Aujourd’hui, on tend l’oreille vers un vieux mot un peu piégé : orientalisme.

Derrière lui, il y a l’ombre des peintres qui rêvaient des jardins de l’Orient sans quitter leur atelier parisien, celle des écrivains qui imaginaient les harems de Soliman le magnifique, et puis, plus tard, des musiciens qui ont samplé, travesti ou fantasmé ces mêmes horizons.

Popularisé par Edward Saïd dans les années 70, il désigne moins un territoire qu’une construction : la manière dont l’Occident a projeté fantasmes et clichés sur « l’Orient ».

Nous pourrons mesurer comment se construisent ou se déconstruisent les clichés en écoutant également des musiques provenant de musiciens basé dans des pays du moyen orient qui hybrident des sonorités arabisantes avec des textures à la froideur toute occidentale. Ce n’est donc pas l’Orient qu’on va visiter : plutôt un territoire vaporeux comme la fumée des narghilés, fabriqué, réinventé, déconstruit.

Et c’est précisément là, dans ces failles et ces décalages, que la musique ouvre un espace d’écoute particulier.

TRACKLIST :

Baba Stiltz, Island

Raed Yassin, Imama of Dusk

Muslimgauze, Mullah Said

DJ Spooky, Vedic, Tristan Tzara, Kali Rising/Pour Compte

Arabstazy, Daqet Bina

Deena Abdelwahed, The Key to the Exit

Bastien Pons, Blinded

Abul Mogard, Tumbling Relentless Heaps

SUUNS, Jerusalem in My Heart, Self

Ayaz, Baku 913

Carl Gari, Abdullah Miniawy, The Cyg - Live

https://open.spotify.com/playlist/21qw55TawIFzp93qHIFwke?si=27f5e7e2928549a9