Dans la série de portraits de cette semaine j’aimerai vous présenter deux jeunes femmes impressionnantes tant par leur parcours que leur prise de position.
La première est @Alice Diop. Réalisatrice française, couverte de prix. Je la découvre grâce à son premier long métrage @Saint Omer. Un film qui raconte le procès d’une chose terrible, une mère infanticide.
Je suis fascinée par le choix des actrices, la qualité de la réalisation, de la mise en scène, du rythme du film. À aucun moment on ne tombe dans ce que je redoute le plus, les stéréotypes sur la femme noire (je vous laisse faire la liste) . Que du contraire, Au fur et à mesure du film on en arrive à oublier que cette femme est noire. Juste un être humain qui a failli.
Ça ne parait pas grand-chose… c’est pourtant la première fois que je vois un personnage féminin noir d’une telle dimension dans un film français.
Comment ne pas s’intéresser à la personne qui réussit une telle prouesse. En effet à ce moment, je pense à une prouesse. Mais je vais au fur et à mesure que je découvre @Alice Diop juste reconnaitre l’immensité et le naturel de son talent.
Après une enfance Paisible à Aulnay sur bois, Alice entreprend des études d’histoire puis de Sociologie visuelle. Elle se lance très rapidement dans la réalisation de films documentaires. Elle travaille sur des personnes racisées et/ou invisibilisées. Dans @La mort de Danton elle filme avec autant de talent un jeune homme noir et son parcours quasiment autobiographique. Dans @la permanence, elle filme sans condescendance la somatisation des douleurs de l’exil.
Je mesure mes mots quand je dis que j’ai dû attendre Alice Diop pour voir ce niveau de talent dans le cinéma français. Quand il s’agit de filmer des corps racisées, des histoires d’immigrés, la facilité est au bout de la caméra. Pas ici, pas avec Alice Diop.
Malgré sa passion pour le cinéma, elle va faire une licence en biologie car sa mère lui rappelle que ce milieu n’est pas fait je cite « pour nous ».
C’est par hasard qu’elle a l’occasion de présenter un court métrage auto produit (@cache- cache) et se fait déjà remarquer. Je la découvre avec son second court métrage maman(s), sur le podcast #LaPoudre de Lauren Bastide à qui je rend hommage encore une fois, Maimouna y décrit la mise en scène d’une des scènes clés du film. La scène des pieds. Je suis subjuguée par le parti pris , le courage de réalisation de cette jeune femme noire dans un milieu qui n’est pas le sien mais qu’elle va s’approprier avec brio.
Ne tardera pas à sortir en collaboration avec @Netflix son film suivant @Mignonnes. 200 nominations, les prix pleuvent, la polémique n’aura pas raison d’elle, elle est forte. D’autres femmes noires l’entourent, la plus célèbre @Ava Duvernay.
@Hawa son film suivant en collaboration cette fois avec Prime Vidéo est encore un film qui représente positivement la femme noire. Sont mises en lumière des icones comme @Yseult et @Oumou Sangaré.
Comme à son habitude elle met en lumière une jeune première ici ce sera @Sania Halifa. Et comme a son habitude son actrice principale inconnue au départ finira primée.
A priori le type de film que présente Maimouna Doucouré est exactement tout ce que je veux fuir (des femmes noires de banlieue, des femmes africaines dans l’engrenage de la polygamie, des petites filles noires sans repères, car pas de pères, ect et j’en passe. Sauf qu’ici encore une fois, le talent qui fait mouche. Les personnages ne sont jamais jugés, jamais stigmatisés, jamais simplifiés. Ils sont présentés dans toute leur complexité, dans l’étendue de leur humanité. Le cliché est transcendé.
Se pourrait il que seule une femme noire soit capable de mettre en scène avec talent une autre femme noire ? avec ces deux exemples et jusqu’à ce qu’on me prouve le contraire, j’aurai désormais tendance à penser que oui.
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