La Communauté des Invisibles

CDI Vade retro 1/2


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La notion de « démon » nous vient d’un référentiel judéo-chrétien, cependant il existe diverses créatures autour du monde que l’on peut, sans se tromper, taxer de vilains diables !


Mon nom est Joffrey Lebourg, podcasteur (j’ai enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux quatre sagas. Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).


Les textes sacrés ne font pas énormément de différences d’espèces au sein des démons, cependant ils citent sans erreur une classe à part : l’incube (ou le succube, pour les femelles). Les démons de la Luxure font parfois des excursions sur Terre, se changent en l’être aimé ou en votre fantasme personnifié, pour pervertir les pauvres gens ou négocier leur âme. C’est aussi leur seul moyen de reproduction. Des Gardiens aux Sept Reliques, c’est une créature récurrente dans mes romans.


Le succube est à rapprocher de l’empousa grecque, une belle démone dissimulant sous ses robes une croupe et des jambes d’ânesse, qui séduit les hommes pour pomper leur force vitale. Et du folklore britannique, très probablement apocryphe dans le but de diaboliser les croyances celtiques, qui détaille la baobhan sith, belle femme aux sabots de vache qui erre sur la lande avec les mêmes intentions.


Le cauchemar, ou cauque-mar ou drude pour éviter toute confusion, est aussi mentionné vers la Renaissance comme l’origine de nos mauvais rêves, ne pouvant s’incarner sur Terre. Mais on le représente parfois assis sur la poitrine des dormeurs, provoquant une crise d’angoisse ou une apnée du sommeil, comme un gnome squelettique aux yeux globuleux. Ou un cheval : le terme anglais pour « cauchemar » (nightmare) se décompose en night et mare, littéralement « la jument nocturne ».


Recyclée du folklore romain, la stryge est une sorte de femme-oiseau aux cris perçants ; logique : elle est nommée d’après le terme latin désignant les chouettes ! Au Moyen-Âge, elles comptent au rang des plus célèbres gargouilles – la fantasy décrit ces dernières soit comme des statues animées (des golems), soit comme une race cousine des dragons avec des traits d’oiseau, dérivant donc de la stryge. Tardivement, elles sont à tort assimilées à des vampires dévoreuses de nourrissons.


L’Ancien Testament décrit enfin des anges déchus, rebelles à Dieu, parfois changés en démons et parfois non. Dans tous les cas, ils firent des enfants avec la race humaine : les néphélims, de supposés géants destructeurs, ou bien de grands sorciers qui répandent le mal. On trouve cependant dans certains textes un autre terme hébreu, zaddikim, pour qualifier ceux de ces hybrides qui se sont tournés vers le bien malgré leur sinistre naissance. Un excellent matériau…


Petite ouverture sur un spectre irlandais, que l’on retrouve toujours dans les mythes malgré (ou à cause) de la christianisation : le sluagh. Un criminel dont l’âme est si noire que l’enfer l’a rejeté. Banni du ciel comme de la terre, il flotte entre les deux sans jamais pouvoir se poser et dévore les âmes des agonisants pour les adjoindre à lui et augmenter son pouvoir. Il se présente comme une ombre à peine matérielle, traînant des jambes pointues et de longs bras terminés par d’énormes griffes. Je veux en intégrer un aux Sept Reliques !


Intro : All the works of Nature which adorn the World – Vista, Nightwish

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La Communauté des InvisiblesBy Joffrey LEBOURG