Autoportrait

Anne-Sofie Von Otter


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Est-ce parce que son arrière-grand-père fut premier ministre de Suède au début du XXe siècle, et son père Baron et diplomate ? Parce que sa stature de grande blonde suédoise dépasse largement le mètre 80 ? Ou tout simplement parce qu’elle a joué l’emblématique rôle de la Grande-Duchesse de Gerolstein qui, selon Offenbach, aime les militaires, aime les militaires ? Toujours est-il que l’évocation d’Anne-Sofie Von Otter évoque tout à la fois des concepts de noblesse et d’élégance, mais aussi d’une certaine raideur, voire froideur. Formée à la Guildhall School de Londres puis passée par la troupe de l’Opéra de Bâle, la mezzo-soprano avoue d’ailleurs avoir éprouvé certaines difficultés à s’assumer comme comédienne quand elle a commencé à devenir chanteuse d’opéra.
Valeur sûre de l’écurie Archiv, le label de musique ancienne de la Deutsche Grammophon, égérie des Gardiner, Minkowski et Goebel, mais prisée aussi par les Abbado ou Solti, Von Otter a été une véritable star du monde classique à l’époque du CD roi où l’industrie discographique dépensait sans compter. Elle a enregistré et tenu à la scène les grands emplois de mezzos mozartiens (Cherubino, Sesto, Idamante…) ou straussiens (Octavian, le Compositeur…), mais aussi plusieurs premiers rôles des opéras de Monteverdi, Purcell, Haendel et Gluck. Ainsi, aidée de quelques metteurs en scène majeurs, elle a pu surmonter sa gaucherie scénique jusqu’à incarner Carmen au Festival de Glyndebourne, un pari qui n’était pas gagné d’avance
Alors qu’elle entrera en 2025 dans sa huitième décennie, Von Otter continue de ses produire régulièrement, tant en concert que sur les scènes d’opéra. A la Monnaie de Bruxelles, elle fut en 2022 une inoubliable Comtesse dans La dame de Pique de Tchaïkovski, puis incarna fin 2024 le rôle de Justina, la gouvernante sadique du plus sadique encore évêque Vergerus dans Fanny and Alexander, l’opéra de Mikael Karlsson tiré du film éponyme de Bergman. Et de la même façon qu’elle aime le jazz, la pop et le rock autant que les compositeurs contemporains, elle avoue une certaine prédilection pour les personnages déconstruits, voire franchement décalés.
Elle sera le 20 février à Bruges pour un concert de musique du début du XXe siècle avec l’ensemble Oxalys et, en juin, on pourra la retrouver à l’Opéra de Cologne dans le rôle de l’Angelus Novus dans Les derniers jours de l’humanité, le nouvel opéra du compositeur français Philippe Manoury.
Merci pour votre écoute.
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