Bon baiser du chien

Le chevauchement reste l’un des comportements canins qui questionne le plus les humains, et provoque régulièrement des malentendus. Le chevauchement est un comportement volontaire qui fait partie de l’éthogramme du chien, qu’il soit mâle ou femelle, entier ou castré. S’il concerne autant les chiens castrés que les chiens entiers, c’est parce que la fonction du chevauchement n’est pas uniquement sexuelle. De même, croire systématiquement qu’un chien qui en chevauche un autre est stressé, c’est avoir une interprétation réductrice de ce comportement complexe.

Le chevauchement est propre à l’ensemble de l’espèce, normal et utile (dans la limite de sa fréquence, de son intensité et de son contexte). Ainsi, tout comportement inutile, ne visant pas à l’adaptation du chien au contexte, ou à la reproduction, ou exprimé de manière hypertrophiée, doit questionner. C’est l’exception, et non le principe. En dehors de cela, il n’y a aucun problème à voir un chien mâle entier ou castré, saillir un autre mâle entier ou castré, ou une femelle intacte ou stérilisée. Il n’y a pas forcément de mal-être à rechercher. Le chevauchement est avant-tout un mode de communication du chien envers ses congénères et envers les humains, qu’ils soient adultes, enfants du groupe social ou étrangers au groupe social. Le chien peut l’exprimer également sur des objets.

Audrey Ventura, @Cynoconsult > Mon chien, mon coach et moi

Audrey Ventura, @Cynoconsult > Le chien, cet animal qui nous échappe

QUELQUES SOURCES 

• Donaldson Jean & Dunbar Ian, Fighting dominance in a dog whispering world, The science and mythology of dominance theories, because the real world doesn’t have a cutting room floor, 2007.

Pour comprendre pourquoi un chien en agresse un autre ou pourquoi un chien agresse un humain, il faut pouvoir analyser ce que l’on observe sans aucune interprétation, et s’enquérir objectivement des contextes qui précèdent et suivent le comportement d’agression.

• La séquence comportementale est-elle complète et normale ?

Seule une étude comportementale sérieuse autorise à déterminer à quel type d’agression nous avons à faire, et comment gérer et/ou rééduquer le comportement. Parfois, il n’y a rien à rééduquer chez le chien. C’est à l’humain de modifier ses conduites totalement inadaptées et/ou son environnement. Il est en effet assez rare qu’un chien use de l’agression sans aucune raison.

Ici, nous vous proposons une typologie des agressions répertoriées en étude, accompagnée d’une explication succincte et de conseils pour les éviter, les gérer ou pour apaiser la situation. Mais en cas d’agression, n’oubliez jamais que le recours à un professionnel du comportement certifié, expérimenté, et bien au fait de l’éthologie canine s’impose. 

SOURCES

• "Le chien, cet animal qui nous échappe", Audrey Ventura, KDP, 2020  

Consultation pour un golden retriever excédé, qui a pincé le front du petit dernier, étude comportementale pour une famille qui constate que son border collie « devient fou », analyse pour un akita qui a éviscéré le mouton des voisins, consternation générale face à un jack russel qui clappe des mouches invisibles ou chasse les rayons du soleil, état de choc pour les humains du beauceron qui a manqué de passer sous les roues du tracteur qu’il a tenté de capturer, consultation vétérinaire pour un malinois bloqué dans l’hypervigilance… Etc. Etc.

Cela n’en finit plus, comme une loi des séries. Des études inscrites au tableau noir. Mais ensuite, on se pose, et on réfléchit vraiment à tout ça. Le problème n’est pas toujours le chien. L’écueil n’est pas seulement la sélection génétique des races sur des compétences devenues aujourd’hui désuètes. Ce serait trop simple.

Le souci, c’est AUSSI notre difficulté à nous informer avant de prendre une décision qui va impacter une décennie durant, notre famille, nos enfants, et ce chien qui ne nous demande rien. Combien de temps avons-nous réfléchi avant de l’adopter ? Vraiment ? Que connaît-on de sa race, de sa lignée ou de son croisement ? Avons-nous réellement les moyens de subvenir à ses besoins génétiques ?

Nous l’avons déjà expliqué dans ce podcast, le chien a des besoins à assouvir - des patrons-moteurs - et bien souvent, ces besoins sont intimement liés aux compétences particulières de sa race. Alors oui, parfois, il y a des exceptions, des chiens moins exigeants, plus gérables. Il paraît même que des chiens naissent sans aucun instinct, sans besoin, sans patron-moteur lié à leur race bergère ou chasseuse ou protectrice. S’il s’agit du vôtre, tant mieux, vous avez eu de la chance. C’est rare. La majorité du temps, le chien de race ou le chien croisé de plusieurs races, aura des besoins génétiques logés dans la sélection. Si nous n’y sommes pas préparés, nous serons déçus, et nous courrons, parfois, à la catastrophe...

Cet épisode vous propose un retour sur les origines des races. 

Le livre "Le chien, cet animal qui nous échappe" d'Audrey Ventura est disponible ici

Le Dr. Joël Dehasse est vétérinaire spécialiste en comportement canin et félin, vulgarisateur scientifique, et auteur de nombreux ouvrages sur le comportement. 

Son webinaire en ligne "STRESS" VS "ANXIÉTÉ" VS "RÉACTIVITÉ" fait le point sur des notions de base souvent mal comprises. Des confusions malheureuses amènent parfois à croire que la peur est partout, et à penser qu'elle peut à elle-seule expliquer tous les comportements d'agression du chien. 

Dans cet entretien mené par Audrey Ventura, ex-journaliste, coach en comportement et autrice du livre "Le chien, cet animal qui nous échappe", le Dr. Dehasse nous éclaire sur des notions scientifiques objectives (et non des points de vue) pour mieux comprendre la réactivité canine (ou agressivité proactive). 

Son webinaire est disponible ici Cet entretien en donne un aperçu.

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Le livre "Le chien, cet animal qui nous échappe" d'Audrey Ventura est disponible ici

« Race pure » ou « pure race », des expressions qui feraient presque froid dans le dos…

La France est, avec l'Italie, le seul pays européen à ne pas offrir à ses éleveurs-sélectionneurs de races de chiens domestiques le choix de leur fédération. Une seule et unique instance est agréée et déclarée d'utilité publique par le Ministère de l'agriculture : La Société centrale canine (SCC).

Cette Institution possède ainsi le monopole (de plus en plus contesté) de l'appellation "chien de race", et reste à ce jour la seule à détenir le droit de délivrer des pédigrées. Aucune concurrence officielle n'existe, malgré les demandes répétées d'éleveurs ne se retrouvant plus du tout dans les buts poursuivis par la SCC et en dépit des requêtes déposées par Alliance Française Canine (AFC), principale concurrente directe (mais non officielle) de la SCC. 

Cette situation monopolistique est-elle saine pour nos chiens ? Qui décide du standard des races ? Quels sont les objectifs de la Société centrale canine ?

Beauté ? Santé ?  Comportement ? Comment le chien de race se porte-t-il, et quel impact les concours de beauté ont-ils sur la santé des chiens ? Enfin, cette position monopolistique bien ancrée ne fait-elle pas le nid du fléau de l'hypertype qui affaiblit de plus en plus nos chiens de races ? 

SOURCES : 

https://urlz.fr/lyNz

Le livre "Le chien, cet animal qui nous échappe" d'Audrey Ventura est disponible ici :  https://bit.ly/3t0W9ED

Il est assez banal d’entendre des personnes s’offusquer de ce que leur chien leur coûte au quotidien. L’incapacité d’assumer, ou le refus d’assumer, les frais inhérents à la possession d’un chien, demeure d’ailleurs l’une des grandes causes d’abandon. Rappelons que dans ce domaine, la France détient le triste record de championne d’Europe. Souvent, on rejette l’idée de dépenser pour son chien plus que ce qu’on a déjà réglé, à savoir son prix parfois « pharamineux » ou « exorbitant », pour citer les termes couramment employés. Alors, dans cet épisode, nous allons tenter de chiffrer le coût moyen que peut représenter un chien au cours de sa vie. 

Le livre "Le chien, cet animal qui nous échappe" d'Audrey Ventura est disponible ici : https://bit.ly/3t0W9ED 

Ce sujet est motivé par une croyance qui a la dent dure : celle qui consiste à penser que pour faire disparaître un comportement dérangeant chez un chien, il suffit d’empêcher ou de réprimer l’expression de ce comportement. Ainsi, avec le temps, celui-ci devrait disparaître, s’éteindre. Il y a ici confusion entre l’envie et le besoin. Si une envie peut-être assez rapidement oubliée, un besoin ne le peut pas. Et, très souvent, les comportements gênants du chien répondent à des besoins logés dans des patrons-moteurs.

DÉFINITIONS DES TERMES CONTENUS DANS LE PODCAST

PATRON-MOTEUR : Ce terme définit une posture ou un mouvement ou une suite de mouvements coordonnés formant un comportement qui se trouve naturellement dans le répertoire comportemental du chien. Cela signifie que le chien n’a pas besoin d’apprendre cette conduite. Elle est innée, car génétique. Par exemple, chez le chien, les différentes étapes de la séquence de chasse sont composées de plusieurs comportements qui sont autant de patrons-moteurs irrépressibles : l’orientation, la fixation, la traque, la poursuite, la capture, la morsure pour tuer, l’ingestion immédiate ou le dépeçage de la proie avant ingestion ou l’enterrement de la proie pour une ingestion ultérieure. Le comportement logé dans un patron-moteur est inscrit dans l'ADN du chien. 

ON-OFF: Dans les interactions avec le chien, il est important de lui apprendre très tôt à respecter un signal de démarrage et un signal d’arrêt qui sont la garantie de sa stabilité émotionnelle et comportementale. Dans une activité de jeu par exemple, un chien qui attend un signal de démarrage et respecte le signal de fin est un chien qui ne connaîtra pas la frustration liée de l'arrêt, au stop, à la pause et plus largement, au refus. Il apprend à renoncer dans le jeu. Le ON-OFF fait partie des apprentissages essentiels. Un chien qui mord une corde à noeud sur le signal « GO » apprendra aussi à la lâcher sur le signal « LÂCHE ». Un chien qui poursuit sur le signal « VA CHERCHER » apprendra aussi à accepter que les balles soient rangées au bout de quelques minutes sur le signal "C'EST TOUT". Certains chiens (souvent issus de lignées de travail) ont une grande capacité de ON-OFF (presque innée car sans elle, le travail est impossible), d'autres chiens l'ont totalement perdue. Voilà pourquoi la structure du chien parle le ON-OFF est une priorité. 

Le livre "Le chien, cet animal qui nous échappe" d'Audrey Ventura est disponible ici : https://bit.ly/3t0W9ED