Le programme économique du Nouveau Front populaire a provoqué une véritable levée de boucliers médiatiques et politiques. Dès le lendemain de l’annonce des réformes promises par le front populaire, de nombreux médias enchaînaient les gros titres : “une catastrophe économique”, “un retour de l’argent magique”, “des dépenses folles”, “un programme pas du tout adapté”, “une insulte à notre intelligence”, “un contrat de dupes” voire carrément “un délire total” pour le ministre de l’économie Bruno Le Maire.
Bref, que ce soit dans la bouche du ministre de l’économie, où dans celle des nombreux journalistes, éditorialistes et analystes, dans beaucoup de médias la rengaine est la même : le programme économique du NFP ne serait pas rationnel, applicable ou sérieux, il même serait carrément dangereux et mènerait à l’effondrement de toute l’économie.
Pourtant, il est soutenu par plusieurs économistes de renom à l’image de Julia Cagé ou Thomas Piketty, qui estiment qu’il est cohérent et rationnel.
Entre autres mesures :
→ augmentation du SMIC de 200 euros, pour atteindre 1 600 euros.
→ indexation des salaires sur l’inflation
→ abrogation de la dernière réforme des retraites puis objectif de retraites à 60 ans
→ blocage des prix des produits première nécessité (énergie et alimentation notamment)
→ augmentation du minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté
→ hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires.
→ dans l’agriculture, négociations commerciales en garantissant un prix plancher et rémunérateur aux agriculteurs et en taxant les superprofits des agro-industriels et de la grande distribution.
→ rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) « renforcé avec un volet climatique » qui pourrait venir frapper les activités les plus écocides
→ rétablissement de l’« exit tax », venant taxer les plus-values de cession des entreprises délocalisées, annulée par Emmanuel Macron.
→ suppression des « niches fiscales inefficaces, injustes et polluantes ».
→ réforme de l’impôt sur l’héritage, en instaurant un héritage maximal et en rendant cet impôt plus progressif pour mettre à contribution les très hauts patrimoines, de plus en plus concentrés.
Alors tout ceci est-il faisable ? Réponse avec l'un des plus grands spécialistes français du financement de l'État social, l'économiste Michaël Zemmour.