La Communauté des Invisibles

CDI Les morts (ou presque) 1/2


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Halloween oblige, nous allons franchir le pas vers l’au-delà. De romancier, je vais m’improviser médium et vous guider vers ceux que l’on croyait décédés… et qui, hélas, ne le sont pas !


Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux seize ouvrages, répartis entre quatre sagas.

Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).


Debout les morts ! Le zombie est aujourd’hui servi à toutes les sauces, mais connaissez-vous son origine, dans le vaudou ? On retient trois hypothèses. La première est symbolique, héritage des coutumes tribales : quand un criminel était mis au ban du clan, il subissait une « mort » sociale tout en continuant à être vivant et on pouvait donc le voir rôder autour des communautés. De même qu’il pouvait être réintégré, sa faute expiée, comme s’il ressuscitait.

La deuxième correspond à un empoisonnement accidentel avec la tétrodotoxine, qui plonge dans une tétanie très similaire à la mort (même pour la médecine actuelle). Puis le malheureux se réveille soudain, alors qu’on se prépare à l’enterrer, si ce n’est pas déjà fait. À faible dose, l’effet ne dure que quelques heures.

La troisième théorie implique une vengeance, avec des doses plus élevées de toxine. Quand la tétanie dure trop longtemps, la victime peut se réveiller, mais son système nerveux s’est déjà dégradé. Elle aura par conséquent une démarche traînante, un langage perturbé, une mémoire fragmentée. Avant de mourir pour de bon.

Le zombie, aujourd’hui, a évolué. Tant avec la fantasy, et l’usage de nécromancie qui brise un tabou religieux sur la profanation des sépultures, qu’avec la science-fiction : cet état est dû alors à un agent biologique (champignon ou virus), miroir des angoisses du monde moderne. Dans les Chroniques du Nouveau-Monde, Baron Samedi (dieu des morts du culte vaudou) vous en dira long à ce sujet !


Je vous renvoie au troisième épisode pour les vampires Mais ils ont des alter ego, errant la nuit dans les campagnes. En Inde, le vetâla (berbalang en Malaisie) ne boit que le sang de créatures déjà mortes et n’ayant pas reçu de tombes. Il peut même les posséder temporairement mais, pour cela, il abandonne son corps sans défense.

En Afrique de l’Ouest se trouve une créature ressemblant au vampire, l’asanbosam. Elle possède des dents et des pieds de fer, n’a pas de pouvoirs magiques et est plus bestiale que raffinée.

Pour finir cet épisode, je citerai le cas un peu particulier du jiangshi, en Chine. Plutôt qu’un corps qui se relève spontanément, il s’agit d’un esprit décorporé qui possède un cadavre – mais pas le sien – et qui, ce faisant, le ranime. Il draine la force vitale de ses victimes ; si le maléfice dure trop, celles-ci deviennent des zombies esclaves de sa volonté. Et comme tous les jiangshi sont aveugles, ils se guident grâce au bruit de nos respirations, car ils ont une ouïe formidable.

Un mythe proche est celui du dokkaebi coréen, un fantôme réincarné en un assemblage d’objets tachés de sang, pour se donner un corps humanoïde au visage effrayant. Avec son costume traditionnel, son chapeau et sa baguette magique, il aime jouer de vilains tours aux mortels, son approche étant manifestée par des feux de Saint-Elme. Expert en lutte, il ne refuse jamais un défi et accorde des vœux à ceux qui le surpassent.


Intro : All the works of Nature which adorn the World – Vista, Nightwish

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La Communauté des InvisiblesBy Joffrey LEBOURG