En lançant Après toi l'horizon, il était clair pour moi que je voulais éviter toute romance dans les récits et que soit raconté le vrai, le beau et le moins beau, les raisons de cette relation vécue et le pourquoi d'une rupture inévitable, rupture qui ne puise pas forcément dans la malveillance ou dans la violence, bien au contraire : il peut s'agir de rendez-vous manqués, d'un mauvais timing, d'une situation bloquante, de visions qui ne se connectent pas et j'en passe. C'est même plutôt ça que je cherche. Il m'était d'ailleurs impensable d'accepter certains témoignages qui participeraient, justement, à romancer des schémas et mécanismes propres aux relations toxiques dont la toxicité est par exemple au coeur de la rencontre ou encore, quand elle mène à des cas de violences conjugales. Pourtant, plus j'avance dans ce podcast, plus je me rends compte qu'il y a toujours une part de toxicité dans une relation, même la plus saine, ça a peut-être a trait aux connexions humaines, aux situations parfois, j'en sais trop rien et ça ne justifie absolument rien. D'ailleurs, dans certains épisodes du podcast, des agissements pourraient être qualifiés de comportements toxiques, ça a déjà sauté aux yeux de quelques auditeur·rices, aux yeux de celleux qui racontent aussi, évidemment. Si ces récits ont été enregistrés, c'est que j'en savais l'intérêt : le chemin mené par celleux qui prennent la parole. Et des retours que j'ai pu recevoir, c'est ce qui est compris de la démarche. Mais à chaque nouvelle rencontre, à chaque échange pour savoir si oui ou non on va laisser la place à cet épisode-là, c'est vrai, j'ai ce curseur qui se balade et qui à la réécoute, au montage, le jour de la sortie, m'interroge encore : est-ce-que je fais bien de porter cette histoire-là ? Et si celle-ci oui, pourquoi pas une autre ? Comment on fait pour refuser ? On est qui pour refuser ce que veulent retracer et rapporter celleux qui en ont envie, besoin ? Et comment on fait pour parler des faits et des sentiments ressentis sans romancer tout en acceptant que la romance peut faire partie de l'histoire ? Comment on accepte de faire entendre sans analyser, décortiquer, débriefer, bien que l'analyse on peut la voir ailleurs. Moi par exemple et encore une fois, je la trouve dans la démarche de celleux qui racontent et qui délivrent ce qu'elles en tirent aujourd'hui. Bref, j'avais envie d'en parler et je crois que je devais le faire aussi, pour partager mes interrogations à ce sujet, l'ambivalence, les doutes et savoir, vous qui écoutez, ce que vous en pensez et ce que vous venez chercher ici. Alors, en plein séjour à la montagne, je vous ai glissé des petits vocaux décousus et pas très structurés, avec la qualité audio qui va avec.
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Idée originale : dekoiraconter, @dekoiraconter
Identité sonore : Kelly Carpaye, @kellycarpaye
Mixage et aide au montage : François-Henri Tresfels, @fht.wav
Graphisme : Manon, @ptitpote_
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