L'industrie musicale est en pleine mutation. Alors que les majors, qui se sont entêtées à essayer de contenir l'arrivée du numérique, sont très occupées à attaquer leurs clients en justice (Rapport Olivennes), d'autres esprits plus ouverts et créatifs préparent ce que sera la musique sur internet.
C'est le cas de Spidart, une startup qui permet à tout internaute de financer l'album d'un artiste auquel il croit. Et bien sûr d'avoir un retour sur investissement si l'artiste décolle !
J'ai interviewé (chez moi) Nicolas Claramond, le fondateur de Spidart.
Le principe est simple : d'un coté les artistes, de l'autre les producteurs. Les artistes présentent leur musique et cherchent à séduire les producteurs qui décident (ou non) de participer au financement de leur album. Les producteurs donnent ce qu'ils veulent, par tranche de 10€.
Le service recense déjà plus de 300 artistes et plus de 1600 producteurs. Avec quelques artistes qui boostent bien, notamment Naosol qui dépasse les 20 000 € de dépots, et Olivier Miller, qui a eu une croissance très rapide ces derniers jours et atteint 5 000 €.
Au final, si l'artiste atteint 70 000 € de dépôts, il peut financer l'enregistrement et la promotion de son album. Sinon, les internautes qui avaient fait des dépots sont remboursés.
Il est important de signaler que Spidart donne un point d'honneur à faire continument la promotion des artistes, notamment avec l'organisation de concerts. Le prochain aura lieu le 7 mars à Lyon, au transbordeur.
Nicolas avoue volontiers qu'il suit les traces de Sellaband, qui a déjà sécurisé la production de 15 albums, dont 8 actuellement en cours d'enregistrement, avec des dépots de l'ordre de 2 M$, en quelques mois.
On l'a compris, ce qui compte, dans ce business, c'est les artistes, et sur ce point, on peut voir que Spidart est en avance par rapport à son concurrent français MyMajorCompany, co-fondé par le fils de Jean-Jacques Goldman, qui ne propose pour l'instant que 7 artistes. Il s'agit manisfestement d'une politique de sélection et j'avoue que je préfère l'approche ouverte et libre de Spidart. Les montants déposés sont cependant beaucoup plus élevés chez eux, avec un artiste déjà financés (70 000 €). Avec les moyens énormes de Goldman, on imagine bien qu'il les a probablement investis directement pour avoir le premier artiste et enclencher un cercle vertueux.
Interview de Nicolas Claramond - Spidartenvoyé par alterclickr
Nicolas recherche des partenaires de toutes sortes (financiers, partenariats, artistes) et a également besoin de ressources techniques, développeurs notamment. Avis aux amateurs ;-)
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