie du Sud-Est. Il sera suivi du Sommet de l’Asie de l’Est, qui réunit également d'autres grandes puissances comme les États-Unis, la Chine, le Japon, la Russie et l’Inde.
L’Inde est le seul pays à appartenir aux deux blocs, souvent vus comme rivaux. New Delhi se prépare d’ailleurs accueillir le sommet des Brics de l’an prochain et celui du Quad. Deux rendez-vous qu’elle veut utiliser pour affirmer son rôle de puissance d’équilibre entre l’Occident et le « Sud global ».
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Narendra Modi silencieux face aux déclarations de Donald Trump sur le pétrole russe
Enfin, autre sujet brûlant en Inde et suivi dans le monde. Après trois déclarations de Donald Trump sur le pétrole russe, Narendra Modi reste silencieux, comme un silence diplomatique gênant autour de cette affaire. Narendra Modi n’a fait aucun commentaire, alors que Donald Trump a affirmé à trois reprises avoir obtenu de lui la fin des importations de pétrole russe.
La seule réaction est venue du ministère des Affaires étrangères, qui n’a ni confirmé ni démenti les propos de Donald Trump.
New Delhi est pourtant le premier acheteur du pétrole russe à prix réduit, une politique qu’elle défend comme étant d’« intérêt national ». Car l'inde cherche à diversifier ses approvisionnements, mais sans donner l’impression de céder à la pression américaine.
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