Amis des bêtes, ce numéro de la Communauté des Invisibles, animé par votre serviteur le romancier Joffrey Lebourg, saura vous satisfaire ! L’épisode du jour s’intitule « J’en parlerai à mon cheval » car nous allons causer équidés. Et pas le gentil poney qui promène vos enfants…
Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux seize ouvrages, répartis entre quatre sagas.
Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).
À la base, nous avons la licorne et sa corne torsadée. Elle serait native du Proche-Orient, du moins c’est là-bas que les Grecs la situent en premier lieu, mais se retrouve ensuite dans les mythes médiévaux d’Europe de l’Ouest, associée à la purification et aux fées. Son existence reste toujours plus vraisemblable que celle de l’ornithorynque ! Et pourtant…
Hélas, la Perse comptait aussi un cousin de ce beau cheval blanc : le shadhahvar, au pelage noir, avec des marques en forme de larmes sur le museau. Sa corne rouge est creuse, elle émet une mélodie hypnotique qui attire ses proies, car c’est un carnassier féroce.
Mais ça, ce n’était rien ! Les Celtes redoutaient, à raison, le nuckelavee. Il a un corps de cheval et des nageoires remplacent ses sabots car, allergique à l’eau douce, il vit en mer. De son poitrail équin sort un buste d’homme, toutefois celui-ci a encore une tête de cheval, avec des crocs déformant son énorme mufle d’où jaillit un souffle toxique et un unique œil rouge flamboyant. Dans certaines versions, il n’a même pas de peau !
En Norvège, on en tient aussi une jolie couche, avec le hrossveli. Il mesure la taille d’un cheval, dont il a les quatre pattes ; le reste de sa personne lui vient d’une baleine. Sa large queue lui permet d’ailleurs de soulever des vagues géantes pour malmener les imprudents qui se promènent sur les quais, ou les navires en mer.
Les pays du Nord tiennent aussi à leur kelpie, cheval marin qui possède une longue queue de poisson à la place de ses membres inférieurs. Il a la peau lisse et froide d’un phoque, le rendant hydrodynamique, et sa crinière ressemble à des algues – le kelp. Selon les légendes, il peut être mangeur d’hommes ou, au contraire, végétarien et amical. Dans les Chroniques du Nouveau-Monde, on en croise à plusieurs reprises !
Le cheval et l’Eau ont toujours été associés, dans nos contrées. On trouve ainsi un peu partout des chevaux fantomatiques, qui ont mauvaise réputation car il leur arrive « d’accélérer » le passage en enfer des mauvaises gens ; ils peuvent rejoindre l’au-delà en plongeant dans la mer, les lacs ou les rivières.
Dans le sud de l’Europe, on les nomme drapé. Dans le nord, ce sera bäckahäst, nøkken, nykur, helhestr ou schimmelreiter. Et dans les îles Britanniques : each uisge, alastyn, aughisky, nuggle et autres variantes.
Il existe enfin un « cheval » de Feu et de Terre haut de deux mètres, couvert d’écailles de dragon et coiffé de bois de cerf : la qilin. En Chine, elle représente la longévité, la grandeur, la sagesse, la paix, la justice, la félicité, l’équilibre ; elle était l’emblème de l’empereur. Elle est parfois citée aux côtés des quatre Totems Cardinaux, comme je le fais dans Les Chroniques des Gardiens.
Intro : All the works of Nature which adorn the World – Vista, Nightwish
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